Après avoir observé les 22 et 23 octobre derniers une grève de 48 heures pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, les salariés de l’Office national des télécommunications (ONATEL) observaient le 24 octobre 2008 un sit-in pour, disent- ils, exiger purement et simplement le départ du DG de la société. Ils dénoncent son mutisme face à leur mouvement. A Bobo Dioulasso, où les dernières 48 heures de débrayage ont été observées à plus de 98% selon les responsables locaux du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), les travailleurs étaient en sit-in à la direction régionale. Le directeur régional Emmanuel Bationo a été pris en otage alors qu’il se rendait dans son bureau.

Il a été ainsi forcé à faire le sit-in comme les autres travailleurs. M. Bationo a dit tout de même s’inquiéter pour les conséquences du mouvement sur la vie de l’entreprise. C’est, dit-il, "une grande perte pour notre société, surtout dans un contexte de concurrence." Mais à écouter Seydou Kaboré, secrétaire général du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), section de Bobo, les travailleurs de la société ne pouvaient faire autrement, au regard du comportement "méprisant" du directeur général Mohamed Morchid.

Ce dernier n’a pas su, selon lui, saisir l’occasion pour montrer un bel exemple de gouvernance d’entreprise. L’attitude du DG Mohamed Morchid traduit, selon Seydou Kaboré, son refus au dialogue, de transparence. D’où l’exigence de son départ. Tant qu’il ne partira pas, prévient-il, notre mouvement ne cessera pas. « Le Maroc compte de nombreux cadres compétents, qu’il trouve un remplaçant à Mohamed Morchid qui a raté sa mission », a-t-il conclu. Outre le DG, les travailleurs de l’ONATEL réclament aussi le départ de leur directeur administratif et financier, et de leur chef de département des réseaux.

Par Grégoire B. BAZIE

Le Pays