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Salia SANOU : "Le CDP se porte très bien dans le Houet"

Publié le jeudi 6 novembre 2008 à 09h51min

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Salia SANOU, maire de Bobo-Dioulasso

Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso, fut la toute première commune urbaine de notre pays et cela bien avant les indépendances. Avec la reprise démocratique en 1991, l’administration locale issue des urnes y est à l’ordre du jour. Ainsi, après les bourgmestres Alfred SANOU et Célestin KOUSSOUBE, depuis juin 2006, c’est Monsieur Salia SANOU qui préside à la destinée de cette commune.

La tâche n’est pas de tout repos, des chantiers sont là avec des défis immenses à relever surtout que la période des élections municipales n’a pas été facile pour le parti du maire, le CDP, qui a vu des militants et pas des moindres, dont son prédécesseur, battre pavillon hostile. Aujourd’hui, en tout cas, Salia SANOU tient les rênes de sa municipalité et avec son conseil municipal, ils veulent marquer leur passage à la mairie. Les problèmes apparaissent partout et tout semble prioritaire à la fois. Que faire ? Après plus de 2 ans de gestion, L’Opinion est allé à sa rencontre afin qu’il nous ouvre une petite fenêtre sur sa commune. Avec son langage direct, Salia SANOU a répondu à nos questions.

Vous avez participé à la rencontre de votre parti à Ouagadougou. De façon générale quel bilan peut-on faire de la participation du CDP Houet ?

S.S : La convention de notre parti était la bienvenue parce que cela faisait assez longtemps que les militants ne se sont pas retrouvés. Vous savez que lorsqu’on ne se voit pas régulièrement, il y a beaucoup de choses qui se racontent. Cette convention était donc la bienvenue. En ce qui concerne la participation, notre province a activement pris part aux travaux. Les camarades étaient dans les différentes commissions et ont grandement apporté leur contribution.

Au lendemain de cette convention, comment se porte le CDP dans le
Houet ?

S.S : Le CDP se porte très bien dans le Houet, que se soit avant ou après la convention. Si à un moment donné, il y a eu incompréhension, c’est qu’il y’avait déficit d’information et les gens ont spéculé sur tout. La question de la FEDAP-BC est venue se greffer à ce déficit de communication et a compliqué les choses. En effet, dans l’esprit de beaucoup de personnes, il y avait cette confusion qui laissait croire que la FEDAP-BC allait remplacer le CDP. Je pense que la convention a permis de tout éclaircir et chacun sait à présent ce qui est la vérité. De plus, la convention a donné l’opportunité d’attirer l’attention de la direction de notre parti sur la nécessité de prendre en compte les rapports envoyés par les structures provinciales et surtout de respecter les décisions prises au niveau des provinces. C’est dire donc que beaucoup de choses ont été passées en revue et discutées afin que la sérénité revienne et se renforce dans les rangs. Je pense que nous nous sommes compris et nous préparons activement les conventions au niveau des provinces avant le Congrès du parti.

Est-ce qu’on peut déjà avoir la date de la tenue de la convention provinciale du CDP Houet ?

S.S : Nous n’avons pas encore arrêté une date. La section provinciale va bientôt se réunir pour en décider. Au niveau du responsable politique que nous sommes, nous prenons les dispositions pour que cette convention provinciale se tienne dans de bonnes conditions.

Après le départ de certains camarades du CDP vers d’autres partis notamment l’ADF/RDA, est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que tout va bien dans le CDP Houet ?

S.S : On n’a pas besoin de le dire ; le constat est là et la réalité l’atteste. Depuis le départ de nos prétendus « camarades », je pense que le CDP se porte très bien dans le Houet. Finies les bagarres inutiles, les réunions se déroulent normalement dans la discipline et le respect des textes du parti. On peut dire que le CDP se porte encore mieux qu’avant. Comme je le disais tantôt, nous avons participé pleinement à la convention nationale qui vient de se tenir à Ouagadougou. C’est dans l’union que s’est déroulée notre participation, ce qui mérite d’être souligné.

Vous êtes à la tête de la commune de Bobo voilà bientôt trois ans ; vous avez aussi été député à l’Assemblée nationale. Quelle comparaison pouvez-vous faire de ces deux fonctions ?

