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Gouvernement-syndicats : Des négociations difficiles

Publié le vendredi 5 décembre 2008 à 07h54min

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La traditionnelle rencontre annuelle entre le gouvernement et les syndicats s’est ouverte le jeudi 4 décembre 2008, dans la salle du Dialogue social, à Ouaga. Prévue pour durer deux jours, les négociations s’articulent autour de six préoccupations des syndicats, dont l’augmentation des salaires et pensions de 25%, pour compter de janvier 2001.

C’est par l’hymne national, le Dytanéen, que les travaux de la rencontre annuelle entre le gouvernement et les syndicats ont débuté. Cela, comme pour rappeler (et ce n’est pas superflu) que les deux parties appartiennent à la même patrie. Ce fut d’ailleurs l’appréciation du Premier ministre, qui a présidé l’ouverture de ces 48 heures de négociation. Qu’à cela ne tienne, les négociations entre les deux parties s’annoncent houleuses. C’est le moins que l’on puisse dire à l’analyse des allocutions prononcées par le président du mois des centrales syndicales et le Chef du gouvernement.

Premier à prendre la parole, le porte-parole des centrales syndicales a insisté sur une « condition fondamentale » du dialogue social : le respect de la parole donnée. Et à ce sujet, Joseph Tiendrebéogo de la FO/UNSL a traduit, face au Premier ministre et aux nombreux membres du gouvernement, la déception de l’ensemble des centrales syndicales et des syndicats autonomes quant au « non-respect d’un certain nombre d’engagements que le gouvernement a pris vis-à-vis des travailleurs, plus particulièrement la non mise en œuvre de « bon nombre de points d’accords issus des négociations de 2006 et de 2007 ».

Les syndicats ont d’ailleurs proposé que la présente rencontre débute par un bilan de la mise en œuvre des points d’accord précédemment acquis, avec l’établissement d’un échéancier précis pour corriger les défaillances. Mais déjà, le bilan brut tel que dressé par Joseph Tiendrebéogo fait état de seulement 4 points d’accord ayant fait l’objet de satisfaction sur les 11 points arrêtés. « Les autres sont en suspens », a-t-il dit.

De son côté, le gouvernement, par la voix de son chef, souhaite a priori que les syndicats ne perdent pas de vue le contexte de crise énergétique, alimentaire, et financière, dans lequel se tiennent ces négociations. Car c’est dans ce contexte, dont le gouvernement burkinabè n’a pas la maîtrise, que résident les causes du renchérissement général du coût de la vie, à en croire Tertius Zongo. Le Premier ministre s’est également félicité du fait que son gouvernement ait œuvré à ce que les points restés en suspens à la suite des négociations de 2007, trouvent progressivement solution, « à la satisfaction de chacune des parties ».

L’exemple de l’augmentation effective des salaires dans le privé a été cité par le chef du gouvernement. Pour les discussions des 4 et 5 décembre 2008, le gouvernement « discute avec franchise, clairvoyance, en tenant compte des indicateurs micro et macro économiques » a dit Tertius Zongo qui précise qu’il n’y a pas de sujet tabou. « Cependant, précise-t-il, vous ne manquerez pas de tenir compte du contexte international évoqué plus haut, qui, nul doute, constituera une limite objective à l’atteinte de nos objectifs en matière d’amélioration des conditions de vie des travailleurs ». Les préoccupations actuelles des syndicats, telles que présentées par Joseph Tiendrebéogo s’articulent sur 6 points (voir encadré), et attendent de la part du gouvernement des réponses concrètes. Les débats s’annoncent donc houleuses et les conclusions sont attendues, en principe, ce vendredi.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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