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Et si les députés contribuaient autrement à l’animation des partis

Publié le lundi 29 septembre 2008 à 11h02min

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Ces dernières semaines ont été riches en actualité politique. En plus de la convention du CDP, de nombreuses journées parlementaires ont été tenues, rendant ainsi visibles l’activité des députés engagés à jouer leur partition à l’hémicycle. Cependant, cet activisme politique des députés ne cache-t-il pas le peu d’activisme de certaines formations que l’on ne voit que lorsqu’il s’agit de consultations électorales ? Autrement dit, le député peut-il être plus actif que son parti politique ? C’est du reste l’objet de notre réflexion.

La fonction constitutionnelle du député, c’est de voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. Pour se conformer à cette disposition de la loi fondamentale, il existe des stratégies de renforcement des capacités des élus du peuple dont les journées parlementaires. Ces journées parlementaires tenues par les différents groupes parlementaires mis en place au sein de l’Assemblée permettent aux députés d’un même groupe de s’informer sur une problématique faisant état de projet ou de proposition de loi et d’adopter une position commune à défendre.

Il arrive des fois que ces journées de réflexion et d’échanges autour d’une thématique permettent de faire des propositions à l’exécutif pour une réorientation de son action face à tel ou tel problème. Certes, les groupes parlementaires disposent de moyens pour mener leurs journées parlementaires. Cependant entre deux échéances électorales, le constat amer est que beaucoup de partis politiques disparaissent de la scène politique pour ne réapparaître qu’à une prochaine consultation électorale.

La vitalité des formations politiques, on ne cessera de le dire, demeure un des défis de la démocratie au Burkina et du reste sur le continent africain. En effet, moult de ces partis du landernau politique burkinabè manquent d’initiatives pour mener des activités purement politiques telle la formation idéologique et citoyenne de leurs militants. Un manquement aux dispositions constitutionnelles relatives à l’animation du jeu politique qu’il faut à tout prix corriger si l’on veut une plus grande participation politique et citoyenne des populations.

De moins en moins, on voit les déclarations de leaders politiques dans les colonnes des médias faisant place à un accroissement du nombre des journées parlementaires. Ce qui fait que l’activité des députés est de plus en plus visible sur le terrain que celle de formations politiques. On pourrait évoquer les tensions de trésorerie connues par la majorité des partis du fait que les militants cotisent peu. Cette subvention de l’Etat octroyée aux formations et partis politiques, à quoi sert- elle ? On le sait cette subvention doit servir à l’animation de la vie politique nationale à savoir la formation des militants à la citoyenneté, à une plus grande participation à l’édification d’un Burkina démocratique et émergent. Dans tous les cas les partis politiques devront rechercher des stratégies adéquates pour accroître le militantisme politique de la population.

Dans cette dynamique, les députés pourraient apporter leur contribution à l’animation de la vie du parti en créant un cadre d’échanges entre eux et les autres militants de base sur des lois adoptées ou en cours d’adoption à l’Assemblée nationale. Ce qui sans nul doute ne nécessite pas de gros moyens puisque ce cadre d’échanges pourrait consister en des conférences publiques ou des débats informels avec le ou les députés comme les communicateurs. Ce qui contribuerait à vulgariser davantage les résultats des travaux des députés à l’Assemblée nationale.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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