Elle a été une occasion pour ces femmes de soumettre leurs doléances et préoccupations au président du Faso. Prenant tour à tour la parole, les représentants de femmes des treize régions du Burkina, de la société civile, les femmes députés, juristes, les personnes agées, n’ont pas lésiné sur leurs propos. Des problèmes liés à l’éducation aux pesanteurs socio-culturelles, à la santé, à la sécurité foncière, en passant par celui des quotas, de la politique genre, de la formation, du désenclavement de certaines villes, ce sont des préoccupations multiples qui ont été exposées. Pendant plus de trois heures d’horloge, le chef de l’Etat s’est entretenu avec ces déléguées dans une ambiance plutôt bon enfant. Blaise Compaoré était, pour la circonstance, accompagné de plusieurs membres du gouvernement et du Premier ministre Tertius Zongo.

Entre autres problèmes posés lors de cette rencontre, il y a le manque de formation, de moyens financiers, l’électrification de certaines zones telle la province du Kourwéogo, la construction de barrages, la réalisation d’usines de transformation de produits, le droit de proprieté des terres, l’appui technique et matériel pour la promotion de l’élevage. Il y a aussi l’absence de centres pour les concours de la fonction publique dans certaines régions, les violences faites aux femmes, les problèmes d’écoulement des produits locaux, le manque de centres d’accueil pour femmes en détresse, l’inaccessibilité des centres de santé, les mariages précoces (dans le Sahel), l’absence de soutien et de foyers d’accueil pour filles. Les femmes ont également relevé les problèmes liés à l’exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie, aux viols perpétrés par des enseignants sur des élèves, par des agents de santé sur des patientes.

Tous ces forfaits sont punis et le seront davantage s’ils sont signalés aux autorités compétentes, ont répondu les ministres en charge de l’Education et de la Santé. Les intervenants à cette rencontre ont par ailleurs souhaité que les maires de communes résident dans les localités où ils ont été élus pour mieux s’imprégner des réalités que vivent les populations car, selon eux, "on ne peut pas être maire à Kiembara et résider à Ouagadougou". De l’avis du président, les questions de droit pour la femme se posent de façon dramatique. Aussi faut-il, selon lui, consolider l’école, la formation, l’éducation. Il faut en outre pousser les filles à aller à l’école et à y rester. Blaise Compaoré a, par ailleurs, reconnu qu’il reste beaucoup d’efforts à faire, il est donc nécessaire que la société toute entière accompagne le gouvernement et les acteurs de la lutte.

A toutes les préoccupations posées, des réponses que l’on pourrait juger satisfaisantes, à voir la réaction de la salle, ont été apportées. L’une d’elles concernait la construction d’un siège digne de ce nom pour le ministère de la Promotion de la femme. Et Tertius Zongo de rassurer : "Ne vous inquiétez pas, vous aurez votre siège et nous ferons tout pour cela." La clôture du forum est intervenue dans la soirée du 27 novembre. Elle a connu la lecture du rapport de synthèse et celle des recommandations.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays