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Forces armées ivoiriennes et burkinabè : Un début de coopération militaire au profit des deux Etats

Publié le jeudi 25 septembre 2008 à 23h40min

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Photo de famille des officiers ivoiriens avec les responsables de l’AMGN.

La promotion Blaise Compaoré des élèves-officiers de l’Ecole des forces armées de Zambakro, en Côte d’Ivoire, a visité, mercredi 24 septembre 2008, l’Académie militaire Georges Namoano de Pô, au Burkina Faso. Un déplacement qui vient renforcer les relations d’amitié, de coopération entre les deux pays.

La 38e promotion des élèves-officiers des forces armées de Zambakro de Côte d’Ivoire est à la découverte du pays de son parrain, le président du Faso, Blaise Compaoré. Présente au Burkina Faso, le jeudi 21 septembre 2008, cette promotion baptisée du nom du chef de l’Etat, a visité mercredi 24 septembre 2008, l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN), sous le commandement du lieutenant-colonel, Auguste Dénise Barry. Trois heures d’horloge ont suffi aux 87 sous-lieutenants et à leurs encadreurs, accompagnés des responsables de l’AMGN et d’autres autorités militaires du Burkina Faso dont le chef d’Etat-major particulier de la Présidence du Faso, colonel-major Gilbert Diendéré, pour découvrir le vaste domaine de la caserne de Pô, chef-lieu de la province du Nahouri.

Les officiers ivoiriens ont, au préalable, eu droit à une présentation des lieux avec le fonctionnement des différents services. Il est ressorti des communications livrées dans ce cadre que l’AMGN, en 24 années d’existence, a formé plus de 200 officiers. Des cadres compétents et d’une efficacité certaine, selon les encadreurs, qui sont aptes à défendre leur pays d’une part, et à booster son développement, d’autre part. Cela à travers la formation de spécialistes, en l’occurrence, des médecins et ingénieurs de divers secteurs économiques.

Bien qu’ouverte aux pays voisins avec une vocation continentale, l’AMGN n’a pas encore enregistré la formation de stagiaires ivoiriens. "Mais cette visite des officiers de Zambakro pourrait marquer le début d’une meilleure coopération entre les deux écoles", a affirmé le lieutenant-colonel Barry. A l’entendre, l’école qui constitue un symbole pour le pays pour avoir été le point de départ de la Révolution est limitée dans ses ambitions par l’insuffisance d’infrastructures. L’AMGN qui a intégré depuis quelques temps, la question du genre entend poursuivre cette politique afin de favoriser la promotion des femmes au sein des forces armées. L’amélioration de la qualité des formations fait partie des priorités du plan d’action de ses dirigeants.

Après cette mise au bain, place a été faite à la visite proprement dite de la garnison, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière du Ghana.

Sur les traces de Blaise Compaoré

La promotion Blaise Compaoré, conduite par le commandant de l’Ecole des forces armées de Zambakro, le colonel Sékou Touré, a fait le tour du Centre d’entraînement commando (CEC) de Pô. Les officiers ont pu découvrir les parcours jonchés d’obstacles, notamment de rails, de l’eau et une falaise servant à l’entraînement des stagiaires au courage, au goût du risque et à l’effort, d’après les explications du jeune officier-guide. "Maintenant, il y a plus de précautions. En notre temps, ce n’était pas le cas et il y a eu des cas malheureux d’accidents et de pertes en vies humaines", a révélé le colonel major Diendéré aux Ivoiriens.

Et de poursuivre : "Mais ces mesures préventives n’entament en rien la qualité de la formation dans le camp". Le chef d’Etat-major a emmené les visiteurs ensuite sur les traces de leur parrain lorsqu’il était commandant du Centre national d’entraînement commando (CNEC), l’actuel CEC. Ainsi les filleuls du président Blaise Compaoré ont-ils apprécié son ancien bureau réduit à une simple terrasse décapée par endroits, sous l’effet des intempéries.

Les visiteurs ont tenu à immortaliser leur découverte en posant dans l’espace qui a servi de bureau à leur parrain, avant de s’ébranler vers le champ de tir du centre. Là-bas, c’est un festival de fusillades qui leur a été servi par leurs frères d’armes en formation à l’AMGN. Ils ont assisté à une opération d’attaque frontale avec fusil et tir de roquettes. Les différentes démonstrations et manœuvres n’ont pas laissé les officiers ivoiriens indifférents. Ils ont salué leurs frères d’armes burkinabè avec leurs encadreurs pour leur dévouement, leur accueil et la qualité des manœuvres à eux présentées. La 38e promotion qui a effectué sa sortie, le 31 juillet dernier, sous le parrainage du président Compaoré et la présidence du chef d’Etat Ivoirien, Laurent Koudou Gbagbo a exprimé sa reconnaissance aux personnalités présentes en offrant des cadeaux au colonel-major Gilbert Diendéré.

C’est la troisième fois de l’histoire de l’Ecole des Forces armées de Zambakro créée en 1961, qu’une promotion porte le nom d’un chef d’Etat. Un choix qui se justifie selon les élèves par les actions du président Compaoré en faveur de la paix et du développement.

Séraphine SOME(serasome@yahoo.fr)


La marque de confiance

Une action de plus dans le sens du raffermissement des relations ivoiro-burkinabè. Après la visite des chefs coutumiers ivoiriens, de différents leaders politiques, du président Laurent Gbagbo et la visite d’une délégation du Front populaire ivoirien (FPI), c’est au tour des officiers d’emboîter les pas de leur prédécesseurs pour se rendre dans le pays de leur parrain, le président Blaise Compaoré.

Les militaires qui ont reçu leurs épaulettes en juillet dernier, en présence du chef de l’Etat burkinabè du nom duquel ils ont été baptisés, ont jugé opportun d’aller au-delà de cette nomination pour connaître davantage leur frère d’armes du "pays des Hommes intègres". Leur voyage d’étude d’une semaine en territoire burkinabè est doublement significatif. D’une part, il marque la volonté et la détermination du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire à œuvrer davantage au renforcement de leurs relations de coopération puisque le voyage vise entre autres, un partage d’expériences et la découverte des réalités de formation dans les écoles militaires. D’autre part, il illustre l’excellence et la confiance sous-tendant ces relations.

En effet, ouvrir une caserne ou un camp d’entraînement militaire à des hommes de tenue étrangers implique de solides liens avec ceux-ci. Et les deux pays unis par l’histoire et la géographie dont les relations étaient troublées à une certaine période, ont démontré à l’opinion nationale et internationale que leur réconciliation solennellement annoncée à l’Assemblée nationale burkinabè par le président Laurent Koudou Gabgbo n’est pas de façade, mais réelle et sincère.

Le Burkina Faso qui joue un rôle important dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire, à travers l’intermédiation du chef de l’Etat Blaise Compaoré est appelée à ne pas faillir dans la mission qu’elle s’est assignée à savoir accompagner le pays frère ivoirien jusqu’au retour d’une situation normale avec à la clé, l’élection démocratique du prochain chef d’Etat. L’initiative des jeunes officiers est donc à saluer. Elle vient rappeler, si elle ne rentre pas dans ce cadre, les autorités ivoiriennes et burkinabè les engagements qu’il ont pris dans leur communiqué final de Ouagadougou lors du dernier passage de M. Gbagbo au Burkina Faso, c’est-à-dire développer leur coopération de sécurité et de défense.

Séraphine SOME


Satisfecit général

Les responsables des deux écoles militaires, l’Académie militaire Georges Namoano et les Forces armées de Zambakro ont saisi l’occasion de la visite des élèves de la promotion Blaise Compaoré, pour saluer l’excellence des relations entre le Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Les Ivoiriens expriment leur satisfaction quant à leur séjour et tournée dans les écoles de formation militaire burkinabè.

Colonel-major, Gilbert Diendéré, chef d’Etat-major particulier de la Présidence du Faso :

"La promotion Blaise Compaoré des officiers de l’Ecole des Forces armée de Zambakro effectue un voyage d’étude au Burkina Faso pour une semaine. Les élèves vont faire connaissance avec le pays, les forces armées, notamment les cadres et autres agents ; c’est pourquoi, ils sont venus à Pô pour visiter l’Académie militaire Georges Namoano qui est l’Académie- sœur de Zambakro. Il y a déjà des relations entre les deux armées ivoirienne et burkinabè car beaucoup de nos officiers ont été

formés dans cette école lorsqu’elle se trouvait à Bouaké. Nous avons envoyé de nombreux officiers en Côte d’Ivoire pour des stages de perfectionnement. Les officiers et sous-officiers ivoiriens sont venus ici, notamment à l’Ecole militaire technique de Ouagadougou (EMTO) pour des formations. C’est l’occasion ici de réchauffer ces relations qui sont déjà bonnes".

Colonel Sékou Touré, commandant de l’Ecole des forces armées de Zambakro :
"Après quelques jours passés en terre burkinabè, j’exprime toute notre satisfaction pour l’accueil dont nous avons bénéficié. Nous sommes comblés par l’amitié et la fraternité d’armes qui nous ont été manifestées bien que nous soyons à mi-parcours de notre tournée dans le pays.
Nous voulons participer à notre manière au réchauffement des relations entre d’une part, nos deux pays, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, et d’autre part entre leurs forces armées nationales, à travers cette visite ".

Sous lieutenant Marie Joëlle Koffi :
"Nous avons été bien accueillis et ont appris beaucoup de choses au niveau des écoles de formation militaire. Nous espérons que les jours qui suivent nous réserveront des choses encore meilleures.
Une très bonne démonstration militaire nous a été servi.e Et ce voyage nous a été vraiment utile.
Il n’est pas facile d’être officier ; n’est pas officier qui veut, c’est une vocation, beaucoup de courage et d’effort, surtout pour les femmes".

Sous-lieutenant Gomez Kamenan, délégué de la promotion Blaise Compaoré :

"Nous remercions les autorités burkinabè, particulièrement le président du Faso, Blaise Compaoré, pour l’accueil qui nous a été réservé. Nous avons été surpris par la structuration et l’organisation de l’armée burkinabè. Ce qui veut dire que les autorités accordent une importance véritable à la formation des cadres. Je peux dire que les objectifs assignés à cette sortie d’étude sont pleinement atteints, à savoir renforcer la coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire et entre les frères d’armes des deux pays".

Lieutenant-colonel, Auguste Denise Barry, commandant de l’Académie militaire Georges Namoano :

"Cette visite s’inscrit dans le cadre des relations d’amitié et de fraternité. Lorsqu’une école-sœur vient vous voir dans vos activités, il est évident que cela vous encourage. Depuis quelques temps, il y a un renforcement des relations de coopération entre les deux pays, il est bon qu’au niveau militaire, nous travaillions également dans ce sens.
Une belle opportunité est offerte à travers cette visite aux écoles et centres de formation pour voir comment développer un partenariat entre l’Académie militaire Georges Namoano et l’Ecole des forces armées de Zambakro. Une ère s’ouvre ainsi et nous espérons pouvoir nous y insérer pour le bénéfice de nos deux forces armées”.

S.S.

Sidwaya

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