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Barack Obama, 44e président des USA : Le rêve à nouveau en marche !

Publié le mercredi 5 novembre 2008 à 05h50min

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Le monde entier en rêvait, l’Amérique l’a fait.Barack Obama a été élu hier, 44e président des Etats-Unis d’Amérique, à l’issue d’un scrutin qui fera désormais date dans l’histoire de l’humanité. Le nouveau pharaon dispose désormais de quatre ans pour mettre en œuvre le beau programme qui a emballé ses compatriotes et au-delà la terre entière.
Pour dire vrai, et, nonobstant la couleur de sa peau qui a maintenu un faux suspense, l’élection de Barack Obama comme 44e président des USA était courue d’avance.

Tant dans ses idées, son projet de société et son profil de jeune premier, bon chic bon genre, le candidat démocrate avait une longueur d’avance sur son rival républicain, John Mc Cain, qui n’avait pour lui que sa foi en son destin de président, ses idées étant un succédané de celles du cow-boy texan, George Walker Bush. Derrière son slogan "Yes, we can" (oui, nous pouvons), Obama déclinait en effet, un projet de société qui ne pouvait que rencontrer l’assentiment de ses compatriotes en ces périodes de galère. Une période de déprime voire de récession prévisible, si tant est qu’elle est la résultante d’une politique économique "aventuriste" basée sur le capitalisme de spéculation qui enrichit une classe sociale parasitaire et fainéante pendant que les masses laborieuses croupissent dans la misère.

Une description qui, loin d’être un cliché communiste, traduit toute la réalité de l’Amérique d’aujourd’hui avec 40 millions de personnes exclues du système de protection sociale et sanitaire, des millions d’autres personnes jetées à la rue consécutivement à la crise de l’immobilier et à la montée vertigineuse du chômage et qui donnent de l’Amérique l’image d’un paradis perdu, pour ne pas dire d’un pays à double visage : l’un rutilent et scintillant symbolisé par les golden boys de la bourse, les magnats du pétrole et les stars hollywoodiennes et l’autre, pauvre, sale et dépanaillée à l’image de ces ghettos de "South Harlem" et du Bronx ainsi que de tous ces pauvres hères traînant leur misère dans les rues de Chicago, Washington, Detroit etc.

C’est-à-dire que les conditions d’une "révolution des œillets" étaient réunies dans le pays de George Washington et de "Sitting Bull" (un chef indien célèbre).
Révolution que Martin Luther King avait senti venir et qu’il avait voulu prévenir avec son fameux discours "J have a dream" (j’ai fait un rêve) prononcé en 1963 et qui, déjà, prônait les vertus de l’équité, de la justice et de la solidarité. Les forces de l’intolérance ne l’entendaient déjà pas de cette oreille et le bon pasteur fut assassiné et, avec lui, son rêve.

Une bénédiction pour tous

Obama a repris le flambeau à la suite des Révérends Jesse Jackson et Andrew Young, avec un discours "transcendantal" si tant est qu’il faisait fi des clivages raciaux pour s’adresser à tout le peuple américain. Lequel a prouvé sa maturité et son osmose en portant cet Américain de première génération à sa tête. Symbole de l’égalité et du rêve américain, Obama est une nouvelle chance pour ses compatriotes, mais aussi pour l’humanité toute entière. En décryptant en effet, la politique qu’il entend faire sienne en matière de défense, on se rend compte qu’en sus des intérêts stratégiques de l’Amérique, c’est la raison qui guidera ses actes.
Pouvait-il en être autrement pour un monsieur qui a condamné la croisade irakienne de Bush dès 2004, à un moment où l’ex-président américain au faîte de sa puissance, pouvait tout se permettre, même des "incartades" avec les droits humains.
La prison de Guantanamo étant l’illustration la plus parfaite de ces infractions aux libertés fondamentales.

On peut parier qu’Obama "démantèlera" Guantanamo, tout comme on est sûr qu’il n’attaquera pas frontalement l’Irak, comme McCain l’avait promis en cas d’élection. Au Proche-Orient aussi, et même si les Palestiniens ne doivent pas s’attendre à des avancées significatives au plan politique (la politique nationale d’Israël ne le permet pas pour l’heure), leur situation humanitaire devrait s’améliorer à travers une aide plus accrue et l’arrêt des implantations "sauvages" en Cisjordanie.
En Afghanistan et en Géorgie aussi, Obama devrait ouvrir un dialogue direct avec les Russes pour atténuer les effets collatéraux néfastes de ces crises.

Quant à l’Irak, il devrait être le plus grand bénéficiaire de cette élection, Obama n’ayant jamais fait mystère de sa volonté de se retirer graduellement de ce pays. Last but not the least, l’Afrique, la "terre-mère" du nouveau pharaon, en dehors de la satisfaction morale que lui procure cette élection, pourrait aussi jouir d’un regain d’intérêt de la part de l’Oncle Sam. Ce ne serait qu’une réaction naturelle, même si en la matière, il y a lieu d’être prudent. En résumé, le rêve américain est à nouveau en marche, et, l’on croise les doigts pour qu’il ne tourne pas au cauchemar, au regard des péripéties qu’a connues la campagne d’Obama. "God save this man".

Boubakar SY

Sidwaya

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