LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Anniversaire du 15-Octobre : Deuil au nom du médiatiquement vendable

Publié le vendredi 17 octobre 2008 à 09h49min

PARTAGER :                          

L’histoire d’aucun peuple n’est un fleuve tranquille où coulent le lait et le miel. Jamais propre et belle d’une blancheur écarlate, ses temps forts ont toujours deux versants. Au versant des épopées idylliques s’oppose toujours celui des élégies cauchemardesques. C’est une règle générale non écrite. La Révolution burkinabè n’y a pas dérogé.

De fait, le 4 août dernier cette révolution aurait eu 25 ans. Personne, même parmi les thuriféraires du sankarisme n’a songé à commémorer la date de naissance de ce qui fut un vrai bug contre l’immobilisme politique d’alors. Mais voici qu’à l’approche du 15 octobre, les sankaristes se rappellent à notre souvenir. Ils remettent leur masque de circonstance pour jouer aux objecteurs de conscience. Et pourtant tout le monde sait pourquoi cette expérience originale a capoté. Le ver était dans la tête. La locomotive a cramé pour s’être emballée trop vite et tout le train a déraillé. Mais c’est connu, l’unanimité ne s’est pas encore faite, le sera-t-il ja

mais, sur la portée des événements du 15 octobre 1987. Néanmoins une évidence crève les yeux. Ce jour-là un régime avait disparu. Un autre était né, annonciateur d’une ère nouvelle, celle de la renaissance démocratique qui va sortir le Burkina de l’instabilité institutionnelle chronique. Comment occulter en effet cet acquis majeur qui a rétabli la politique dans son bon droit ? Celui de la pluralité dans le débat d’idées emprunt de tolérance où les contradictions politiques seront toujours secondaires comparées au besoin vital d’unité nationale pour bâtir dans la diversité un pays prospère. Le Burkina avance résolument dans cette bonne direction depuis le 15 octobre 1987. Et pour cause ! Primo, cette stabilité politique exemplaire depuis 21 ans est l’expression directe d’une démocratie qui gagne en maturité.

En effet, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire fonctionnent harmonieusement, les libertés fondamentales sont respectées, la participation citoyenne à la gestion de la chose publique se vit de plus en plus au quotidien dans une décentralisation qui fait ses preuves. Secundo, le pays connaît une croissance économique soutenue dans une moyenne de 5% l’an depuis une décennie. Cela n’est pas le fruit du hasard mais au contraire, la résultante d’une politique économique qui inspire confiance aux bailleurs de fonds, aux investisseurs, aux entreprises et aux ménages.

De fait, la recherche du profit par le travail et l’initiative privée n’est plus handicapée par le carcan idéologique gauchiste ni par les incertitudes des options politiques hasardeuses. Au contraire, on note l’émergence d’une nouvelle race d’opérateurs économiques qui ont confiance à leur pays, ont le goût du risque, le sens des affaires et se saisissent des opportunités d’investissement qui s’offrent à eux. Ainsi les projets gouvernementaux, du privé et des partenaires au développement dans les domaines de l’Habitat, de l’urbanisme, des travaux publics et des mines, les énormes potentialités du secteur agropastoral, ont fait du Burkina un grand chantier de développement à ciel ouvert comme il ne l’a jamais été auparavant.

Visiblement le pays se construit avec méthode à travers des projets ambitieux et multisectoriels. Tertio, le Burkina est aujourd’hui, plus que jamais auparavant, un pays crédible et respecté sur la scène internationale. Cette notoriété, ces progrès économiques, cet enracinement de la démocratie ont été possibles grâce au leadership personnel du président Blaise Compaoré, l’homme de la renaissance démocratique. Véritable bâtisseur et stratège politique qui a su conduire le Burkina, malgré un environnement international difficile, « d’une révolution dévoyée aux voies de l’espérance d’une démocratie apaisée ».

Les faits sont têtus et de la date du 15 octobre 1987, l’histoire retient déjà pour fondamental, cette rupture politique positive. Le reste n’est que polémique politicienne dont abusent certains nostalgiques d’une révolution mal conduite et de ce fait, sans grande chance de prospérer. Son échec était prévisible. Il n’y a pas lieu d’en porter le deuil ad vitam aeternam. A moins qu’il ne soit de circonstance, chaque année renouvelé, au nom du médiatiquement vendable.

L’Hebdomadaire du Burkina


Message du président du Faso à l’occasion du 15 octobre lu par le directeur de cabinet Assimi KOUANDA

"Concitoyennes, concitoyens

En ce jour historique j’exprime à toutes et tous ma satisfaction pour cette mobilisation toujours plus grande de notre peuple autour des idées de paix, de démocratie de progrès. Le 15 octobre 1987 nous avons entamé un processus d’ouverture politique, de décrispation sociale et de restauration de liberté confisquée…

sous le régime d’exception accompagnée par l’engagement de la quasi totalité des forces politiques et de la société civile burkinabè. Cette révolution des libertés a abouti en 1991 à l’instauration d’un Etat de droit démocratique régit par la constitution de la 4 e république.

Le Burkina Faso depuis, consolide son processus démocratique, élargit ces acquis sociaux et modernise son économie. J’exprime ma reconnaissance à l’engagement résolu du monde associatif, des religieux et des coutumiers au côté des forces du progrès. J’associe à cet hommage l’ensemble des anciens qui nous accompagnent dans le raffermissement de l’Etat de droit. Je salue également l’ardente mobilisation des femmes sur tous les chantiers de développement. L’engagement de la femme, symbole par excellence de l’espérance rassure les générations à venir.

La disponibilité des jeunes et la valorisation du capital humain demeure le socle du progrès continu que nous appelons de nos vœux. Je renouvelle mes remerciements à tous les partis politiques qui ont été des acteurs déterminés dans l’accomplissement de nos ambitions de grandes transformations de la société burkinabè. Le concours précieux du monde rural ainsi que des opérateurs économiques et du secteur informel a été déterminant dans l’atteinte des objectifs de progrès ainsi réalisé.

La nation entière est reconnaissante aux forces de défenses et de sécurit pour leur fidélité à la république et de leur dévouement à la protection des citoyens et à la sauvegarde des acquis de la démocratie et du développement.

Mesdames, messieurs ,

Les progrès enregistrés par le Burkina Faso dans les domaines politiques, économiques, culturels et sociaux sont avant tout une œuvre collective. Ils sont redevables en premier lieu à tous ceux qui ont adhéré avec ferveur au sursaut du 15 octobre. Je les en félicite.

Concitoyennes, concitoyens,

En ce jour anniversaire de la renaissance démocratique du Burkina Faso, je vous invite à rester mobiliser autour des chantiers en cours et ceux à venir à toujours faire preuve de courage et de détermination afin que nous continuons d’avancer vers des succès qui assureront un rayonnement toujours plus grand de notre patrie.

Blaise COMPAORE,

Président du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique