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ELECTIONS EN COTE D’IVOIRE : La peur des dates

Publié le mercredi 12 novembre 2008 à 02h35min

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Le CPC (Cadre permanent de concertation) des accords politiques de Ouagadougou sur la crise ivoirienne s’est réuni à Ouagadougou pour statuer sur la suite à donner au chronogramme des élections en Côte d’ivoire. Le report annoncé des élections du 30 novembre a été confirmé. Mais la surprise est plutôt venue de là où on l’attendait le moins. Les protagonistes de cette quatrième session du CPC ne se sont pas engagés sur une nouvelle date.

Pourquoi un tel relâchement alors que l’on s’approche du but, malgré les difficultés objectives de mise en œuvre du processus lié à l’identification des électeurs et du désarmement des combattants ? Ces difficultés sont-elles si énormes qu’il faut se donner trois mois pour évaluer le processus et fixer une nouvelle date ? Bizarre tout de même, cette attitude du CPC, quand on sait que depuis belle lurette, l’on savait que la tenue des élections à la date du 30 novembre 2008 ne pouvait pas être respectée. Alors pourquoi n’a-t-on pas pris de dispositions pour toutes fins utiles en prévision de la rencontre de Ouagadougou ?

Comme nous l’avions si bien rappelé dans notre édition du 11 novembre dernier, le pouvoir d’Abidjan joue la montre et continuera de le faire tant qu’il n’aura pas de garantie de maîtriser tout le processus à son profit. L’enjeu, c’est sa survie après les élections. Et on imagine mal Laurent Gbagbo organiser ces élections et les perdre. L’opposition, tous bords confondus, devra donc prendre son mal en patience avant d’espérer en découdre avec lui à travers les urnes. A la réflexion, la bataille des urnes se revèle une vraie guerre d’usure entre les différentes parties. Pourvu que les nerfs des uns et des autres ne craquent pas. Et que personne ne songe à rompre cette longue accalmie des armes dont certains auraient tort de s’en délecter. On imagine l’embarras du facilitateur qui doit être conscient des enjeux de cette élection présidentielle attendue, tôt ou tard. Les reports l’arrangent-ils ? Question à mille tiroirs.

Comme on le sait, tout report en la matière comporte une infinité de risques. Blaise Compaoré n’est certainement pas le moins pressé à palper les dividendes de sa facilitation. Ce qui est d’ailleurs légitime. Son action a déjà permis le dialogue et éteint les discours belliqueux entre le pouvoir ivoirien et les ex-rebelles ? Le hic, c’est que ce report sans date va jouer sur la crédibilité des acteurs du processus de paix et sur celle du facilitateur si l’impasse durait au-delà du mois de janvier, échéance annoncée pour s’entendre sur la nouvelle date que tout le monde espère définitive cette fois-ci. Guillaume Soro, le Premier ministre sans ambition présidentielle pour le moment, a beau jeu de dire qu’il n’est pas pour le fétichisme des dates. Lui, a peut-être tout son temps pour se tailler une carapace présidentielle. Ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. A commencer par ... Bedié et de Ouattara.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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