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RDB : "Le congrès de Bobo est nul et de nul effet !"

Publié le vendredi 24 octobre 2008 à 01h15min

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Décidément, la crise semble continuer de couver au sein du RDB (Rassemblement pour le développement du Burkina), si l’on en juge par cet écrit, qui ne reconnaît pas le congrès récemment tenu à Bobo Dioulasso.

Le 30 août dernier, le président démissionnaire du Rassemblement pour le développement du Burkina (R.D.B.) a convoqué un congrès ordinaire à Bobo (lieu de déroulement du congrès non précisé). Or, depuis le 3 juillet 2007, celui-ci avait déjà rendu sa démission pour compter du 1er juillet 2007. Cette démission qui avait été constatée par procès-verbal transmis au MATD avait motivé les membres du BPN à convoquer un congrès extraordinaire le 19 avril 2008 à la maison du retraité Antoine Nanga. Le congrès tenu, les instances du parti ont été renouvelées et Nagalo Célestin porté à la tête de notre formation politique.

A la surprise générale, et pendant que les congressistes du 19 avril attendaient la délivrance de leur récépissé, ils ont été informés de ce que Célestin, le président démissionnaire a écrit au MATD pour dénoncer l’irrégularité du congrès. De la même manière, il a fait une sortie fracassante dans "L’Observateur" n° 7205 du 27 avril 2008 pour dire qu’il était toujours président du parti. Il aurait eu cette assurance du DGLPAP qui lui aurait dit qu’il peut convoquer son congrès. Aussi, en tant que Secrétaire général de la section du Kénédougou, et témoin des événements qui se sont produits au sein du parti, je voudrais juste restituer la vérité et inviter le MATD à prendre ses responsabilités. Et en voici les faits : Célestin Compaoré a démissionné de la présidence du parti le 1er juillet 2007. Un procès-verbal a été transmis au MATD pour l’en informer. Le MATD a pris acte de la démission et nous a invités à nous conformer à nos textes ; ce que nous avons fait en convoquant le congrès extraordinaire du 19 avril 2008. Célestin s’est attaqué à ce congrès au motif qu’il ne serait pas régulier pour 3 raisons essentielles :

De la convocation du congrès.

Le président estime que monsieur Compaoré Alassane qui a signé sur les convocations n’avait pas la qualité requise pour le faire. A ce propos, je voudrais attirer son attention que monsieur Compaoré Alassane a seulement été mandaté par le BPN pour apposer sa signature sur la convocation. Aux termes de nos textes, (art. 8 du règlement intérieur) le BPN peut convoquer un congrès extraordinaire ou les 2/3 des sections. Après donc la réunion du 29 mars au stade du 4 août où la décision de convoquer le congrès extraordinaire a été prise, tous les membres du BPN devaient-ils signer la convocation ? Je pense que non ! C’est pour cela qu’il est écrit sur la convocation : Pour le BPN, monsieur Alassane Compaoré. Par contre, je suis d’avis avec le MATD quand il affirme que monsieur Ousmane Compaoré n’avait pas la qualité requise pour convoquer la réunion du 29 mars. En effet, le président et les 2 vice-présidents ayant démissionné, cette tâche incombait statutairement à la 3e vice-présidence.

De la démission de Célestin Compaoré

Celui-ci, dans son propre P.V. du 3 juillet 2007, affirme : « Après une longue réflexion bien mûrie, je décide de porter à votre connaissance ma démission de la présidence du parti pour compter du 1er juillet 2007. » Il prétend par la suite que les camarades présents à la réunion l’ont supplié de ne pas démissionner. Cela m’amène à me rendre compte que le président ignore lui-même les textes de son propre parti.

En effet, et aux termes de l’article 50 alinéa 3 de notre règlement intérieur, la démission d’un membre à l’échelle nationale est constatée par un rapport qui est soumis au congrès ou la conférence qui en prend acte. La réunion du 3 juillet 2007 était-elle, l’instance habilitée à statuer sur sa démission qu’il a longuement réfléchie et bien mûrie ? Là encore, je crois que non ! Célestin avait la latitude de venir s’expliquer au congrès du 19 avril et c’était au congrès d’entériner ou pas sa décision. Mais malgré la convocation qu’il a reçue, il a préféré ne pas s’y présenter. La démission consommée et entérinée, il ne restait plus aux congressistes qu’à élire un nouveau président.

Ce qui s’est passé sous l’oeil observateur de Maître Alexis Ilboudo, huissier de justice. Troisièmement et enfin, Célestin Compaoré déclare dans le journal que Ousmane Compaoré, ci-devant Secrétaire général du parti lui a confié qu’il a organisé un faux congrès ! En fait, monsieur Ousmane ne sait pas ce qu’il veut. Il était le point focal de l’organisation du congrès du 19 avril. C’est lui qui a dressé la liste des secrétaires des sections et sous-sections. Il s’est présenté à l’élection au poste de président où il a été battu, 39 voix contre 33. Comme son ambition de devenir président n’a pas été réalisée, il se retourne contre le congrès que lui-même a organisé parce que Célestin lui aurait promis un poste au congrès de Bobo. Et comme le ridicule ne tue pas, Ousmane a eu le courage d’aller à ce congrès et même de se présenter à l’élection du Secrétaire général où il a encore été battu ! A supposé même que le congrès du 19 avril était faux comme il le dit, c’est lui qui a orchestré cette fausseté !

Il devrait assumer son choix en référence à l’adage juridique bien connu qui dit que « nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes ». En somme, les congressistes du 19 avril reconnaissent avoir péché en faisant convoquer la réunion du 29 mars 2008 par Ousmane Compaoré. Pour cette raison, un récépissé de renouvellement du bureau ne pouvait être délivré. Toutefois, et en considération des raisons évoquées plus haut, le congrès du 30 août de Bobo n’est pas moins entaché d’irrégularités. Il est donc nul et de nul effet, car celui qui l’a convoqué sans lieu précis et au mépris du délai réglementaire (30 jours) n’était plus habilité à le faire, car démissionnaire depuis le 1er juillet 2007.

J’espère que le ministre, dont je ne doute pas de l’impartialité, et de l’attachement au respect des textes, saura faire la part des choses et débouter Célestin Compaoré de ses prétentions."

Brahima TRAORE Secrétaire de la section du Kénédougou

Le Pays

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