LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Blaise Compaoré aux hommes d’affaires du Canada : “Je crois en l’Afrique qui reconnaît ses erreurs, les corrige et avance”

Publié le dimanche 26 octobre 2008 à 23h45min

PARTAGER :                          

Le président du Faso, Blaise Compaoré a animé un déjeuner-causerie sur “ Les enjeux économiques et sécuritaires du partenariat Afrique- Canada ”, le 20 octobre 2008 à Montréal. Organisé par le Conseil canadien pour l’Afrique (CC/Afrique) et le Conseil des Relations internationales de Montréal (CORIM), l’occasion a été belle pour M. Compaoré de convaincre les hommes d’affaires et les politiques canadiens que l’Afrique, notamment le Burkina Faso, regorge de potentialités qui n’attendent que des investissements.

Plus de 450 personnalités, debout applaudissaient l’arrivée du président du Faso, Blaise Compaoré. L’événement a eu lieu, le 20 octobre 2008 à Montréal au Canada, à l’occasion d’un déjeuner-causerie sur “ Les enjeux économiques et sécuritaires du partenariat Afrique-Canada ”, animé par Blaise Compaoré.

En guise d’introduction au débat, un journaliste qui connaît le Burkina Faso, Réjan Tremblay a présenté le pays. “ On dit que les voyages forment la jeunesse. Je peux vous assurer que les voyages peuvent donner une nouvelle jeunesse à ceux qui découvrent la poussière rouge de Ouagadougou, les yeux vifs et les sourires chaleureux de tous ses habitants ”, a- t- il révélé. A l’attention des hautes personnalités invitées au déjeuner, M. Tremblay a tout simplement dit ceci : “ On ne sait pas ce qu’on va trouver quand on s’embarque pour le Burkina Faso. Quand on l’a trouvé, on revient changé à jamais. Chez vous, c’est chez nous ”. Prenant la parole pour parler de l’Afrique et surtout du Burkina Faso, le président Compaoré a laissé entendre : “ Je crois en l’Afrique, j’aime cette Afrique qui reconnaît ses erreurs, qui les corrige et avance ”. Et de dire que le choix de son thème est judicieux.

D’abord, parce que les deux notions qu’il contient, à savoir l’économie et la sécurité, constituent les domaines privilégiés de la coopération entre le Canada et le continent africain. Ensuite, M. Compaoré a expliqué que l’économie et la sécurité sont intimement liées. “ Une économie prospère ne peut se bâtir que dans un environnement qui garantit la sécurité des personnes et des biens ”, soutient le président du Faso. Et à l’inverse, dit-il, une économie mal régulée, accentuant les inégalités sociales et régionales, est source potentielle d’insécurité. Une chose est claire, fait remarquer Blaise Compaoré, les conflits internes et inter- Etats constituent un véritable obstacle au développement de l’Afrique. Selon lui, “ ces conflits mettent en péril nos économies, hypothèquent nos projets d’intégration et menacent la stabilité de l’ensemble du continent”.

Se mobiliser à tous les niveaux contre les conflits

Le conférencier du jour a tenu à faire comprendre à ses invités que “ convaincue que la paix sera, avant tout, le résultat d’une dynamique interne, l’Afrique se mobilise à tous les niveaux contre ces conflits ”. Blaise Compaoré a rassuré les uns et les autres que la question de résolution des conflits est une préoccupation des 15 Etats de la CEDEAO et que l’organisation envisage la mise en place d’une force en attente de 6 500 soldats bien équipés, qui pourra intervenir partout où la paix sera menacée. Le chef de l’Etat burkinabè a confié que c’est dans un tel contexte de mobilisation que le Burkina Faso a souvent été sollicité. En tous les cas, M. Compaoré a exprimé la satisfaction de son pays d’avoir obtenu des protagonistes de la crise ivoirienne, la signature d’un accord politique qui offre des chances sérieuses à la paix.

Il a également félicité le Burkina Faso d’avoir aidé ses frères du Togo à trouver le chemin de l’apaisement social et de la réconciliation nationale. “ En sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, mon pays entend s’impliquer plus fortement dans la résolution des conflits en Afrique. En particulier, il ne ménagera aucun effort pour favoriser l’avènement d’une paix durable au Darfour ”, a souligné le président du Faso. Ouvrant la fenêtre du second volet de sa communication, à savoir celui de l’économie, M. Compaoré a déploré le fait qu’en dépit de ses énormes richesses naturelles, l’Afrique souffre d’une pauvreté sans pareil accentuée par une mauvaise exploitation de très nombreux produits tirés de son sol, de son sous - sol et de ses ressources.

Il reconnaît tout de même qu’il n’y a aucune évidence mécanique entre abondance de ressources naturelles et développement économique. Aux hommes d’affaires et autres opérateurs économiques présents, Blaise Compaoré a montré que l’Afrique, la sous - région ouest africaine, notamment le Burkina Faso, ont fait des réformes pour être compétitifs et attractifs. “ Dans cet espace intégré en construction, le Burkina Faso occupe une place stratégique. Par sa position géographique, il contribue activement au dynamisme des échanges commerciaux et aux relations fructueuses de coopération intra et extra régionale de la sous - région ”, a expliqué M. Compaoré. Les invités au déjeuner-causerie ont été informés que l’activité économique au Burkina Faso repose sur un système politique démocratique, où toutes les libertés sont garanties et respectées dans les faits.

Un champ fécond et réceptif pour les investissements

Surtout, les uns et les autres ont entendu que la croissance a atteint une moyenne de 5% au cours de ces dernières années, grâce à des réformes audacieuses qui ont consacré aussi le désengagement de l’Etat burkinabè du secteur productif. En somme, le président du Faso a rassuré ses invités que l’Etat a pris des mesures importantes pour encourager l’investissement national et étranger.

Il y a de quoi faire des affaires et investir au Burkina Faso et en Afrique en toute sérénité. C’est le message du président du Faso aux opérateurs économiques et aux patrons d’entreprises qui ont pris part au déjeuner-causerie, du 20 octobre 2008 à Montréal. “ Le Burkina Faso, et généralement l’Afrique de l’Ouest, représentent aujourd’hui un champ fécond et réceptif pour les investissements. J’assure les hommes d’affaires et investisseurs canadiens de notre disponibilité à les accueillir et à protéger leurs investissements dans le strict respect des intérêts réciproques et des règles internationales ”, a noté Blaise Compaoré. Mais au- delà de tout, il a plaidé pour que les choix de développement et d’aide l’Afrique soient intégrés aux systèmes africains. “ Même si nous recevons beaucoup d’aides en Afrique, si elles ne sont pas intégrées aux choix des africains, l’efficacité sera moindre ”, a fait remarquer M. Compaoré.

Il a réaffirmé la pertinence du couple “ économie et sécurité ” et cela, car dans un monde de plus en plus globalisé, le Canada a tout à gagner d’une Afrique débarrassée des conflits, et donc plus accueillante pour ses sociétés, notamment celles qui opèrent dans le secteur sensible des mines. “ Ce que nous attendons du Canada, c’est de croire en l’Afrique, d’agir avec nous (…) Nous voulons vous rencontrer sur le terrain de l’action en Afrique, surtout au Burkina Faso ”, a souhaité Blaise Compaoré. L’initiative de cette rencontre vient du président-directeur général du Conseil des Relations internationales de Montréal (CORIM), Pierre Lemonde et du président-directeur général du Conseil canadien pour l’Afrique (CC/Afrique), Lucien Bradet. A les entendre, l’objectif est de promouvoir une augmentation et une diversification des investissements et des relations commerciales entre le Canada et l’Afrique.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr) Envoyé spécial à Montréal

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique