Le continent africain est riche en création musicale, théâtrale, cinématographique, littéraire etc. Mais les créateurs africains vivent difficilement de leur art. Faute souvent d’un système efficace de recouvrement de droits d’auteurs.

Conscient de cette donne, les directeurs des sociétés d’auteurs et de compositeurs d’une vingtaine de pays africains, se sont donné rendez-vous à Ouagadougou. Au cours de l’assemblée générale qui s’est tenue le 13 novembre les patrons des bureaux de droits d’auteurs ont axé leur réflexion sur la nécessaire amélioration du système de recouvrement afin de permettre aux créateurs africains de vivre pleinement de leur art. Pour ce faire, un plan stratégique opérationnel à l’horizon 2014 a été élaboré afin de faire de l’Afrique un pôle d’excellence en matière du droit de la propriété littéraire et artistique.

Les différents intervenants à l’ouverture de l’assemblée générale ont tous salué l’opportunité et la pertinence de la rencontre de Ouagadougou. Le représentant des artistes Désiré Traoré, a exprimé le soutien de ses pairs aux bureaux des droits d’auteurs pour leurs efforts en faveur de l’épanouissement des artistes. Mais le président du comité africain de la CISAC, Samuel Ahokpa a tiré la sonnette d’alarme : “sans une volonté politique marquée, nos efforts ne nous permettront pas d’atteindre les objectifs escomptés”. Dans la même lancée, le directeur général de la CISAC, Eric Baptiste a exhorté les autorités étatiques à soutenir les sociétés d’auteurs et compositeurs. “Sans le soutien des autorités gouvernementales et judiciaires nous sommes très faibles”, a expliqué Eric Baptiste.

Convaincu que l’industrie culturelle est une donnée importante dans le développement de l’Afrique, le ministre en charge de la culture Filippe Savadogo a invité les promoteurs de la protection du droit d’auteur à l’union. Filippe Savadogo a salué le plan stratégique 2014 de la CISAC qui doit permettre à tous les créateurs africains de vivre de leurs droits. Le ministre Savadogo a par ailleurs rassuré les sociétés membres de la CISAC du soutien du gouvernement burkinabè dans leur élan. Il a évoqué la mise en œuvre du plan triennal de lutte contre la piraterie au Burkina, lancé en février 2008.
Moment propice pour rendre hommage aux artistes, la CISAC a eu une pensée particulière à l’endroit de la diva de la musique africaine, Myriam Makeba, décédée le 9 novembre dernier en Italie.

Gabriel SAMA

Sidwaya