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Femmes de la littérature burkinabè : Le regard d’un critique averti

Publié le mercredi 15 octobre 2008 à 02h21min

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"Les femmes sur la scène littéraire burkinabè : les pionnières, les œuvres, les thèmes". C’est le thème du mémoire, de maîtrise en lettres modernes option Critique littéraire, que Soumaïla Sawadogo a brillamment soutenu avec la note de 17/20 le 2 octobre 2008 à l’université de Ouagadougou.

Dans un contexte national et international caractérisé par un engouement pour le deuxième sexe, pour parler comme Simone de Beauvoir, Soumaïla Sawadogo, dans le cadre de son mémoire de maîtrise en lettres modernes, option Critique littéraire, s’est intéressé à la présence des femmes sur l’échiquier littéraire burkinabè. "Les femmes sur la scène littéraire burkinabè : les pionnières, les œuvres, les thèmes".

C’est sous ce thème que l’étudiant a analysé la situation des écrivaines de notre pays. C’est au cours des années 1980 que les femmes ont marqué leur entrée dans le monde littéraire avec comme pionnière, Pierrette Sandra Kanzié, Bernadette Dao et Adama Rosalie Tall.

Mais l’acte de naissance officiel de la littérature féminine burkinabè revient à la première citée avec la publication de son recueil de poèmes "Les tombes qui pleurent" en 1987. Aux côtés de ces trois femmes, on note la présence d’autres telles Monique Ilboudo, Angèle Bassolé, Marie Bernadette Tiendrébéogo, Sophie Heidi Kam, Hadiza Sanoussi, Suzzy Nikièma, Henriette Nikièma et bien d’autres encore.

A l’exception de Bernadette Dao, de Monique Ilboudo et d’Angèle Bassolé qui jouissent d’une renommée nationale et internationale, la majorité de ces femmes, selon l’étudiant, sont peu connues, méconnues ou même inconnues du grand public. Analysant les œuvres des écrivaines de notre pays, le critique a fait ressortir un grand attachement à la littérature pour enfants. La poésie qui a marqué son entrée y occupe une place de choix.

Quant à la prose (roman, nouvelle), elle a fait son entrée tardivement. Du point de vue qualité, il a relevé que certaines œuvres ont été couronnées de grands prix mais force est de constater que la majorité de nos écrivaines ignorent les grandes maisons d’édition et confient leurs œuvres à des maisons peu connues, inconnues ou même fictives.

Ce qui porte souvent préjudice à leur qualité littéraire et les confinent dans l’anonymat et dans l’oubli. Sur le plan thématique, elles s’intéressent aux faits sociaux, politiques et culturels. Elles dressent un tableau sombre de la femme tout en pointant un doigt accusateur sur l’homme et la société traditionnelle qui font de la femme un paria.

Elles intentent le procès de l’homme, de la société et de la tradition considérés comme les causes de tous les maux dont les femmes sont victimes. La littérature féminine burkinabè n’est pas, selon Soumaïla Sawadogo, ex-nihilo, ni une littérature dans une littérature, mais plutôt une partie intégrante de la littérature burkinabè.

Après son exposé, le jury composé d’Alain Sié Kam (président), de Salaka Sanou (directeur de mémoire et rapporteur) et du docteur Honorine Saré (membre) a salué l’originalité et l’actualité du sujet qui permet d’avoir un aperçu général sur la littérature burkinabè, en particulier celle féminine. C’est pourquoi il a sanctionné le travail par une note exceptionnelle de 17/20 avec la mention très bien.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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