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Crise financière internationale : Mahama Sawadogo se prononce sur le plan Paulson

Publié le mardi 18 novembre 2008 à 01h24min

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Mahama Sawadogo, Député à l’Assemblé.

Après une analyse sur l’impact du Plan Paulson, le député Mahama Sawadogo estime que les pays du Sud doivent impérativement revisiter certains processus de privatisation en cours.

Henri Paulson, le Secrétaire au Trésor américain est revenu sur sa décision de racheter les crédits compromis des banques américaines. En lieu et place de ce rachat, il préfère que l’Etat fédéral prenne part au capital de ces banques. Ainsi, les 700 millions de dollars annoncés vont faire de l’Etat américain, non pas un simple secouriste des banques mais plutôt un secouriste actionnaire de ces banques. Dès lors, la principale question qu’on peut naturellement se poser est celle de savoir quel seuil de participation au capital de chaque banque, le gouvernement va-t-il s’imposer ? En attendant les précisions de H. Paulson, les observations suivantes peuvent être faites : si ce seuil ne fait pas de l’Etat fédéral un actionnaire majoritaire dans une banque donnée, alors, le credo néolibéral demeure plus ou moins respecté. Dans le cas contraire, ledit credo est nécessairement dévoyé.

La gravité de la crise dans certaines institutions bancaires peut-elle être résolue par une intervention minimale de l’Etat fédéral dans le capital ? Rien n’est moins sûr. Ce qui veut dire que le gouvernement sera placé dans un dilemme : soit, il intervient pleinement en devenant actionnaire principal, et dans ce cas, il renonce à sa doctrine néolibérale, soit il s’abstient de le faire et dans cette condition l’institution financière est abandonnée à son sort avec toutes les conséquences économiques et sociales qui en découlent.
Quel est le degré de probabilité de ces hypothèses ?

Pour y répondre, il est nécessaire de disposer de statistiques suffisamment précises sur les difficultés des institutions financières sérieusement menacées par la crise. Toutefois, on peut parier que si la situation est préoccupante pour la grande majorité de ces institutions, le credo néolibéral sera sacrifié. Et dans ce cas, on assistera bientôt à une intervention tous azimuts de l’Etat fédéral aussi bien dans l’économie financière (spéculative) que dans l’économie de production (réelle) avec comme seule limite, les capacités financières de l’Etat. Une telle évolution de la situation économique et financière des Etats-Unis interpelle les gouvernements du monde, notamment ceux des pays du Sud qui doivent impérativement revisiter certains processus de privatisation en cours et faire suffisamment preuve d’anticipation.

Mahama SAWADOGO, Député

Sidwaya

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