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Table ronde de l’OMS sur le Ve Objectif du millénaire pour le développement :Discours de madame Chantal Compaoré

Publié le jeudi 2 octobre 2008 à 02h33min

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New York, le 25 septembre 2008
- Excellences Mesdames les Premières Dames ;
- Mesdames et Messieurs les experts ;
- "Honorables invités ;
- Mesdames, Messieurs ;
Je voudrais tout d’abord, au nom du Gouvernement et de toutes les femmes du Burkina Faso, remercier les organisateurs de cette table ronde pour l’honneur qui m’ est fait de présenter l’état de la santé maternelle et néonatale dans mon pays.

La délégation du Burkina Faso que j’avais conduite en février 2005 ici même à New York lors de la 49ème session de la Commission de la Condition de la Femme, avait focalisé les débats sur le thème fondamental de la mortalité maternelle. Cette rencontre constitue une nouvelle opportunité pour le Burkina Faso d’exposer les efforts déployés en faveur de la mère et du nouveau-né. Elle offre également une tribune pour interpeller toutes les parties

prenantes sur les grands défis à relever.
Dishnguées personnalités ; Mesdames, Messieurs ;

Dans mon pays, une femme meurt toutes les trois heures de la grossesse, de l’accouchement ou des suites de couches. Sept nouveau-nés meurent dans le même temps. Sur 1000 naissances vivantes, 31 mourront avant un mois de vie, soit 54 nouveau-nés chaque jour. Ils sont au nombre de 81 à mourir avant leur premier anniversaire, soit 140 enfants chaque jour.
Les causes de la mortalité sont liées à des maladies diverses qui évoluent sur fond de malnutrition dans environ 54% des cas.

Ces forts taux de mortalité sont favorisés par la pauvreté, l’insuffisance des indicateurs sanitaires ainsi que le faible statut économique et social des femmes. Face à cette situation, le Gouvernement du Burkina Faso a pris le ferme engagement de réduire ces fléaux à travers :
- la planification familiale ;
- les soins prénatals recentrés ;
la prévention et le traitement du paludisme ainsi que de l’anémie chez la femme enceinte ;
- l’accouchement assisté par du personnel qualifié ;
- la prévention de la transmission mère- enfant du VIH ;
- la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant.
A ces actions s’ajoutent des activités de lutte contre le cancer du col de l’utérus et des fistules obstétricales.

Honorables participants ;
Mesdames, Messieurs ;

Ces stratégies sont soutenues par des mesures d’accompagnement avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
Il s’agit notamment de :
- la gratuité des soins préventifs pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ;
- la contribution du budget national à l’achat des contraceptifs à hauteur de 69% à 97% ;

- la stratégie nationale de subvention des accouchements ainsi que des soins obstétricaux et néonataux essentiels d’urgence.
Cette subvention atteint 80% dans toutes les formations
sanitaires.
Au niveau de certains districts, des initiatives locales telles que le système de partage de coûts ont permis de réduire davantage la contrepartie à payer par la femme et sa famille.

Mesdames, Messieurs ;

Le Burkina Faso qui a souscrit aux OMD, dont les points 4 et 5 nous intéressent aujourd’hui, fait de la réduction de la mortalité maternelle et infantile une priorité.
Cet engagement s’est traduit par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire en faveur de la femme et de l’enfant.

A titre illustratif, il convient de citer :

- l’adoption d’une feuille de route nationale de réduction de la mortalité maternelle et néonatale ;
- l’existence de normes et de politiques en matière de santé de la reproduction ;

- l’adoption de la loi sur la santé de la reproduction en décembre 2005 et de la loi type sur le VIH/SIDA en mars 2008 ;
- l’élaboration de plans et programmes contenant les stratégies à grand impact sur la santé maternelle et néonatale.

Dans la perspective d’ accélérer la réalisation de ces points des OMD, un accent particulier a été mis sur le renforcement des capacités des formations sanitaires et des ressources humaines afin d’ améliorer la qualité des services. L’implication des communautés dans les actions de santé de la femme et de l’enfant est également indispensable pour faire reculer la mortalité maternelle et infantile. C’est pourquoi, il a été élaboré un document de contractualisation des activités communautaires avec les ONG/ Associations.

Mesdames, Messieurs,

Toutes ces actions bénéficient de l’appui des partenaires à qui nous réitérons notre gratitude.

Leur précieux concours a permis d’améliorer les indicateurs de l’objectif 5 qui vise à améliorer la santé de la mère.
Ainsi, le taux de prévalence contraceptive est passé de 10,7% en 2000 à 24,1% en 2006.
En ce qui concerne le taux d’ accouchements assistés, il a augmenté de 36,1% en 2000 à 42,9% en 2006.
Enfin, la mortalité maternelle intra-hospitalière a diminué de 466,7 pour 100 000 parturientes en 2000 à 110,8 en 2006.

Distingués participants ;
Mesdames, Messieurs ;

La situation dramatique que vivent les femmes dans plusieurs contrées du monde, particulièrement en Afrique, ne peut laisser indifférentes Ies épouses des Chefs d’Etat et de Gouvernement.
C’cst pourquoi, conscientes de la nécessité de soutenir les actions des pouvoirs publics, les Premières Dames d’Afrique ont initié la « Vision 2010 » dans le but de réduire la mortalité maternelle de 50% et la mortalité néonatale de 30%.

Elles ont également créé l’Association « Synergies Africaines contre le SIDA et les souffrances » dont les activités contribuent à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant.
Sur le plan national, elles poursuivent leurs efforts de mobilisation sociale pour le bien-être de la femme et de l’enfant.
Me concernant, je m’investis particulièrement dans les campagnes de vaccination contre les maladies infantiles.

La Fondation SUKA que je préside, mène des actions au profit des couchcs sociales les plus défavorisées.
Sa Clinique offre aux femmes et aux enfants, des soins de qualité à des coûts réduits.
Elle intervient dans la prévention de la transmission mère - enfant du VIH/SIDA, le planning familial et les soins obstétricaux.

Mesdames, Messieurs ;

Malgré la volonté manifeste du Gouvernement, soutenue par les partenaires techniques et financiers, les résultats restent en
deçà des attentes.
Cette situation s’explique par la faible implication des communautés dans les actions de santé et le niveau d’instruction encore peu élevé de la population.

Par ailleurs, les comportements souvent inadaptés, influencés par les croyances, les traditions locales et l’insuffisante qualité
des soins, contribuent à ralentir l’atteinte des résultats
escomptés.

Le grand défi qui se pose donc réside dans le renforcement de l’implication de la communauté et des organisations à base
communautaire pour accélérer la mise en œuvre des interventions.
Cette implication nécessite d’importantes ressources avant l’appropriation de ces actions par les communautés.

Mesdames, Messieurs ;
Cette table ronde constitue une opportunité pour lancer un appel à l’ensemble des partenaires techniques et financiers de continuer de nous soutenir.

Nous leur sommes reconnaissants pour les efforts qu’ils ont déjà consentis. Mais nous devons aller de l’avant pour contribue ! à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement.
Ensemble, restons mobilisés pour sauver la vie des mères et des nouveau-nés dans le monde.

Je vous remercie.

Sidwaya

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