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Brice Hortefeux : Laissez tranquille le videur de la Maison Sarkozy !

Publié le mercredi 8 octobre 2008 à 02h09min

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Lorsqu’on prononce son nom, c’est aux « reconduits chez soi », pour emprunter le doux euphémisme en vogue rue Grenelle à Paris, aux déboutés du droit d’asile, ou encore aux contrôlés pour délit de faciès qu’on pense.

Lui, c’est Brice Hortefeux, ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, un ministère taillé sur mesure par un ami d’enfance devenu président de la République, pour lutter contre les cohortes de clandestins qui déferlent chaque jour sur la France.

Sans doute l’immigration a-t-elle été au centre de ce périple africain de Hortefeux, puisque c’est au lendemain de l’inauguration d’un observatoire sur l’immigration à Bamako qu’il s’est rendu au Burkina, où le sujet a été d’actualité lors de l’audience à lui accordée par Blaise Compaoré, comme le confirment ses propos postaudience : « Notre souhait est de signer dans des délais rapprochés avec le BF, comme nous l’avons fait avec d’autres pays, un accord qui permette d’organiser la migration légale..., de lutter contre l’immigration illégale, qui concerne d’ailleurs très peu le BF... ». Selon certains, s’il y a bien quelqu’un qui n’est pas le bienvenu en Afrique, c’est Hortefeux, celui qui partage plus de trois décennies de compagnonnage avec Nicolas Sarkozy, et à qui ce dernier a confié le sale boulot : le videur de France.

Dire donc qu’il traîne ce parfum d’indésirable chez des Africains est un truisme. Car, dans la perception des potentiels migrants, cette soif de parachever le travail entrepris par Sarko. lorsqu’il était à l’Intérieur, à savoir l’immigration concertée, « la choisie » étant proscrite, permet ni plus ni moins à l’Hexagone, de trier sur le volet, à la limite dessoucher les cerveaux, l’élite dont a besoin le continent noir.

Mais à l’analyse, cette rengaine n’a-t-elle pas été trop longtemps serinée ? Le moment n’est-il pas venu pour les Africains de trouver des solutions à cet exode ? Il fut un temps où l’Europe, en particulier la France, était le pays de cocagne. Même si le lait et le miel n’y coulaient pas à gogo, les émigrés avaient de quoi s’occuper, se nourrir, se loger et se vêtir.

La nouvelle donne ne montre plus que des immigrés entassés dans des églises, que forcent des policiers pour les en déloger, des hommes enchaînés embarqués de force sur les vols aériens vers le bercail, des SDF, bref des Africains réduits à être la lie de la société française.

Au vu de ces réalités, les dirigeants africains doivent avoir un minimum de dignité et ne pas continuer cette complainte déplacée. L’heure est à l’acceptation de la volonté des Européens : s‘ils veulent se barricader chez eux, qu’ils le fassent, comme nous l’écrivions dans une de nos précédentes Grilles de lecture.

Non, il faut laisser Brice Hortefeux tranquille, car après tout les jeunes Sénégalais qui s’élancent sur des rafiots vers l’Europe aux cris de « Barcelone ou la mort ! », et dont certains finissent effectivement dans les profondeurs de l’océan, ne le font pas sur instigation de la France. Mais c’est parce qu’ils n’ont que la misère pour viatique et un horizon bouché.

La solution de facilité consiste donc à battre sa coulpe sur la poitrine de Hortefeux, posture injuste et inefficace contre un phénomène qui concerne aussi bien le pays d’immigration que le pays d’origine, car, en attendant celui qui avait dit que la France ne peut pas accueillir toute la misère de l’Afrique n’est autre que le socialiste Michel Rocard, engoncé à l’époque dans ses certitudes premier ministérielles.

Non, le problème n’est pas uniquement Sarkozy, ni Hortefeux, mais plutôt les Africains, qui devront aussi, ne serait-ce que de temps en temps, se regarder dans un miroir ,sans quoi toutes les incantations ne sont qu’un aveu d’échec des politiques de leurs dirigeants.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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