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Palais de Kosyam : Un "codéveloppeur" en situation régulière

Publié le mercredi 8 octobre 2008 à 02h14min

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Le ministre de l’Immigration français, Brice Hortefeux (à gauche) traduisant l’amitié et les respects de la France au président du Faso, Blaise Compaoré.

A l’occasion d’une tournée africaine, le ministre français de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, a séjourné hier au Burkina Faso où il a été reçu par le chef de l’Etat. Au centre des entretiens, la lutte contre les clandestins et les questions de développement.

L’homme au visage buriné par les vents et le soleil de Neuilly-sur-Seine (il y est né le 11 mai 1958) que Blaise Compaoré raccompagne, ce 7 octobre 2008, sur le perron du palais de Kossyam, après un peu plus d’une heure d’entretien n’est pas n’importe qui : il s’agit de Brice Hortefeux, un des puissants ministres de France, qui plus est un ami, un frère de son homologue de l’Hexagone, Nicolas Sarkozy.

D’où l’étonnement d’un de nos confrères en ces termes : "Le président le raccompagne jusqu’à la porte !". En effet, pour les habitués des audiences présidentielles, excepté certains présidents d’institutions, et bien sûr les chefs d’Etat, rarement, le président du Faso raccompagne de simples ministres ou quelques obscures personnalités de passage, jusqu’à la sortie.

C’est que l’illustre visiteur de ce mardi matin gère des questions qui touchent le Burkina, et l’intitulé de son département en dit long sur l’étendue de ses prérogatives : Immigration, Intégration, Identité nationale et Codéveloppement. Tout un programme.

L’objet de sa présence au Burkina, le porte-flingue de Sarkozy l’a décliné en ces propos : "D’abord c’est une marque de respect et d’amitié à l’égard du Burkina Faso, et à l’endroit du rôle international que joue le président Blaise, tant de liens nous unissent. Nous avons évoqué avec lui les préoccupations de la sous-région et celles qui sont les nôtres".

Ces préoccupations ont pour nom : immigration clandestine. Et à l’instar d’autres pays où les fuites vers l’Europe sont considérables, Hortefeux veut signer rapidement un accord qui permettra de mieux lutter contre les clandestins, et "d’avancer vers le développement solidaire".

Au sujet de développement, l’ex-directeur de cabinet du maire de Neuilly-sur-Seine reconnaît la "capacité de production du Burkina Faso qui a un taux de croissance des plus élevés d’Afrique (6%) et qui joue un rôle majeur dans la production de coton". Du reste, il avoue être, côté culinaire, un grand consommateur des haricots verts du Burkina Faso.

25 000 "éloignés", test ADN, n’a-t-il pas l’impression que son ministère est un piège concocté par son ami de président de la République ? Imperturbable, ce fils de la bourgeoisie cathosociale de Neuilly vous répond : "Il (Nicolas) m’a donné un ministère difficile, parce que ça touche la personne humaine, donc c’est une marque de confiance".

En fait, pour lui, il s’agit de mettre en pratique ce qu’il a appelé le nouveau concept de l’immigration qu’il a résumé ainsi : "C’est fini le temps où les pays d’accueil se préoccupaient exclusivement de leur propre intérêt et les pays d’origine étaient soulagés de ne pas avoir à gérer une évolution démographique forte". En un mot, Hortefeux tient à ce qu’on observe ses deux faces de Janus : l’une qui est impitoyable avec l’immigration clandestine, et l’autre qui injectera 90 millions d’euros en Afrique pour les microprojets, une des solutions de fixation des jeunes dans leur terroir. Un vœu chevillé au corps du ministre Français qui était en situation régulière à Kossyam, lui.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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