LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Troisièmes journées européennes du développement : Le Président du Faso demande le renforcement de la présence africaine au niveau international

Publié le mardi 18 novembre 2008 à 01h33min

PARTAGER :                          

Invité par la commission de l’Union européenne aux troisièmes Journées européennes du développement (JED), le président du Faso, Blaise Compaoré est intervenu, le 15 novembre 2008, à la cérémonie officielle d’ouverture de « ce rendez-vous incontournable de l’agenda international », comme l’a rappelé le commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, Louis Michel. Cette fois-ci, ces journées, tenues à Strasbourg coïncidaient avec le sommet du G 20 sur la crise financière mondiale à Washington. Le président burkinabé a également pris part à un panel le 16 novembre sur la crise alimentaire.

A la tribune des 3è JED, Blaise Compaoré a pris la parole en tant que président en exercice de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour donner son point de vue sur le thème : « Demain 2015 : quelles réponses locales aux défis globaux ».
En défenseur de l’Afrique en général et de sa partie occidentale en particulier, le président du Faso a émis la crainte de voir les faibles flux des capitaux extérieurs vers l’Afrique se réduire davantage. Il a par ailleurs proposé aux participants trois pistes de réflexion pour les discussions. Il s’agit de la création d’un cadre de concertation plus inclusif et plus représentatif. Pour lui, "L’Afrique et les autres régions du monde en développement devraient être plus étroitement associées aux discussions en cours sur la réforme de l’architecture financière internationale ».

Egalement invité à ces journées, le président malien Amadou Toumani Touré a abondé dans le même sens en rappelant ce proverbe africain qui dit qu’« On ne peut pas raser la tête de quelqu’un en son absence ». Le président du Faso reste convaincu que « Ces questions ne sont pas seulement d’ordre moral : elles sont déterminantes pour la croissance mondiale, la stabilité et la paix ».
Le second point soumis à l’appréciation des participants à cette rencontre a trait au renforcement de la présence africaine au sein des institutions internationales. Le président du Faso a enfin souhaité l’intégration des questions de développement dans l’agenda du dialogue global.

« Au moment où il est de plus en plus évoqué une refondation des accords de Bretton Woods, nous devrions nous assurer que les questions suivantes demeurent au centre des débats : […] les Objectifs du millénaire pour le développement […], la relance des négociations sur le commerce […], l’aide au développement », a-t-il souligné.
Les vérités du président du Faso
Blaise Compaoré a demandé à l’Europe de tenir ses engagements d’accroissement des appuis financiers au développement puisque, soutient-il, « L‘extraordinaire rapidité avec laquelle des sommes considérables ont été mobilisées pour recapitaliser les banques et soutenir les entreprises en difficulté montre bien que les ressources ne constituent pas une contrainte majeure ». Pour lui c’est donc une question de volonté et surtout de bonne foi.

Il a assuré les dirigeants européens sur l’impérieuse nécessité pour les leaders politiques et responsables africains d’assumer leur part de responsabilité. Cela passe par l’énonciation de visions de développement « à la fois ambitieuses et crédibles », la conception des stratégies appropriées « face aux exigences de la globalisation et aux réalités de notre continent », la mobilisation des énergies et ressources domestiques pour la mise en œuvre des « réformes qui s’imposent ».

Le président du Faso a invité ses pairs à « améliorer la gouvernance politique et économique » et à « renforcer les systèmes de suivi-évaluation permettant de mesurer les résultats de nos actions et de corriger éventuellement nos erreurs de parcours ».
S’agissant de la question particulière de production agricole, le président du Faso a souhaité la recherche de « solutions novatrices […] pour replacer [cette] problématique […] au centre de nos priorités », c’est-à-dire l’élaboration de politiques agricoles plus appropriées. Celles-ci devraient, de ce fait, prendre en compte les questions des intrants agricoles, des infrastructures pour la maîtrise de l’eau, de la conservation et de la commercialisation des produits agricoles. Sa pensée a d’ailleurs été mieux précisée au cours du panel dédié aux réponses à la crise alimentaire. « Il faut passer par les petits producteurs, l’agriculture familiale pour soutenir la production agricole », a-t-il affirmé.

Face à la crise financière et économique qui « nous ramène à croire que la stabilité du monde dépend de l’économie réelle », le président du Faso a affiché un optimisme « au-delà des difficultés de la période actuelle ».
Pour lui, elle est « une opportunité pour faire le point des progrès réalisés depuis les premières journées européennes du développement, de mesurer nos succès, d’identifier nos erreurs et de réadapter notre stratégie ».

Urbain KABORE, Envoyé spécial à Strasbourg

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique