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Bagarre des femmes de Bobo : Le silence coupable de Salia Sanou

Publié le jeudi 30 octobre 2008 à 02h46min

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Assita Ouattara et Fatou Ziba retourneront- elles aux urnes ce week-end ?

La situation des femmes dans le Houet et particulièrement à Bobo-Dioulasso est loin d’être enviable avec ce triste spectacle qu’il nous a été donné de voir lundi dans l’après-midi au gouvernorat des Hauts-Bassins. Des responsables municipales et pas des moindres se sont mêlées à la foule de femmes pour ensuite se livrer à des comportements indignes de leur rang......Des comportements qui suscitent l’indignation et qui déshonorent dans le même temps l’image de la commune.

Et tout cela à l’indifférence du maire Salia Sanou, dont le mutisme dans cette bagarre pour la mise en place des coordinations des associations de femmes dans la province commence à faire des gorges chaudes dans les milieux politiques.

Ce vaste mouvement de foule dans un désordre indescriptible constaté ce lundi après-midi au gouvernorat des Hauts-Bassins n’était pas pour calmer la tempête qui s’est emparée de la ville de Sya depuis l’annonce de l’annulation des résultats issus des élections pour la mise en place des coordinations des femmes dans la province.

Et en y regardant de près, Il y a comme des gens qui sont prêts à tout pour mettre en péril la quiétude des populations. Sinon comment comprendre que des convocations adressées par le gouverneur aux seules responsables des associations et collectifs de femmes de la ville puisse entraîner un tel débordement ?

Si d’un côté, la décision du ministre Céline Yoda d’annuler les listes issues des différentes élections semble apporter du baume au cœur des partisanes, de l’autre cette mesure est perçue comme un complot visant à renverser leur leader. Et depuis, on assiste à une radicalisation des positions avec ces va-t-en-guerre qui ont balayé d’un revers de la main cette reprise des élections prévue pour les 30 et 31 octobre 2008 et sous la supervision du ministre de la Promotion de la femme.

Mais au fait, comment comprendre un tel acharnement pour ces coordinations qui ne sont en réalité que des structures purement administratives relevant des Directions régionales de la promotion de la femme et donc du ministère de la Promotion de la femme ? Mais à l’évidence, avec cet engouement des femmes politiques de la province pour le contrôle de ces différentes structures, on n’est pas loin de croire que ces coordinations seront vouées à l’échec dans le Houet pour la simple raison que certaines veulent s’en servir pour étendre leur influence sur les structures féminines de la ville et d’autres, un tremplin pour des ambitions politiques.

Il n’y a qu’à voir la nomenclature des différentes organisations protagonistes pour s’en convaincre. Et ce qui semble compliquer davantage la situation est que les anciennes femmes leaders telles Adja Naba Diané, Madina Sy et Christine Lamizana, qui se sont liguées pour la circonstance, voient plutôt dans cette crise une tentative de déstabilisation orchestrée par des responsables politiques au profit d’une nouvelle génération composée d’ Assita Ouattara et de Fatou Ziba, respectivement première adjointe au maire de la commune de Bobo et première adjointe au maire de l’arrondissement de Dafra. Malgré ces profondes divergences, ces femmes ont un point commun : le CDP.

Et c’est là que beaucoup s’interrogent sur le mutisme du maire de la commune, qui est en même temps le secrétaire général provincial du parti. Salia Sanou n’ignore pas que dans cette crise, c’est l’avenir de la section provinciale du CDP qui est en jeu. Sa proximité avec certains protagonistes à la municipalité devrait en tout cas lui permettre de jouer sa partition.

Ne serait-ce que rappeler l’esprit de ces différentes structures, le respect de la décision du ministre Céline Yoda pour la reprise des élections, mais aussi et surtout la nécessité pour lui d’œuvrer au rassemblement de ses militants. A moins qu’il n’ait choisi un camp au détriment d’un autre.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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