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Festival Kema-Yarsé et Ruudsi de Gourcy

Publié le jeudi 13 novembre 2003 à 10h33min

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Festival Kema-Yarsé et Ruudsi de Gourcy

Débuté jeudi 30 octobre 2003, la première édition du festival de chants et danses traditionnelles du Zondoma (Kèma-Yarsé et Ruudsi) a pris fin samedi 1er novembre dernier à Gourcy.

Fruit de l’initiative de M. Lassané Sawadogo, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat et placé sous le haut patronage de M. Mahamoudou Ouédraogo, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, ce premier festival Kèma-Yarsé et Ruudsi, qui a connu à son ouverture la présence de nombreux membres du gouvernement et d’illustres personnalités, est, on peut le dire, bien parti pour gagner son pari. C’est du moins l’impression qui se dégageait des différentes allocutions prononcées.

Pour ce qui est des 72 heures qu’aura duré le festival, force est de reconnaître que les populations du Zondoma et celles des provinces environnantes ont vibré véritablement au son du Kenfo, du Yarsé et du ruudga. Au total, ce fut 28 troupes toutes catégories confondues qui étaient attendues. Parmi elles, 22, venues de 15 villages de l’ensemble des cinq (5) départements de la province se sont produites. Ainsi, on avait 8 troupes en Kèma, 8 en yarcé et 6 en ruudsi. Seulement 6 troupes n’ont pu se présenter, ce qui donne un taux de participation fort appréciable de 79%.

Le moins que l’on puisse dire est que le festival s’est déroulé sans incident notable. Les troupes ont compéti sainement dans un esprit de convivialité avec le souci majeur de revaloriser la culture yadéga que parfois, les cultures importées ont tendance à dénaturer. C’est donc à juste titre qu’au soir du festival, des résultats satisfaisants ont été enregistrés :

- en catégorie kèma, le classement a donné la troupe de Guiri-guiri première suivie de celle de Tougo et celle de Bouri 3e ;

- en catégorie yarsé, c’est la troupe de Kanda Kanda qui vient en tête suivie de celles de Tilba et de Tarba ;

- en catégorie ruudsi, Barré Passoulé a été sacré meilleur ruudga devant Michel Kébré et Karim Ouédraogo.

Notons que les trois troupes lauréates de chaque catégorie ont reçu des récompenses allant de 30 000 à 75 000 F CFA. Pour les premiers de chaque catégorie, chacun a reçu en sus un trophée. En outre, des prix spéciaux ont été attribués aux artistes. Pour sa part, l’association "Wamé Yiri" de Bassi a tenu, au nom de l’organisation, à décerner des distinctions à des personnalités dont le concours à la tenue du festival aura été des plus inestimables. Egalement, on ne saurait passer sous silence ce geste du parrain, M. Patrice Sprimont, conseiller culturel du bureau Wallonie - Bruxelles qui s’est engagé à prendre en charge les trois meilleures troupes qualifiées pour la Semaine nationale de la culture Bobo 2004.

Par ailleurs, il convient de noter qu’en marge des compétitions artistiques, étaient organisées d’autres manifestations telles que le cyclisme, une rue marchande, une visite du site d’intronisation des rois du Yatenga et du mausolée de Naaba Yadéga. Sans oublier les deux conférences sur "Origine et fonction des danses et chants traditionnels Kèma - Yarsé et Ruudsi dans la société moaga" et "traditions et modernité", brillamment animées par, respectivement leurs Majestés Sigri de Sansé et Larlé Naaba Tigré.

Somme toute, les organisateurs, qui ont pris acte des observations et recommandations du jury, se sont dit prêts à améliorer les éditions prochaines. Et de l’avis général, cette première édition du festival kèma - yarsé et ruudsi de Gourcy aura tenu toutes ses promesses et atteint les objectifs escomptés. Ce que les promoteurs n’ont pas manqué de relever. Ils ont exprimé leur ferme détermination à veiller à la pérennisation du festival qui, à tout point de vue contribue efficacement à conscientiser davantage les populations sur la nécessité de revaloriser notre identité culturelle dont la richesse est inestimable.

C’est donc très satisfaits et comblés que les nombreux festivaliers se sont quittés en se donnant rendez-vous dans la première semaine du mois d’octobre 2005 pour une seconde édition plus belle du festival Kèma, yarsé et ruudsi de Gourcy qui est prévu pour être régional, selon les indications données par les promoteurs.

Souhaitons ardemment que ce festival qui a permis de mettre aux prises les meilleures troupes de chants et de danses Kèma, Yarsé et Ruudsi de la province aurait eu le mérite de replonger chacun, dans le passé immémorial mais récent en vue de lui permettre de préserver nos atouts artistiques et culturels.

Edouard KOMPAORE
AIB/Zondoma

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