S.S : Il ne faut pas comparer ce qu’on ne peut pas comparer. Le rôle d’un député de l’Assemblée nationale est différent de celui du maire. A l’Assemblée, on le sait, le député vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du gouvernement. Là, c’est clair et c’est précis. Le maire, lui, est plus proche des populations que l’est le député (il faut le reconnaître) et a beaucoup d’engagements envers elles. Ce n’est vraiment pas le même rôle. Le député vote la loi et le maire est chargé de l’application sur le terrain.

A l’Assemblée nationale, on vous appelait affectueusement le « député du barrage de Samandéni ». Pendant votre dernier mandat à l’hémicycle, vous vous étiez pratiquement fait une fixation sur cet ouvrage. La réalisation de ce projet est en chantier aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire que votre insistance a fini par payer ?

S.S : Ce serait trop prétentieux d’affirmer que c’est par mon insistance que le projet a vu le jour. Cependant, qu’il me soit permis de remercier le président du Faso qui n’a pas été insensible aux différentes sollicitations et a permis que le rêve devienne aujourd’hui réalité. Nous remercions très sincèrement tout son gouvernement et surtout le ministre de l’Agriculture de l’époque (NDLR : Salif DIALLO actuel ambassadeur à Vienne en Autriche) pour avoir vraiment porté le projet du barrage de Samandéni. Effectivement à l’hémicycle, lorsque j’insistais sur ce projet, les autres ne pouvaient pas comprendre. Ce n’était pas facile pour eux de comprendre parce qu’ils n’avaient pas la réalité du terrain ; ils n’avaient pas visité le site donc ils ne pouvaient pas aussi insister comme moi qui connaissais très bien ce lieu. En insistant chaque fois, je savais de quoi je parlais, même si de temps en temps, le président de l’Assemblée nationale, qui était Mélégué Maurice TRAORE, aimait à me taquiner sur le sujet. Je suis très content de savoir que maintenant, tout le Burkina a vu l’intérêt du barrage de Samandéni. Un barrage qui va non seulement appuyer l’agriculture mais qui va aussi fournir de l’électricité.

Dans votre nouveau rôle de maire de la commune de Bobo-Dioulasso, quelles sont les difficultés que vous rencontrez de façon récurrente ?

S.S : Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Mais ce qui nous préoccupe énormément, c’est le problème d’assainissement. Au niveau de la voirie, il n’y a absolument pas de matériels de travail. Le personnel est là, désoeuvré. Il n’y a pas de véhicule pour ramasser les ordures, pas de pelle-chargeuse pour remplir les camions… Il n’y a absolument rien. Nous avons vraiment hérité d’une situation très difficile avec une voirie totalement démunie. C’est d’ailleurs ce manque que nous cherchons dans un premier temps à combler.

Y’a-t-il des lueurs d’espoir ?

S.S : Bien sûr qu’il y a des lueurs d’espoir. Ce matin même (NDLR : samedi 04 octobre 2008), le programme d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement de la ville de Bobo a doté notre commune d’un camion-benne de ramassage d’une capacité de 14 m3, d’une pelle-chargeuse (tractopelle) et des pièces de rechanges, le tout avoisinant trois cent trente un millions (331 000 000) F CFA. Avec ce don, nous comptons nous mettre au travail pour creuser des caniveaux. Cela est déjà une bonne chose.

Avec l’AFD (l’Agence française de développement) tout récemment, nous avons entamé des négociations pour l’acquisition de deux ou trois camions. En plus de cela, on a demandé à ce qu’on puisse obtenir cinq autres si possible, à crédit pour porter le nombre de camions-benne à huit. Il faut aussi noter que nos partenaires tels que les villes de Saint-Etienne en France et de Fès au Maroc ont promis de nous appuyer dans ce sens. Nous sommes confiants en ces partenaires et nous attendons toujours. En tout cas, nous sommes confiants en ce qui concerne l’avenir de notre commune.

En tant que maire central de la Commune, quelles sont les relations que vous entretenez avec les trois autres maires d’Arrondissement ?

