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Irak : L’insoluble crise

Publié le mardi 29 juin 2004 à 08h13min

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A une semaine de la passation de pouvoir au gouvernement civil irakien, l’état atteint par la crise permet de dire que la solution à ce problème "bushien" n’est pas pour demain.

Guerre civile de plus en plus ouverte, actes terroristes de plus en plus barbares et précis, l’Irak est plongé dans un maïlstron sanglant ce qui hypothèque le projet de Georges Bush pour la région et plonge celle-ci dans une zone de haute turbulence, faisant du Proche et Moyen-Orient la "matrice" de la 3e guerre mondiale celle contre le terrorisme et dire que tout cela découle d’un mensonge destiné à masquer une "incapacité" le tout enrobé d’une théologie fumeuse.

La guerre contre l’Irak est une guerre de choix et non de nécessité. En effet, l’état de "dangerosité" atteint par le régime de Sadam Hussein n’autorisait pas le déploiement d’un tel arsenal militaire pour l’anéantir. On s’en est rendu compte a posteriori avec l’inexistence des armes de destruction massive, raison principale évoquée pour déclencher la campagne d’Irak.

C’est donc un choix délibéré arrêté depuis longtemps par l’administration Bush (en fait dès sa venue aux affaires en janvier 2001) et mis à exécution pour guerroyer contre le terrorisme et les Etats qui le soutiennent. Une belle résolution qui cache mal le désir de terminer la guerre froide, en "exportant" la démocratie dans une région réfractaire, mais surtout les forts relents de pétrole dégagés par cette guerre. Avec des conseillers néo-conservateurs, adeptes du puritanisme religieux, la théologie s’est elle aussi invité à la "fête" l’Afghanistan, l’Irak et l’Iran ayant été répertorie dans "l’axe du mal" que celui du bien (entendez les USA et leurs alliés) devait anéantir.

Une "option religieuse", qui oubliait curieusement l’impératif moral si tant est que Georges Bush entendait user des mêmes armes que le terrorisme pour combattre celui-ci. On comprend dès lors que des "théologiens" autrement mieux avisés comme Jacques Chirac et Gehrard Schröder aient refusé de le suivre dans ce choc des civilisations devenu en fait un "choc des ignorances" (Blaise Compaoré discit) avec de l’autre côté des islamistes tout aussi fanatisés et résolus à en découdre.

Dialectique théologique ingérable

Dès lors cette guerre des religions fortement mâtinée de prédation économique ne pouvait que durer avec des mollahs criant à l’extermination des "infidèles" et incitant leurs troues à les égorger comme le préconise disent-ils le Saint Coran. Une lecture inintelligente et au premier degré de ce livre de Dieu et qui ne tient pas compte des faits et gestes du Prophète Mohamed (PSL) qui, à l’instar des autres "sceaux de Dieu" n’a cessé de prôner l’amour du prochain tout le long de sa vie.

Mais, comme la radicalisation arrange les fondamentalistes comme Ben Laden quoi de plus normal qu’ils "oublient" l’esprit du Saint-coran pour ne s’en tenir qu’à sa lettre convaincus su reste que c’est leur religion qu’ils défendent. Et c’est là que l’on s’aperçoit que Georges Bush s’est mis dans une dialectique théologique ingérable en désignant Sadam Hussein comme le mal. Il oubliait ainsi que Sadam était une "créature laïque" de l’Occident pour combattre le fondamentalisme des mollahs de Téhéran. Rappelez-vous qu’en 1988, l’Occident l’avait présenté comme le vainqueur de la guerre du Chatt-Al-Arab (le fleuve séparant l’Iran et l’Irak) malgré les lourdes peines humaines et économiques subies lors de ce long conflit contre l’Iran.

Sadam "décagnoté", le fondamentalisme ne pouvait que resurgir, et embraser toute la région, notamment l’Arabie Saoudite et le Koweït où les "infidèles" américains pillulent pour des raisons éridente. Une "erreur théologique" doublée d’une vision politique courte qui met en péril plus qu’elle ne protège les intérêts américains dans la région. A preuve, le régime Wahhabite n’a jamais paru aussi fragilisé, avec les attentats répétés d’Al Qaïda alors qu’au Pakistan, le général Pervez. Musharaff apparaît plus que jamais en sursis. Et comme un autre théologien aveugle Ariel Sharon sévit au Proche-Orient avec son projet et séparatiste on comprend que là aussi la paix soit introuvable.

Autant de raisons qui explique que lors du dernier Sommet du G8 à la Island, français et allemands aient opposé un refus poli au projet de Grand-Moyen-Orient de Georges Bush qui leur demandait une "contribution plus activée". ce d’autant que Bush -fils n’est pas décidé à lâcher quelque chose sur le front pétrolier. En fait, la normalisation des relations internationales dépend pour beaucoup des prochaines présidentielles américaines et du vainqueur qui en sortira. Mais, que ce soit Bush ou Kerry, la paix en Irak et au Moyen-Orient n’est pas pour demain.

Boubacar SY
Sidwaya

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