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MATD : Appel à une révision du statut des agents

Publié le jeudi 30 octobre 2008 à 02h43min

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Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Pengdwendé Clément Sawadogo

A en croire ce groupe d’agents indignés du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), aucune indemnité n’est servie à la plupart des fonctionnaires de ce département. Pour corriger ce qu’ils considèrent comme une injustice, ils en appellent dans l’écrit ci-dessous à "une révision totale du statut des agents de l’Administration générale qui est en déphasage avec les réalités du terrain."

C’est face à une injustice criarde qui n’a que trop duré au MATD, que nous sortons de notre réserve pour attirer l’attention de l’Etat sur nos conditions de travail. En effet, la plupart des agents de notre ministère, y compris ceux qui sont l’objet de mise à disposition auprès d’autres ministères, font un dur labeur mais au finish ils sont payés en monnaie de singe avec un salaire nu sans indemnités (même pas celle de la sujétion). Selon le Décret n°2005-570/PRES/PM/MFB/MFPRE du 24/01/2005 portant régime indemnitaire applicable aux agents publics de l’Etat à son article 16 stipule que l’indemnité de sujétion est une somme forfaitaire accordée aux titulaires de certains emplois en compensation des servitudes et des contraintes particulières liées à l’exercice effectif desdits emplois. A quelles contraintes sont soumis les agents des ministères bénéficiant de l’indemnité de sujétion et qui ne sont pas connues des agents du MATD ?

Entendre parler des indemnités chez nous, c’est entendre parler des indemnités liées à des postes de responsabilité. Mais combien sommes-nous à être nommés ? L’Etat peut -il nous hisser tous à des postes de responsabilité ? Si ceux-ci ne sont pas envahis par des agents des ministères bénéficiant déjà de plusieurs indemnités, ce sont certains de nous qui y font carrière. C’est donc dire que bénéficier d’indemnités au MATD relève du parcours du combattant. Et chose curieuse, les agents de l’Administration générale en disposition dans certains ministères (ministère de l’Economie et des Finances, ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat... ) affectés pour exécuter les mêmes tâches administratives que nous bénéficient d’indemnités (sujétion, indemnité spéciale, etc.).

A entendre souvent des gestionnaires des ressources humaines nous dire : "votre corps n’a pas droit à une indemnité", nous nous demandons si notre corps est encore moins important que nous ne le pensions. Sinon comment comprendre qu’un agent de catégorie D de certains corps ait tout le salaire d’un agent de catégorie C de l’Administration générale comme indemnités seulement. Et celui-ci touche mieux que les cadres de l’Administration générale. Comparaison n’est pas raison mais nous voulons simplement une fois de plus dénoncer un tel traitement qui nous marginalise. Si nous savons tous qu’une indemnité a un caractère discriminatoire, nous voyons ici une injustice criarde pour les enfants d’un même père (l’Etat) et cela portera tôt ou tard préjudice au bon fonctionnement de l’administration.

Si avec un tel salaire nous semblons être écartés des fonctionnaires burkinabè, il est préférable de ne pas imaginer nos conditions de vie et cela s’étend jusque dans les écoles de formation. Là, on trouve des élèves-fonctionnaires soumis aux mêmes conditions de formation et aux mêmes contraintes (ou non contraintes) certains gardant leurs indemnités et nous les agents de l’Administration générale nous continuons de tirer le diable par la queue. En tout état de cause, nous les agents de l’Administration générale restons dévoués pour la bonne marche de l’administration burkinabè. Seulement que nous nous sentons de plus en plus frustrés et découragés par l’Etat car il limite notre pouvoir d’achat tout en nous laissant vulnérables à la vie chère.

Aussi sommes-nous tentés d’engager la responsabilité des responsables de notre ministère qui semblent se préoccuper peu de notre souffrance car leur attention a été tirée sur nos conditions de vie et de travail. Nous en appelons à une révision totale du statut des agents de l’Administration générale qui est en déphasage avec les réalités du terrain. Est-il donc temps que l’Etat sorte de son apathie s’il n’est pas en train de le faire pour prendre cette question d’indemnités à bras-le-corps ? Dans tous les cas, nous nous réservons le droit de donner une suite à cet écrit. Nous ne saurons terminer sans répéter la question que beaucoup d’entre nous se posent sans cesse : "Qu’avons-nous fait à l’Etat ?"

Un groupe d’agents indignés

Le Pays

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