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PRESIDENTIELLE AMERICAINE : Des incursions dans le passé de l’adversaire politique, surtout à cette étape cruciale du processus électoral aux Etats-Unis, n’a, il est vrai, rien d’étonnant sous le ciel américain.

Publié le mardi 7 octobre 2008 à 03h26min

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Sarah Palin

Seulement, Sarah Palin doit d’abord s’assurer que l’information qu’on tient de première main et qu’on brandit à la face des Américains pour nuire à l’image de l’adversaire, va faire mouche. Autrement, il y a des risques de se faire prendre à son propre piège.

Alors que McCain perd du terrain dans les sondages, sa colistière vient de porter à la connaissance de l’Amérique que Barack Obama a, dans un passé lointain, côtoyé Bill Ayers, un ancien membre de l’organisation Weather Underground, auteur d’attentats pendant la guerre du Vietnam. Pour tout dire, le candidat démocrate aurait eu des accointances avec des terroristes, alors qu’il n’avait que… huit ans.

Ce qui fait de lui, comme veut le faire croire le parti républicain, une menace potentielle pour les Etats-Unis. La stratégie du camp républicain est affichée : utiliser la même démarche que l’actuel président George W. Bush, c’est-à-dire faire peur aux Américains en agitant l’épouvantail sécuritaire afin d’accéder au pouvoir. Obama, une menace pour les Etats-Unis ; l’argument est bien spécieux et pour un coup destiné à déstabiliser le sénateur de l’Illinois, cela risque de passer finalement pour un uppercut sans effet en dessous de la ceinture du candidat démocrate.

Les critiques de Sarah Palin, faisant référence à ses relations supposées avec l’organisation, ajoutées à celles faisant mention de la religion du père de Barack Obama (religion musulmane), n’ont franchement rien d’honorable ni pour la vice-présidente de John McCain, ni pour son parti. De fait, la religion du père doit-elle forcément déterminer celle du fils ? La réponse est assurément non, la preuve étant que Barack Obama n’est pas autre chose qu’un protestant. Sarah Palin, qui voit la poutre dans l’œil d’Obama et semble avoir oublié la paille dans le sien, est-elle, elle-même, un paragon de vertu ?

En tous les cas, c’est véritablement à un jeu de massacre d’un très bas niveau que se livre le parti républicain. Une stratégie qui confine à la politique de caniveau, si elle ne traduit l’incapacité du candidat McCain et de sa colistière à se mettre à la hauteur des grands débats qui devraient engager l’avenir de l’Amérique. Plutôt que de trouver des réponses aux vraies préoccupations des Américains face à la récession économique actuelle, le parti républicain préfère visiblement les attaques personnelles. Reste à savoir si, dans ses arguments, il sera suivi par les Américains, dont les problèmes sont en ce moment d’un tout autre ordre. En tout état de cause, le rôle de démolition confié à Sarah Palin n’est pas un fait du hasard. Face à une femme qui s’amuse à boxer en dessous de la ceinture, on mesure tout l’embarras du candidat démocrate de porter le coup … au même endroit.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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