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Bac 2004 : les OGM servis aux candidats

Publié le vendredi 2 juillet 2004 à 07h55min

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Les épreuves du baccalauréat, session 2004, ont débuté hier dès 7h30 dans les 100 jurys que compte le territoire national. Nous avons visité deux centres d’examen de la capitale, le lycée municipal Bambata et Le Marien-Ngouabi. Au menu de cette première matinée, philosophie pour les candidats de la série A et français pour ceux de la série D, qui représentent 44,21% des inscrits.

A notre arrivée, aux environs de 10 h, au Lycée municipal Bambata, le calme régnait. Les candidats des jurys 19, 20 et 21 occupaient toutes les 21 salles du centre. Les éléments de la sécurité, quant à eux, veillaient dans la cour de l’établissement, à l’abri du soleil. Selon Mme Marie-Madeleine Diébré, proviseur de l’établissement et présidente du centre, cette première matinée n’a pas connu d’incidents majeurs.

Bien sûr, vu le nombre de candidats (250 par jury), il a été difficile de respecter dans chacune des 21 salles le quota d’un élève par table. Il a fallu parfois mettre deux candidats sur le même banc, tout en prenant soin de placer ceux-ci au premier rang. Toujours selon Mme Diébré, l’examen a débuté à l’heure prévue, c’est-à-dire à 7h30 avec l’épreuve de français.

Cela, malgré les habituels oublis de pièces d’identité, recherche à la dernière minute de la salle de composition, etc. Seule anecdote, ce candidat normalement inscrit au jury 22 du Vénégré et qui s’est présenté dans le jury 21 au Bambata. Où avait-il la tête ? peut-on se demander. En tout cas, pour cette matinée, grâce à l’indulgence des responsables du centre, il a pu composer dans ce jury avant de rejoindre le sien dans l’après-midi. Pendant ce temps, au lycée Marien-Ngouabi, les candidats des jurys 1, 2, 3 et 4, tous des séries A5, A4, et A3 composaient en philosophie.

Notons que parmi eux, on pouvait compter deux élèves malvoyantes sur trois inscrits. Elles ont composé dans une salle prévue à cet effet et ont bénéficié d’un délai supplémentaire, eu égard à leur handicap. Là aussi, nous dira le chef du centre, M. Ada Jean de la Croix, les épreuves ont débuté à l’heure prévue pour les 940 inscrits, sans incidents notables. Certains surveillants n’ont pas répondu à l’appel, mais ont été aussitôt remplacés. L’un d’entre eux ne s’est présenté qu’en milieu de matinée et tenait mordicus à récupérer son poste. Cela n’a pas été possible, nous dira M. Ada, sa place ayant été attribuée à son remplaçant.

Notons également que les détenteurs de téléphones cellulaires ont été priés de les laisser au standard contre la remise d’un ticket. L’après- midi d’hier a été consacré, pour les littéraires, aux langues vivantes (anglais, arabe, allemand, italien ou espagnol) tandis que les scientifiques, eux, composaient en physique- chimie.

H. Marie Ouédraogo Hamidou Ouédraogo


Les impressions des candidats à l’issue de la première épreuve

Nabié Binya Louise (Elève du mixte de Gounghin), candidate au baccalauréat série D au centre du lycée Bambata : C’est la deuxième fois que je me présente au baccalauréat. Pour ce qui est de la session 2004 de l’examen du baccalauréat, nous avons ouvert le bal avec l’épreuve de français au niveau des candidats composant dans la série D. Trois sujets au choix nous ont été proposés. J’ai choisi le troisième sujet, c’est-à-dire le commentaire composé. En tout cas j’ai trouvé quelque chose à dire et j’espère que ça ira.

François Ouédraogo (candidat libre au baccalauréat série D, centre du lycée Bambata) : En ce qui concerne la première épreuve du baccalauréat série D, en français, sur les trois sujets qui nous été proposés, moi j’ai pris le résumé de texte suivi de discussion. C’est ce sujet qui m’a paru plus abordable que le reste. Cette année, je ne suis pas retourné sur les bancs. J’ai préparé le Bac en candidat libre et j’espère que ça ira, bien que toute la nuit de la veille j’aie été sous perfusion (Ndlr : Il retroussa le manche de sa chemise pour nous montrer les sparadraps qui étaient toujours collés à son bras).

Bandé Mariam (Elève du lycée Bambata), candidate au baccalauréat série A4 au centre du lycée Marien-Ngouabi, jury n°1 : En série A4, notre épreuve inaugurale était la philosophie. Sur les trois sujets au choix, c’est le deuxième, c’est-à-dire le commentaire composé, qui a retenu mon attention. Il portait sur les progrès techniques face à la morale. Maintenant, à la question de savoir comment j’ai trouvé le sujet, je n’ai pas de commentaire là-dessus ; tout ce que je sais, c’est que moi j’ai fait ce que je pouvais et je reste confiante jusqu’à la fin.