S.S : J’entretiens de très bonnes relations avec les maires d’arrondissement. Nous avons créé un cadre de concertation où on se voit très souvent, on échange. En dehors même de ce cadre de concertation, on se rencontre à d’autres lieux ou occasions. Chacun connaît son rôle et si chacun le joue pleinement, en principe il n’y a pas de problèmes à ce niveau. En fait, le maire de la commune est l’ordonnateur du budget mais il délègue un certain nombre de ses pouvoirs aux maires d’arrondissement dans la compétence de leur territoire. Si cela est bien compris, à ce niveau, il n’y a pas de problème.

Le 20 février 2008, Bobo-Dioulasso a été le théâtre de violentes manifestations qui ont occasionné des dégâts importants dans la ville à cause de la vie chère. Aujourd’hui avec le recul, comment doit-on interpréter le fait que ce soit par Bobo que ces casses ont commencé ?

S.S : Si les casses ont commencé par Bobo-Dioulasso, nous en ignorons les raisons. Dans tous les cas, tout commence quelque part. Dans le cas d’espèce, c’est malheureusement par Bobo-Dioulasso que les choses sont parties. Mais nous avons réussi à calmer la situation au bout de deux jours de violences. Je félicite pour cela toute la population de Bobo qui a compris par la suite que revendiquer ne signifie pas faire la casse. Elle a compris qu’elle a certes des droits mais aussi des devoirs. Je remercie la population bobolaise qui, après l’effet de surprise, s’est ressaisie pour barrer la route aux malfrats qui s’étaient glissés dans le groupe des manifestants. L’intention réelle de ces malfrats, c’était de piller la population de Sya, voler ses biens. Sinon, je ne comprends pas que des gens, aussi fâchés qu’ils soient, puissent s’en prendre à des feux tricolores qui appartiennent à l’Etat et également aux biens privés.

Après ces dégâts, l’heure est aux réparations. Qui finance ces feux tricolores qui sont en train d’être progressivement rendus fonctionnels ?

S.S : Nous avons un partenaire essentiel, la SONABEL, mandatée par l’Etat. Elle contribue grandement mais au niveau de la mairie également, nous avons voté un budget pour cela. L’appel d’offre est même lancé et comme vous pouvez le constater, on va commencer à mettre les feux un peu partout. Je pense que nous allons en mettre encore plus qu’avant. Pour ces feux tricolores, les dépenses engagées tournent autour de 100 000 000 F CFA.

On peut donc dire que ces casses perpétrées dans la ville de Sya ont quelque peu sapé votre plan de développement communal ?

S.S : Bien sûr ! Nous étions obligés de revenir sur pas mal de choses qui étaient déjà un acquis. Il y a les feux tricolores, les panneaux de signalisation, des écoles qui ont été saccagées, la mairie de Dô qui a été passée aux flammes et jusqu’à présent nous ne savons pas l’impact du feu sur les fers à béton du bâtiment. Ces dégâts, il faut le reconnaître, ont fait reculer notre commune d’au moins un an. Nous serons obligés de prendre le budget de 2007 pour faire les travaux de réparation des infrastructures saccagées.

Depuis un certain temps, la ville de Bobo a changé de visage avec de nouveaux monuments qui ornent certaines rues. Ces monuments représentent des fauves et cela fait dire à certains que Bobo a maintenant des allures de ville guerrière.

S.S : Chacun peut dire ce qu’il veut mais certaines personnes en font trop. Quand tu ne fais rien, on dit que tu ne fais rien. Quand tu fais quelque chose, on dit que ce n’est pas bien, mais personne ne vient te dire « faisons comme ça ». C’est ça aussi la réalité chez nous. Voyez le cas de Ouagadougou avec les échangeurs. Il y a des gens qui critiquent négativement la construction de ces échangeurs sous le prétexte qu’on a d’autres préoccupations plus importantes que ces voies multiples.

Lorsque ces mêmes personnes vont à l’extérieur, même à Abidjan à côté, et qu’elles voient des échangeurs, elles les apprécient et se demandent pourquoi pas de tels ouvrages chez nous. Voyez-vous ? Maintenant que l’on fait ça ici, les mêmes trouvent que ce n’est pas prioritaire. C’est toujours comme ça. En tout cas, nous pensons que nos monuments ornent bien la ville. Quand on les a réceptionnés à la place de la Nation, on a vu de nombreux curieux qui sont venus les contempler et ont même beaucoup fait des photos. Si la population est satisfaite, c’est ça l’essentiel. Les critiques ne manquent jamais et cela est normal. Malgré ces critiques, nous allons continuer notre travail au profit de la commune de Bobo.

