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Trafic illicite de drogue : La CEDEAO à l’assaut des narcotrafiquants

Publié le vendredi 31 octobre 2008 à 02h47min

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Le chef de l’Etat burkinabè, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a procédé, mardi 28 octobre 2008 à Praia au Cap Vert, à l’ouverture d’une conférence ministérielle sur le trafic illicite de la drogue. Cette rencontre vise une synergie d’actions et une plus grande coopération en vue d’endiguer la montée du fléau des stupéfiants dans l’espace communautaire ouest-africain.

L’Afrique de l’Ouest va en guerre contre les narcotrafiquants. Sous l’égide de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les ministres de la Sécurité ou de la Justice des quinze pays membres de cet espace sous régional ont fourbi leurs armes du 26 au 29 octobre 2008 à Praia, au Cap Vert autour d’une réflexion majeure : “Le trafic illicite de drogue, une menace à la sécurité en Afrique de l’Ouest”. Onze ans après la première conférence sur la question, l’heure est à la recherche des voies et moyens pour parer à l’urgence et à la menace. En sa qualité de président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré a marqué de sa présence l’ouverture de ladite conclave, mardi 28 octobre 2008 pour traduire toute l’importance que lui et ses pairs accordent à la lutte contre le fléau de la drogue. “La vigueur de notre réponse sera un indicateur de notre engagement à assurer les droits et les libertés fondamentales des populations ainsi que leur bien-être général.

Les questions à étudier au cours de cette conférence sont d’une importance cruciale, (...). Je souhaite que les résultats des travaux me soient diligemment communiqués afin qu’au niveau de la conférence, nous puissions les examiner, les approuver et veiller à leur mise en œuvre en Afrique”, a-t-il indiqué. Pour le président du Faso, l’heure est à la convergence des moyens de lutte pour engager une surveillance et une répression des activités des narcotrafiquants et de leurs corollaires que sont le blanchiment d’argent, le trafic des êtres humains, la criminalité...

Selon les données de l’Organisation des Nation unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC), l’Afrique de l’Ouest se transforme au fil des ans en un havre de transit pour les stupéfiants en provenance de l’Amérique du Sud et à destination de l’Europe. L’on a encore en mémoire ces kilogrammes de cocaïne largués nuitamment en Guinée Bissau par des narcotrafiquants. Face à la montée de ce phénomène qui s’enrichit de la pauvreté des populations et alimente une tentation de consommation des stupéfiants en leur sein, le directeur exécutif de l’ONUDC, Antonio Maria Costa a invité les gouvernements Ouest africains à l’amélioration de leurs politiques de promotion du bien-être humain, au renforcement de leurs systèmes judiciaires et policiers et surtout à cultiver la nécessité de la collaboration dans la lutte.

“La drogue est un problème social qui doit être combattu. La consommation commence comme une étincelle mais elle peut engendrer de grandes menaces tel un brasier. Non à la drogue, oui à la vie”, ont signifié un groupe de jeunes cap verdiens aux participants. La progression du trafic de la production et de la consommation de la drogue dans la partie ouest africaine commande des mesures immédiates et des actions diligentes. Les ministres participants aux assises de Praia vont concilier leurs points de vue à tous les niveaux en vue d’asseoir une stratégie commune et coordonnée pour la sous-région.

Celle-ci est appelée à s’inscrire dans un élan global et planétaire de lutte contre le trafic. “Au moment où l’Afrique en général et sa partie Ouest en particulier font face aux crises alimentaires, énergétiques et financières, la lutte contre le trafic et la consommation de drogue s’impose comme un challenge pour s’inscrire durablement dans la voie du développement”, a relevé, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest.

Tous les acteurs et les partenaires sont unanimes à reconnaître qu’une lutte efficace contre le trafic de la drogue passe par une concertation permanente et une coopération entre les différentes régions du monde. Autant l’Afrique de l’Ouest n’entend pas rester une zone privilégiée de transit et à terme de consommation, autant l’Europe refuse son statut de marché potentiel. “Il est impensable d’imaginer qu’un seul pays pourra venir à bout de ce fléau. Il faut une synergie d’actions pour traquer les narcotrafiquants et résoudre les problèmes de santé, de sécurité que leurs activités créent. Aucun effort, aucune contribution, aucun combat ne sera de trop pour enrayer ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur”, a souligné Mohamed Ibn Chambas, président de la commission de la CEDEAO.

Cette volonté des nations du Sud et du Nord ainsi que de leurs institutions à œuvrer main dans main s’est affirmée à Praia avec la présence d’autres organisations à la conférence ministérielle.
Outre la CEDEAO et l’ONUDC, l’Union européenne (UE), le Groupe international d’action contre le blanchiment d’argent (GIABA), ont d’ores et déjà manifesté un intérêt certain pour les résultats des travaux.

“Les conclusions de la conférence de Praia doivent à la fois constituer une prise de conscience sur l’ampleur du phénomène et un élan pour endiguer ses origines et ses effets. Il faut pour cela des actions collectives et communautaires. La lutte contre la criminalité transfrontalière requiert un engagement commun de tous les dirigeants du monde”, a rappelé Pedro Pires, président du Cap Vert. La CEDEAO et ses partenaires régionaux ou institutionnels promettent dans les tout prochains mois un arsenal juridique et policier pour protéger et sécuriser davantage leurs espaces, réprimer trafiquants et consommateurs de drogue afin que les sillons du développement soient tracés dans leur plénitude.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr), Envoyé spécial à Praia (Cap Vert)

Sidwaya

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