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IVe Forum africain de l’initiative “Partenariat avec l’Afrique” : Poser les jalons d’un nouvel ordre mondial

Publié le lundi 10 novembre 2008 à 08h21min

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Dans l’optique de vaincre la défiance et les préjugés qui entravent un partenariat dynamique et fructueux entre eux, Allemands et Africains se sont retrouvés à Abuja au Nigeria du 7 au 9 novembre 2008 dans le cadre du quatrième forum africain de l’initiative “Partenariat avec l’Afrique”. Le président du Faso, Blaise Compaoré a assisté à cette rencontre d’importance.

L’initiative “Partenariat avec l’Afrique” entend contribuer à l’instauration d’un partenariat confiant entre Allemands et Africains en s’attachant à promouvoir un dialogue ouvert et sans préjugés entre les deux parties. Le IVe forum qui se tenait à Abuja, capitale de l’Etat fédéral du Nigeria, était axé sur les obstacles auxquels Africains et Allemands sont confrontés sur la voie d’un réel partenariat et la recherche de voies et moyens pour les surmonter.

Un moment de vérité que les deux partenaires n’ont pas voulu partager avec la presse qui n’a eu que quelques bribes de la cérémonie d’ouverture à se mettre sous la dent. Une cérémonie qui a vu le président allemand, Horst Köhler, indiquer que notre monde “devenant de plus en plus petit”, nous sommes “tributaires les uns des autres”. Nous avons “besoin”, les uns des autres, et, nos différences, doivent engendrer “la sagesse” et nous amener à “nous remettre en question” pour surmonter la crise à laquelle nous faisons face actuellement. Dans cette optique, “les pays industrialisés comprennent qu’il est dans leur intérêt premier d’œuvrer de toutes leurs forces à ce que ce monde globalisé puisse retrouver la confiance”.

Il ne faut donc pas, “que le ralentissement économique heurte de plein fouet les pays émergents et les pays en développement”. De ce fait un système d’échanges multilatéral, équitable et favorable au développement doit “émerger” et, “un vaste programme d’investissements pour l’avenir dans les infrastructures et l’éducation”, lancé à l’échelle mondiale, et, axé sur les pays les plus pauvres. Aussi, il faut lutter contre “le trafic illicite” des matières premières et, là où des conflits éclatent, (Congo, Soudan) “les partenaires régionaux des parties au conflit prennent leurs responsabilités, travaillant à éviter les effusions de sang et la violence”, et soutenant, “les efforts pour trouver des solutions basées sur le droit”. Last, but not the least, “les pays industrialisés reconnaissent leur part de responsabilité dans le changement climatique et les conséquences qui en résultent pour les pays pauvres”.

En résumé, “une politique de développement est élaborée pour la planète toute entière”, et, “un nouvel ordre mondial émerge dans un esprit de coopération”. Même son de cloche chez le second intervenant, l’hôte du sommet, le président nigérian, Umaru Musa Yar’Adua. “Le sujet est important, car la mondialisation actuelle fait apparaître des obstacles, des barrières qui bloquent le progrès”, a-t-il opiné d’entrée. Il faut de ce fait, “poser les bases d’un vrai partenariat pour une coopération tout à fait sincère”.

Le Burkina Faso, pionnier en la matière

C’est une mondialisation à visage humain qui était ainsi appelée de tous les vœux à Abuja, et, force est de dire que le Burkina Faso est un pionnier dans cette quête salvatrice. Dès son avènement à la tête de l’Etat en 1987, l’action politique du président Blaise Compaoré est en totale rupture avec les intolérances du régime révolutionnaire fondées sur les concepts de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat. Le dialogue et la recherche constante de la paix ainsi que la promotion de la solidarité à l’échelle tant nationale que planétaire sont les traits marquants de cette politique.

C’est ainsi que lorsqu’il fut fait Dr Honoris Causa par l’Université, Jean Moulin de Lyon, en 2004, le président du Faso a, dans son discours “universitaire” fustigé les travers d’une solidarité qui “ne se donne pas les moyens d’être effective”, à l’échelle du monde. Une solidarité factice, qui a entraîné “la montée des extrémisme” et la recrudescence du terrorisme et a paupérisé davantage les plus pauvres.

Or, avait-il noté, “le Sud et le Nord” ont besoin “l’un de l’autre” et, la mondialisation doit être “revue et corrigée”. Le Xe sommet de la Francophonie tenu en 2004 à Ouagadougou, lui a donné l’occasion de réaffirmer sa foi en cette mondialisation à visage humain, seule à même “d’apaiser nos craintes et nos souffrances et conduire à une humanité plus apaisée. “On note enfin que dans son dernier programme quinquennal”, le président Compaoré parle d’une” “société alternative” qui “récuse l’idée du recours au seul marché pour optimiser l’allocation et la répartition des ressources”. Prise en compte des “véritables besoins des populations”, acceptation de “l’interdépendance économique des hommes et des femmes”, voilà le nouveau contrat social que l’on peut rapporter sans risques à l’échelle internationale.

Nul doute que ce sont ces quelques idées-forces que Blaise Compaoré a défendues lors de ce huis clos d’Abuja, dont les recommandations doivent être suivies d’effets, au regard de la zone de haute turbulence, dans laquelle se trouve l’humanité de nos jours. Au-delà de la volonté, il faut donc poser des actes concrets.

Boubacar SY Envoyé spécial à Abuja

Sidwaya

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