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JEANINE JACKSON, AMBASSADEUR DES ETATS-UNIS AU BURKINA : "Un président ne fait pas seul la politique des Etats-Unis"

Publié le vendredi 7 novembre 2008 à 01h26min

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Barack Obama, un afro-américain est élu président des Etats-Unis d’Amérique. C’est une première. En attendant de le voir, dans quelques mois, au pied du mur, son élection suscite beaucoup d’enthousiasme et de passion. Nous vous proposons ici la réaction de l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina que nous avons rencontré à son bureau, le 6 novembre 2008. Mme Jeanine Jackson évoque le caractère historique de cette élection et précise que l’Afrique dont est originaire le nouveau locataire de la Maison Blanche ne devrait pas s’attendre à un grand changement dans ses relations diplomatiques et de coopération avec les Etats-Unis. La raison est simple : dans le système politique américain, le président ne peut, à lui seul, changer grand-chose dans la politique du pays.

"Le Pays" : Quelle a été la particularité des élections présidentielles américaines de 2008 ?

Jeanine Jackson : Ce fut des élections vraiment historiques. Car il y a plus de votants qu’il n’y en a eu pour les précédentes élections. Il y a eu également un taux record de participation des jeunes, des femmes et des minorités. La présidentielle 2008 aux Etats-Unis s’est tenue dans une ambiance de grand enthousiasme, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi partout dans le monde. Elles ont été précédées, comme vous le savez, par une longue campagne, très chère d’ailleurs. Mais ce fut tout de même une très bonne campagne pour les deux candidats. Le plus important, dans tout cela, d’après moi, ce fut l’utilisation massive d’internet. Les deux candidats ont utilisé l’internet surtout parce qu’ils avaient besoin du soutien des jeunes, étant donné que les jeunes utilisent beaucoup l’internet. Le candidat élu, Barack Obama a bien sûr utilisé internet dans tous ses états (les sites web, les blogs, les mails, etc.). Ce fut une première, je crois, une nouvelle expérience pour les Etats-Unis.

Ces élections historiques ont abouti à des résultats également historiques, avec la désignation par les urnes, pour la première fois, d’un afro-américain à la tête des Etats-Unis. Comment avez-vous accueilli ces résultats en tant que citoyenne américaine ? Barack Obama, comme vous l’avez dit, est notre premier président afro-américain. Pour les Américains dans leur ensemble, cette élection est le symbole de 232 années de progrès démocratique. Cela marque véritablement l’histoire de notre pays. On dit aux Etats-Unis, que l’élection de Barack Obama donne un grand espoir aux minorités. Un espoir aussi aux différents peuples à travers le monde. Vous comprendrez donc que c’est avec beaucoup de joie que j’ai accueilli l’élection de Barack Obama à la tête des Etats-Unis.

Est-ce que vous croyiez à la victoire des démocrates à l’élection de Barack Obama ?

Oui, j’y croyais, car les sondages avaient présagé depuis longtemps, la victoire des démocrates. Ce n’est donc pas une grande surprise que Barack Obama soit élu, car les sondages étaient pendant longtemps restés favorables aux démocrates.

Vous vous fiez donc aux sondages ?

Aux Etats-Unis, les sondages sont généralement fiables. Ils prévoient pour la plupart du temps, les résultats. Ce n’est pas toujours le cas, mais ça se passe généralement comme ça.

Avec un Afro-Américain comme président américain, pensez-vous que cela puisse changer quelque chose dans la politique africaine des Etats-Unis ?

Comme vous le savez, le président ne fait pas seul la politique aux Etats-Unis. La politique relève d’un partenariat avec les différents ministères, le sénat et le congrès. Ce sont d’ailleurs eux qui connaissent très bien le processus de mise en oeuvre de la politique. Barack Obama a dit, pendant sa campagne, qu’il voudrait mettre l’accent sur la résolmenter. Si ar la voie de la diplomatie. Il a également déclaré vouloir continuer le programme du président George Bush. Il s’agit notamment dans le domaine de la santé, des programmes de lutte contre le sida, le paludisme, etc. Il s’est par ailleurs engagé à mettre l’accent sur la lutte contre le terrorisme. On espère qu’il pourra, avec le congrès américain, poursuivre des combats du genre. Je sais que les Africains s’attendent à ce que Obama améliore la politique et les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique, mais je dois rappeler qu’il est le président des Etats-Unis. Et à ce titre, il a beaucoup de priorités en même temps. Je pense donc qu’il devrait chercher un équilibre entre toutes les priorités, y compris l’Afrique qui est bien sûr une priorité.

Et quelles sont les actions prioritaires que le nouveau président américain entend mener en Afrique ?

Je sais que selon son programme, Barack Obama voudrait résoudre les conflits au Darfour (Soudan), au Zimbabwe, en Somalie, et au Congo. De façon générale, je ne pense pas qu’il y ait un grand changement. On sait seulement que le nouveau président voudrait poursuivre les programmes qui sont déjà mis en place.

A quels changements doit s’attendre le Burkina qui a signé il y a quelques mois, un compact avec les Etats-Unis dans le cadre du Millenium Challenge corporation (MCC) ?

En ce qui concerne la politique des Etats-Unis avec le Burkina, je voudrais rappeler que le président Bush a mis en oeuvre le programme "Millenium Challenge corporation" (MCC). Le président Compaoré était à Washington avec l’ancien ministre des Finances, pour signer le compact de 490 millions de dollars US. Ce compact du MCC a pratiquement les mêmes termes, les mêmes closes qu’un traité international. On ne peut donc pas changer un compact qui a été déjà signé. C’est dire donc que le Burkina bénéficiera entièrement de l’argent déjà débloqué dans le cadre du Millenium Challenge Account (MCA).

Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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