La population bobolaise se pose aussi des questions sur ce bout de goudron qui passe devant votre domicile au secteur 12. Qu’est-ce que vous avez à dire ?

S.S : Je n’ai rien à dire. Si c’est parce que ma maison se trouve là-bas que les gens en font un problème, qu’est-ce que vous voulez que je dise ? Ce qui est sûr ce bout de goudron, comme vous le dites, passe devant beaucoup de maisons. L’ONEA est sur cette voie, il y a la poste, les voisins aussi sont là. Je ne suis donc pas le seul à bénéficier de ce bout de goudron que je sache. Cependant, je puis vous avouer que c’est sur mon insistance, pendant que j’étais encore à l’Assemblée nationale, que le ministre en charge des Infrastructures de l’époque (NDLR : Hyppolite LINGANI) a trouvé nécessaire de poser ce bout de goudron qui passe devant ma cour mais dont bénéficient nombre de Bobolais. Des travaux se menaient à proximité et c’est peut-être ce qui a joué en ma faveur. Ce bout de goudron, qui n’est même pas un goudron comme les autres, est d’ailleurs, en train de partir. Alors, de grâce qu’on considère ce goudron comme une avancée pour la commune et qu’on se mette au travail pour en poser sur plusieurs voies de la ville.

Le marché de légumes qu’on appelle « Léguemalôgô » est également l’objet de plusieurs critiques à cause de son emplacement qui ne permet pas une fluidité de la circulation.

S.S : C’est un problème que je suis venu trouver. Ceux qui l’ont réalisé savaient bien qu’il allait y avoir un encombrement mais ils l’ont fait à coup de millions. Aujourd’hui, les gens trouvent que cela pose problème. C’est vrai mais moi, je vois le problème autrement. Bobo est une ville qui a eu beaucoup de problèmes. D’abord, il y a eu la crise ivoirienne qui a joué sur l’économie de Bobo ; la vie chère est venue aussi s’ajouter pour rendre encore plus difficile la situation. Il y a des fermetures de services et de boutiques un peu partout dans la ville, entraînant beaucoup le chômage. Si vous allez aujourd’hui sur le marché de légumes, vous allez voir des centaines de femmes à l’œuvre, qui s’évertuent à rechercher leur pitance journalière pour subvenir aux dépenses de leurs familles, notamment les frais de scolarité de leurs enfants. Quand on voit ces femmes se débrouiller et qu’on entend des gens dire de les déguerpir, on se demande : pour les amener où ? On va inévitablement augmenter le chômage dans notre ville si on supprime carrément ce marché. Avant de songer à le déplacer, c’est dire qu’il faut d’abord trouver un autre endroit beaucoup plus spacieux qui ne gênerait pas la circulation.

Monsieur le maire, on dit de vous que vous êtes un homme direct, qui ne connaît pas la langue de bois. En tant que politicien, est-ce que cela ne vous porte pas préjudice quand on sait qu’en politique ce n’est pas toujours la vérité qui fait le succès ?

S.S : Quand tu dois faire quelque chose, tu le fais ou tu le fais pas. On doit te connaître dans ta façon d’agir et de te comporter. Si tu es direct, tu dois rester sur cette position. Mais être directe ne signifie pas qu’on ne peut pas être flexible. J’aime toujours engager un débat franc avec les gens ; si je reconnais que je ne suis pas sur la bonne voie, là je change d’avis mais quand même il faut que les gens acceptent les discussions sous forme de débats ouverts. Le plus souvent c’est au cours de ces débats que je dis ce que je pense et j’échange avec les autres. Sinon, dire que ça peut me porter préjudice… en tout cas, jusqu’à présent c’est comme ça que je me suis toujours comporté et j’estime être franc avec moi-même.

Bobo-Dioulasso, qui est considérée comme le berceau de notre football, connaît actuellement des difficultés. Les clubs se cherchent et les résultats ne suivent pas. Pour vous qui avez été un ancien joueur de Bobo sport et êtes maire aujourd’hui, que peut-on faire pour donner à Bobo son lustre d’antan ?

