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Mairie d’Imasgho : De l’eau à bâbord et à tribord

Publié le jeudi 13 novembre 2008 à 03h50min

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A en croire Ramdé T. Jean, ressortissant d’Imasgho, cette commune rurale vit une crise et tout le monde garde le silence. Pour lui, il faut creuver l’abcès pour qu’une solution idoine soit trouvée.

Ce n’est plus un secret, la commune rurale d’Imasgho, dans le Boulkiemdé, prend de l’eau : des problèmes organisationnels, un maire qui a maille à partir avec sa chapelle locale, une opposition muette comme une carpe, une population qui ne sait plus à quel saint se vouer... pire, certains compagnons du maire, qui se frottent les mains, attendent fébrilement sa chute pour se hisser.

Des manquements graves ont été observés dans la gestion de la mairie d’Imasgho si bien qu’on se demande si la loi sur la communalisation intégrale a mis des garde-fous sur le choix des maires.

Le constat qui nous parvient est que les règles de la convocation des conseillers municipaux pour les différentes sessions sont méconnues du maire, Nana Jean Mbi, et donc violées. Même une simple réunion familiale, de nos jours, a un ordre du jour connu d’avance, ne parlons pas d’une session budgétaire.

Le sage Hamadou Hampaté Bâ disait que "le morceau de bois a beau séjourner dans l’eau, il ne deviendra jamais caïman ou crocodile". Le constat que nous avons pu faire est que la gestion de la marie est scabreuse.

Comment le maire a-t-il réussi à trouver les timbres fiscaux et à les écouler sans quittanciers ni souches ? Comment peut-on vendre huit (8) ânes à dix mille (10 000) FCFA ? Ce qui suppose qu’un baudet a été acheté à mille deux cents (1200) francs. Quoi dire des autres rubriques où les recettes frisent le ridicule ?

On a beau chasser le naturel, il revient au galop. Rien ne va plus à Imasgho avec un maire isolé par sa base pour mauvais comportements. Quant à la première adjointe, la pauvre dame refuse de partager les responsabilités avec son patron.

En tout état de cause, la barque est lézardée et les conseillers ne savent plus quelle direction prendre surtout lorsque certains membres influents multiplient la trouaison de cette barque.

C’est certainement pourquoi les ressortissants d’Imasgho résidant à Ouagadougou, dépités et désabusés, s’étaient réunis d’urgence sous l’impulsion de l’A.J.U.D.E.S.C. pour tenter de colmater les brèches : ce fut une mascarade.

De sources sûres, des enquêtes sont en cours et des rapports sont déjà faits, qui permettront de décanter la situation afin que le ou les coupables rendent gorge.

On est alors obligé d’accepter que le "pire, ce n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien". Sinon, le silence de l’ADF/RDA, à qui, pourtant, tout compromis dans la composition du bureau municipal a été refusé est inadmissible. Un parti rival à Imasgho qui regarde et laisse faire comme s’il était un satellite du CDP. A ce rythme, la mairie est en train d’échouer, et nous retiendrons que le parti de l’Eléphant est comptable de cet échec.

Fils et filles d’Imasgho, ayons le courage et crevons l’abcès. Le ministre Clément Sawadogo en disant que ses tiroirs ne craquent pas de dossiers contre les maires n’a fait que lever le lièvre : bientôt ses tiroirs craqueront. Ce qui est évident, les dossiers d’Imasgho arrivent pour peu que la courroie de transmission ne se rompt pas en quelques , comme c’est malheureusement et souvent le cas.

Ramdé T. Jean
Ressortissant d’Imasgho
Université de Koudougou

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