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4e Congrès ordinaire de l’AMBF : Simon Compaoré reconduit par acclamation

Publié le vendredi 28 novembre 2008 à 01h05min

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Le 4e congrès ordinaire de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) s’est tenu, hier jeudi 27 novembre à Bobo-Dioulasso, ville où la structure a été créée en 1995. A l’issue de cette rencontre qui a réuni tous les maires du Burkina Faso, Simon Compaoré, président du bureau national sortant de l’AMBF et bourgmestre de la capitale, a été reconduit pour un nouveau mandat de deux ans.

Présidant aux destinées de l’AMBF depuis sa création, Simon Compaoré bénéficie une fois de plus de la confiance de ses collègues maires avec cette reconduction par acclamation à la tête de l’AMBF. Cette énième consécration, Simon Compaoré qui dit placer son nouveau mandat sous le signe de la continuité dans le travail, la doit aussi bien à son « dynamisme » qu’au bilan moral et financier du bureau sortant, jugé « satisfaisant ».

Lequel bilan moral et financier a été présenté par lui-même en présence de deux maires de la sous-région dont celui de Sikasso au Mali, Mama Sylla, au cours du congrès dont les travaux ont été ouverts par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Témaï Pascal Bénon. Celui-ci avait à ses côtés le maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, par ailleurs premier vice-président de l’AMBF, également reconduit à son poste qui s’est réjoui du choix de sa ville pour abriter le congrès. Après avoir relevé à la cérémonie d’ouverture que le congrès offre « une occasion de mener une analyse critique du fonctionnement de l’AMBF », Simon Compaoré n’est pas passé par moult tournures pour faire le point des activités du bureau national sortant.

Avec le verbe qu’on lui connaît, le maire de Ouagadougou est tout d’abord revenu sur les grandes orientations du 3e congrès ordinaire de l’AMBF tenu en août 2006 dans la capitale. Des orientations qui ont débouché sur la refondation de l’AMBF par la mise en place de nouvelles structures entrant dans le cadre de son fonctionnement. On note parmi ces structures, le secrétariat exécutif résultant de la mutation du secrétariat permanent et la mise en place de bureaux régionaux de l’AMBF. Au nombre des activités entreprises par le bureau sortant qu’il a dirigé, on retient entre autres, une rencontre en juillet 2007 avec le Premier ministre, Tertius Zongo, l’appui-conseil et l’organisation de sessions de formation au profit des membres de l’AMBF en vue de renforcer leurs capacités.

Suite à la rencontre avec le Premier ministre Tertius Zongo, Simon Compaoré et son équipe ont pu constater une volonté affichée par les autorités en ce qui concerne l’application de réformes nécessaires à la bonne marche de la communalisation intégrale effective au Burkina depuis 2006. Cela se traduit sur le terrain, entre autres, par la réalisation en cours de nombreux Plans locaux de développement (PLD) de communes, le retour de la Taxe de développement communal (TDC) ou « vignette », la motivation budgétaire des élus locaux par l’Etat.

En matière d’appui-conseil, le bureau sortant de l’AMBF a constaté sur le terrain que la majorité des communes burkinabè (351 au total) éprouvent de nombreuses difficultés de fonctionnement. Si ce n’est pas l’absence de bâtiments propres qui discréditent les services municipaux, ce sont les ressources humaines qui font cruellement défaut aux communes. Porté sur les fonts baptismaux pour approfondir le processus de décentralisation au Burkina, l’AMBF a fait de l’assistance à ses membres son cheval de bataille. Sur ce volet précis, l’AMBF, à travers son instance dirigeante sortante est intervenue avec succès dans des communes en crise.

C’est le cas par exemple avec les communes de Réo et de Bagassi où des difficultés de fonctionnement et quelquefois, des blocages ont été rencontrés à certains moments. Outre les activités menées, Simon Comparé a aussi parlé de finances. Fonctionnant grâce aux cotisations et frais d’adhésion de ses membres (en dépit des créances, plus de 40 millions de F CFA ont été collectés dans toutes les régions), au soutien de l’Etat et des autres structures comme l’Association internationale des maires francophones (AIMF), l’AMBF n’a pas une mauvaise santé financière.

A titre d’exemple, pour la période allant du 1er janvier au 30 août 2008, l’AMBF avec des ressources financières estimées à 131 068 064 F CFA a dépensé 38 507 454 F CFA pour son fonctionnement. D’où une disponibilité financière de 92 560 610 F CFA. Au-delà du bilan financier et moral de son équipe, Simon Compaoré a souligné les atouts (leadership évident, tenue régulière des rencontres des instances et des organes de l’association...) et les faiblesses (inadéquation des ressources financières avec les objectifs assignés, manque de ressources humaines, ...) de l’AMBF.

Après la présentation du bilan moral et financier, des échanges nourris entre maires ont permis de faire des propositions en phase avec celles du bureau sortant pour un meilleur fonctionnement de l’AMBF. Il ressort surtout la nécessité d’asseoir une politique de durabilité financière de l’AMBF qui reposera sur une adéquation entre les objectifs de développement et les ressources mobilisables. Aussi, le projet de l’élaboration en cours d’un plan stratégique 2009-2018 de l’AMBF a-t-il été réexaminé et encouragé par les maires. Qu’en sera-t-il de ces perspectives ? Le 5e congrès ordinaire de l’AMBF, prévu en 2010 nous en dira davantage.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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