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ONATEL : La reprise est effective

Publié le mardi 4 novembre 2008 à 02h11min

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Après près de deux semaines de fermeture, les guichets ont effectivement rouvert à l’Office national des télécommunications (ONATEL), ce lundi 03 novembre 2008. La veille, le SYNATEL y a invité ses membres au cours d’une assemblée générale, et un communiqué émanant de la présidence du conseil d’administration le leur demandait. Du côté des abonnés, c’est le satisfecit. Le fil de cette reprise dans les différentes agences de la nationale de télécommunications dans la capitale.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Aristide Sondé affichait un sourire radieux, ce lundi 03 novembre 2008, en sortant de l’agence Ouaga Centre de l’Office national des télécommunications (ONATEL). « Ouf ! Je craignais une pénalité parce qu’avec la crise je suis en retard pour le paiement des factures, mais ils ne m’ont rien ajouté.

Je peux maintenant vaquer à mes occupations. Cela fait une épine de moins en ce début de mois », nous confie t-il. Même son de cloche chez Bilasse Kabré, pour qui, la fermeture lui a fait brûler beaucoup de carburant pour rallier l’ONATEL, occasionnant du même coup des perturbations au niveau de son boulot. Comment ont-ils été informés de la reprise ?

« J’ai suivi le communiqué hier à la télé », répond Djamila Boly. Cette assistante de direction en hôtellerie nous dit être venue, car cela fait deux semaines que leur ligne téléphonique au service est en dérangement et qu’ils attendent en vain un rétablissement.

« Cela nous a fait perdre certainement des clients, car nous sommes nous-mêmes obligés d’effectuer nos appels dans un télécentre », ajoute-t-elle avant de s’engouffrer dans les locaux.

L’affluence de la clientèle à l’agence ONATEL Ouaga centre, ce lundi matin, est en tout cas nette. Le parking compte à 9h00 une trentaine d’engins pour le plus grand bonheur d’Issaka Kaboré, le gérant, que la réouverture réjouit, car il estime ses clients en moyenne entre 50 et 100 par jour.

Pendant qu’il échange avec nous, son téléphone portable sonne. Il décroche : « Oui, tu peux venir, c’est ouvert. Il semble que tout n’est pas réglé, mais ils ont repris », lance-t-il à son interlocuteur. Il nous explique que c’est un abonné qui désirait savoir si l’ONATEL avait effectivement repris ses activités.

Selon lui, ils sont des dizaines les clients de l’ONATEL qui ont pris son numéro afin qu’il les tienne informés de la réouverture. Courte queue pour courte queue, lui aussi, renfloue ainsi son business en rameutant les clients de la nationale des télécommunications. Angéla Dabiré, vendeuse de cartes, elle aussi, est contente de recommencer à travailler. Elle écoulait 10 à 15 cartes téléphoniques par jour.

« Pendant l’interruption, il n’y avait pas de clients, les rares qui venaient voulaient juste s’enquérir de la situation. Je venais de temps en temps pour ne pas rester à la maison à ne rien faire. Mais depuis quelque temps, les cartes me manquaient, je vais pouvoir me ravitailler ce matin », explique-t-elle.

A une centaine de mètres de là, l’ambiance est toute autre au siège de Telmob. Les clients, bien plus nombreux, y pénètrent en file indienne dont la queue atteint les vendeurs de cartes, d’appareils et d’accessoires téléphoniques.

A l’intérieur, c’est le brouhaha, les clients en tête sont assis sur deux rangées de sièges au bout desquelles des vigiles les guident devant les commerciaux dès qu’une place s’y libère. Là, ils sont reçus deux par deux par les agents assis, seuls ou en équipe de deux, derrière les huit bureaux que compte le hall.

Visiblement, la majorité d’entre eux a été drainée en ces lieux à la faveur de l’opération d’identification des puces téléphoniques. Autres cieux, autres réalités ; à l’agence ONATEL Ouaga Ouest, sise à Gounghin, ce sont les vendeurs de cartes de recharge téléphoniques qui font la fête à la porte. Ils accostent les clients entre rires et boutades en langue mooré.

Au dire d’un des leurs, Seydou Kaboré, leur jovialité trouve sa source dans le fait qu’avec la réouverture des guichets les affaires reprennent de plus belle. Les abonnés qui affluent tout doucement, sollicitant leur service. Il écourte notre entretien pour devancer au pas ses camarades auprès d’un client. « Time is money », dit-on au pays de l’Oncle Sam. A l’intérieur, c’est le même rituel.

La particularité, ici, est que le guichet ouvert spécialement pour les identifications est beaucoup plus fréquenté que les autres. Les clients, eux, démontrent la même satisfaction. Exception faite d’Amadou Traoré, qui semble, lui, réservé quant à cette reprise.

« On sent chez les agents une certaine démotivation, ou peut-être de la lassitude, ils sont notamment moins chaleureux. Je crois que ça les arrange de reprendre en pleines journées continues.

Comme ça, ils redémarrent tout doucement », observe-t-il. Au niveau de l’agence Sud, à la Patte d’Oie, les abonnés arrivent au compte-gouttes. Les travailleurs, eux, sont bel et bien présents, qui derrière leur bureau, qui au pupitre d’un guichet. Ainsi, la reprise est effective dans les agences de la capitale.

Le bras de fer est–il enfin terminé à l’ONATEL ? « Pas encore ! », nous répondent presque tous les travailleurs qui acceptent de communiquer avec nous. « Nous n’avons pas encore eu gain de cause.

Toutefois, notre ministère de tutelle nous a signifié que le gouvernement n’avait pas le pouvoir de démettre la direction actuelle quand bien même nous leur aurions fait état des dérives constatées dans la gestion de l’ONATEL. Ils nous ont assuré, à cet effet, que notre mémorandum sera traduit par leurs soins auprès de Maroc Telecom, à qui revient la décision de la mesure demandée.

De plus, nous avons leur promesse d’instruire incessamment le directeur général, Mohamed Morchid, pour qu’il ouvre dans les meilleurs délais les négociations avec nous en tandem avec la présidence du conseil d’administration. C’est fort de ces avancées que le SYNATEL a invité les travailleurs à reprendre le service en attendant que le gouvernement mette en pratique leurs promesses.

L’essentiel est de préserver l’Onatel avant tout, car la crise, en perdurant, peut engendrer des problèmes, compte tenu de l’environnement concurrentiel », explique le secrétaire général du SYNATEL, Soulémane So. A ce propos, le syndicat des travailleurs de l’ONATEL doit rencontrer aujourd’hui son ministère de tutelle.

Hyacinthe Sanou (stagiaire)

L’Observateur Paalga

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