Kaboré B. Georges Alfred (du lycée Songtaaba), candidat au baccalauréat série A4, centre du lycée Marien-Ngouabi, jury n°2 : A mon avis, ça commence bien avec l’épreuve de philosophie. J’ai choisi le premier sujet sur lequel j’estimais avoir des arguments. J’attends les autres épreuves pour pouvoir présager de l’issue de l’examen. Mais pour l’instant, du fait que c’est la série A, je ne peux pas être aussi optimiste, parce que c’est toujours aléatoire.

Propos recueillis par H. O


UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU OFFICE DU BACCALAURÉAT Série D

Année 2004 Session normale Épreuve spécifique Durée : 4 heures Coefficient : 03

ÉPREUVE DE FRANÇAIS

Cette épreuve comporte trois (3) pages.

Traiter un (1) sujet parmi les trois (3) suivants :

1 er sujet

De 1920 à 1930, l’agriculture des pays industrialisés a été dominée par un effort de mécanisation qui a spectaculairement amélioré la capacité de production alimentaire à l’heure de travail. Peu après la Seconde Guerre mondiale, le machinisme agricole a reçu le renfort de l’industrie chimique, et les agriculteurs du monde entier ont découvert peu à peu les engrais chimiques et les insecticides de synthèse, qui allaient considérablement accroître le rendement à l’hectare. Dernière révolution en date, la biotechnologie oriente la recherche vers la nature des plantes cultivées elles-mêmes. Jusqu’ici, les progrès dans ce domaine ont été obtenus dans les pays industrialisés, sous le regard vigilant de l’opinion publique.

En effet, on mesure encore mal les risques que font courir à l’environnement la libération dans l’atmosphère de microbes et de plantes obtenues par mutations génétiques. La réglementation et l’orientation de ces teçhnologies nouvelles a donné lieu à un vaste débat d’opinion sur le génie génétique. Aux Etats-Unis, la controverse fait rage autour de propositions visant à libérer les bactéries modifiées pour empêcher la formation de gel sur les feuilles de fraisiers ou de pommes de terre.

Rien n’empêchant ces bactéries de se reproduire à l’air libre et de se propager au-delà des champs traités, il est beaucoup plus difficile de prédire l’impact sur l’environnement de ces biocultures que la plupart des autres biotechnologies. Avant d’avoir accès aux produits commercialisés de la biotechnologie, les agriculteurs des pays industrialisés devront donc attendre le développement de l’écologie prévisionnelle, que certains réclament à cor ,et à cri, pour mieux mesurer leurs répercussions sur l’environnement, ainsi que l’élaboration de règlements laissant le moins de champ possible au hasard.

Les techniques du génie génétique sont beaucoup plus compliquées quand il s’agit de modifier des plantes que des micro-organismes, mais elles sont aussi beaucoup moins contestées par les défenseurs de l’environnement. Les obtentions végétales modifiées sont sous le contrôle direct de l’agriculteur, et leur mode de reproduction et de diffusion dans l’environnement à la fois plus lent et plus prévisible. Ces nouvelles technologies devraient s’orienter vers la recherche de caractéristiques telles que la résistance à la sécheresse, à la salinité et aux parasites.

En permettant de modifier génétiquement toutes les caractéristiques d’une plante pour obtenir des variétés correspondant à des exigences bien définies, les biotechnologies apparaissent comme l’instrument idéal de stratégies de développement agricole mettant l’accent sur l’utilisation efficace des ressources et s’appuyant sur les moyens propres à l’agriculture. Par exemple, on parviendra sans doute un jour à modifier la physiologie d’une plante pour améliorer sa capacité de photosynthèse, ce qui permettrait aux céréales de produire davantage d’hydrates de carbone et donc de meilleurs rendements.

Il devrait être aussi possible de réduire les besoins en eau de l’agriculture si l’on parvient à transférer aux principales variétés cultivées le mécanisme d’adaptation qui permet à certains végétaux de perdre un minimum d’eau par la transpiration de leurs feuilles, de telles réalisations pourraient réduire les pressions sur les terres les plus marginales et faire l’économie de projets d’irrigation coûteux.

Cela dit, on aurait tort de voir dans les biotechnologies une solution miracle, idéalement adaptée à une stratégie de recherche de l’efficacité. Bon nombre d’innovations technologiques doivent s’évaluer en termes d’inconvénients calculés plutôt que d’avantages. Par exemple, l’augmentation des rendements obtenue grâce à l’amélioration de la photosynthèse risque de s’accompagner d’un appauvrissement accéléré du sol et donc d’une plus grande consommation d’engrais chimiques.