S.S : Aujourd’hui tout bouge avec l’économie. Même le sport, ça va avec l’économie. Le football d’aujourd’hui est différent de celui d’hier. Autrefois les joueurs jouaient pour l’honneur, sans rémunération. C’était un football qu’on jouait avec le cœur. Mais aujourd’hui les choses ont changé. Le football est devenu commercial. C’est la recherche du gain qui a pris le pas sur tous les autres aspects. Malheureusement, au contraire des clubs de la capitale qui ont su s’adapter à la nouvelle donne économique, ceux de Bobo n’ont pas suivi le rythme à cause de la crise économique qui frappe de plein fouet la ville. Pratiquement tous les joueurs de Bobo se tournent vers les équipes de Ouaga où ils espèrent avoir un salaire et de bonnes conditions. Les équipes de Bobo sont toutes démunies et il est difficile pour elles de maintenir leurs joueurs qui sont courtisés par les équipes de Ouaga. Ceci dit cependant, les gens continuent malgré les difficultés à s’organiser. Dire que le football bobolais a régressé, ce n’est pas vraiment une réalité. La plupart des grands joueurs de Ouagadougou sont pratiquement des joueurs de Bobo qui ont émigré à la recherche de meilleures conditions de vie.

Lorsque l’économie bobolaise sera relancée, vous verrez aussitôt que le sport dans son ensemble sera également relancé. Nous essayons tant bien que mal de faire un effort pour maintenir les équipes bobolaises dans une position acceptable en attendant la relance économique de la ville qui va entraîner celle du sport dans son ensemble.

Quelle est votre vision pour la ville de Bobo en tant que maire ?

S.S : Ma vision pour Bobo-Dioulasso est grande. Elle est même au-dessus des possibilités dont nous disposons. Je souhaite avant tout, la paix pour cette ville. Tant qu’il n’y a pas la paix, l’entente et la cohésion entre les filles et fils de cette ville, il ne peut pas y avoir de développement. C’est cette pratique de la paix que nous sommes en train de cultiver entre tous les Bobolais. Nous y sommes presqu’arrivés parce que aujourd’hui les gens échangent normalement et se fréquentent sans problèmes. Cela est déjà un acquis qu’il faut consolider.

L’autre point, c’est de redonner à Bobo-Dioulasso son lustre d’antan. Bobo était le carrefour du sport et de la culture burkinabè. Bobo était la ville la plus coquette et la plus propre de notre pays. Nous avons même reçu le trophée de la ville la plus propre du Burkina au temps de la Révolution. Le trophée est toujours là sous forme de monument de la femme sur le Boulevard de la Révolution. Tout le monde connaît ce monument mais ils sont très peu à savoir que c’est en fait un trophée qui a été remis à la ville pendant la Révolution pour l’honorer d’avoir été la ville la plus propre du pays.

Il faut qu’on arrive à cela. Nous devons nous investir à tous les niveaux pour ne plus voir la ville sale avec ces inondations, ces goudrons qui sont troués un peu partout, les caniveaux qui manquent… Faire en tout cas un travail de sensibilisation au niveau de la population pour qu’elle aussi ne contribue pas à salir davantage la ville avec des déchets qu’on jette un peu partout ; même dans les caniveaux avant ou après les pluies. Ceux aussi qui déversent les eaux domestiques usées dans les caniveaux doivent revoir leur copie. Pour rendre une ville propre, il faut la participation de toute la population.

Bobo-Dioulasso était la ville la plus verte, mais aujourd’hui, les arbres qui sont situés le long des voies sont vieillissants. Ce sont des arbres qui datent de l’époque coloniale. Je pense que nous allons voir tout cela avec les techniciens compétents en la matière pour nous préparer d’ici 2010 année à laquelle notre ville va accueillir les festivités du 11 décembre. Cela va nous aider à changer le visage de notre ville.
Merci vraiment de l’opportunité que votre journal, L’Opinion, m’a donné de parler de ma commune et je pense qu’à travers vos lignes, les Bobolais comprendront les messages que j’ai voulu leur passer. Encore merci et bon courage.

Entretien réalisé à Bobo par Drissa KONE

L’Opinion

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