Edward C. Wolf, Le Courrier de l’Unesco, Mars 1987.

Questions

1) Résumé (08 points)

Vous résumerez ce texte en cent cinquante (150) mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins sera admise. Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre exact de mots employés.

2) Vocabulaire (02 points)

Vous expliquerez le sens, dans le texte, les deux expressions suivantes :

Il l’écologie prévisionnelle Il - Il le génie génétique ".

3) Discussion (10 points)

Pensez-vous que : « Bon nombre d’innovations technologiques doivent s’évaluer en termes d’inconvénients (...) plutôt que d’avantages » ?

...f...

32e sujet : Commentaire composé Les cris des enfants sont comme les embruns d’une marée d’enthousiasme que la foule a libérée, tout à l’heure, à l’issue du match. Délarumba s’arrête sur la véranda et se retourne vers les gosses [...] " a compris les enfants. 1/ sait à quoi ils rêvent, ce qu’il représente pour eux. 1/ a nourri les mêmes espoirs qu’eux. Tout leur est enfer ; les repas qui ne débarrassent pas de la faim, leur chambre, la natte sur laquelle ils dorment, leurs habits déchirés, les cris de la mère énervée, l’indifférence du père, les coups et les brimades des aînés, la rue pleine de détritus, royaume des ténèbres quand vient la nuit avec ses légions d’esprits et de diables qui peuvent vous saisir soudain et vous ravir à jamais [...] Ils ont eu quelques jours, en entrant pour la première fois à l’école, le coeur chargé d’espoir. Hélas ! bien vite les illusions ont fondu. Ils ne comprennent pas la langue qu’on y emploie, et le maître ne s’occupe guère d’eux. Pensez donc ! Ils sont quatre-vingts dans la classe. Et comme ils ne connaissent pas ce monde dont parlent leurs livres, ils se dissipent. Ils en reçoivent des coups de règle sur le bout des doigts, ou sur le crâne. L’école aussi c’est l’enfer. On n’y échappe pas.

Henri Lopès, La Nouvelle romance. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez, par exemple, montrer comment l’auteur se rappelle sa propre enfance et comment les rêves que les enfants se font de la vie sont vite brisés par les réalités.

3e sujet : Essai littéraire

Pensez-vous qu’une fiction pourrait devenir une réalité scientifique ?

A travers des exemples tirés de vos lectures et de l’histoire de la science, donnez votre point de vue.

UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU OFFICE DU BACCALAURÉAT


Série A (toutes options)

Année 2004 Session normale Épreuve spécifique Durée : 4 heures Coefficient : 05

ÉPREUVE DE PHILOSOPHIE

Cette épreuve comporte une (1) page. Traiter un (1) sujet parmi les trois (3) suivants :

1 er sujet Mesurer le temps, est-ce le maîtriser ?

2e sujet

Le progrès technique et scientifique s’accompagne-t-il nécessairement d’un progrès moral ?

3e sujet

Cpmmentaire de texte

Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant à partir de son étude ordonnée : La question générale de savoir s’il faut opter ou non pour la philosophie revient à se demander si nous devons prendre la pensée comme guide suprême de la vie ou si c’est à une autre instance que revient ce rôle. Par pensée, nous entendons, rappelons-le, le pouvoir d’examiner et de confronter diverses représentations, doctrines, idéologies pour retenir celle que nous jugeons la plus conforme à la réalité, c’est-à-dire, à ce qui est, peut ou doit être.

La pensée ainsi comprise s’oppose à toute adhésion spontanée et sans examen critique à une conception ou doctrine quelconque sous prétexte qu’elle proviendrait d’un être supérieur : Dieu, ancêtre, génie, voyant, etc (..,) Quant à nous, nous tenons la pensée pour ce qu’il y a de plus élevé dans le monde connu.

Nous constatons en effet que de tous les êtres connus, l’homme est le seul qui pense, et que pour cette raison, il l’emporte sur tous. Nous constatons en outre que parmi les hommes, ceux qui, individus ou peuples, développent la faculté universelle de pensée, l’emportent à la longue sur ceux qui l’étouffent ou la négligent. Admettre que la pensée est ce qu’il y a de plus élevé dans le monde, c’est admettre aussi qu’elle ne doit pas être dirigée et que c’est à elle plutôt que revient de droit la direction de la vie des êtres en qui elle se manifeste.

Marcien Towa, L’idée d’une philosophie négro-africaine. Éditions clé, p. 46.

Observateur Paalga

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