LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Mouvement du peuple pour le socialisme : « Six ans de lutte difficile »

Publié le dimanche 21 septembre 2008 à 23h33min

PARTAGER :                          

Le Docteur Pargui Emile Paré

Le 21 septembre, le Mouvement pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/Parti fédéral) a célébré son sixième anniversaire. A cette occasion, le président du parti, le docteur Pargui Emile Paré, constate à travers les lignes qui suivent la faillite « du libéralisme sauvage » aussi bien dans notre pays qu’en Occident, ébranlé aujourd’hui par la crise financière.

Le 21 septembre 2008, nous célébrons avec le peuple le 6e anniversaire de la naissance du parti. Six ans d’existence ; six ans de lutte difficile ; six ans de mise en œuvre de notre engagement politique pris le 21 septembre 2002.

En choisissant de lutter pour une « voie socialiste de développement » dans notre pays, dans un contexte où les rapports de force à l’échelle nationale et internationale sont en faveur du libéralisme, nous avions conscience de l’ampleur du travail politique à venir, des difficultés, des embûches qui se dresseront sur notre chemin.

Mais nous avions conscience aussi que la politique libérale imposée à notre pays et à notre peuple par Blaise Compaoré et son CDP allait « vite » montrer ses limites. Nous avions surtout la conviction que pour un pays où tout est à construire, l’Etat doit garder sa place dans certains secteurs stratégiques, tout en promouvant le privé.

Au plan international, les tenants du libéralisme pur et dur écrasent les producteurs du Sud en subventionnant à coups de milliards de dollars et d’euros les « cotonculteurs » des Etats-Unis et les producteurs européens.

Tout récemment, la crise financière, partie des investissements immobiliers, « les surprimes », a atteint les secteurs des banques (faillite de Lee Man Brothers) et le secteur des assurances provoquant l’intervention de l’Etat américain et la réaction préventive des places financières européennes et asiatiques.

Au plan national, l’année 2008 a montré en effet toutes les limites de la pratique du libéralisme sauvage, de la politique de désengagement de l’Etat de tous les secteurs socio-économiques de notre pays :

1. En février 2008, c’est les jeunesses patriotiques de nos principales villes (Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, etc.) qui ont manifesté de manière violente contre ce qu’il est convenu d’appeler « la vie chère ».

2. En mars-avril 2008, ce sont les organisations syndicales dans un élan unitaire qui mobilisent les travailleurs « contre la vie chère » et contre le silence du gouvernement face à leur plate-forme revendicative et à leurs cahiers de doléances.

3. En juin 2008, c’est la jeunesse estudiantine de l’université de Ouagadougou qui manifeste contre la dégradation de ses conditions, déjà précaires, de vie et d’études, manifestation réprimée violemment par le pouvoir et assortie de procès et de la fermeture de l’université.

4. Le MPS/Parti fédéral en particulier, dans une conférence de presse tenue le 31 janvier 2008, invite le chef de l’Etat à convoquer des « assises nationales pour une réorientation du processus démocratique pour une refondation démocratique ».

5. Depuis le début de l’année 2008, c’est une fraction significative des forces politiques de notre pays qui en appelle à une refondation de notre démocratie, de notre Etat et de ses institutions. Toutes ces actions des forces politiques et civiles sont la révélation de la crise nationale.

Elles attestent aussi le rejet par le peuple du choix politique des tenants du pouvoir. Qui plus que la jeunesse, en particulier sa fraction scolaire et estudiantine marginalisée, peut exprimer de la façon la plus bruyante les aspirations légitimes du peuple ?
« Un pétard mouillé »

L’attitude du chef de l’Etat et du gouvernement, face à cet état de crise soico-économique et politique évidente, indigne de plus en plus une large majorité de notre peuple.

Le dernier remaniement ministériel a montré jusqu’où va le mépris du pouvoir pour l’opinion publique, pour l’opinion du peuple mandant. Alors que l’opinion s’attendait à une volonté affichée d’attaquer « la vie chère » par un gouvernement profondément remanié, avec des hommes et des femmes capables de tenir un discours et de poser des actes de rupture, le chef de l’Etat et le Premier ministre sont restés dans la continuité au grand désespoir de l’opinion nationale. Le MPS/Parti fédéral pour sa part ne se faisait pas d’illusions sur la « profondeur » du remaniement qui était en cours.

Du coup, notre peuple se convainc désormais que le discours de rupture du Premier ministre, Tertius Zongo, est « une tempête dans un verre d’eau » ou un « simple pétard mouillé ». Et le Premier ministre se convainc lui-même de plus en plus qu’il n’a ni la liberté, ni la voix pour mettre en œuvre son « discours pastoral de nomination ».

Un gouvernement autoritaro-démissionnaire, tel est la caractéristique principale du gouvernement actuel : autoritaire et répressif quand il s’agit de réagir vis-à-vis des légitimes luttes de la jeunesse (20, 21, 22 février 2008) et des étudiants (17 juin 2008) et démissionnaire vis-à-vis du monde économique qui fait subir à notre peuple une flambée inacceptable des prix des produits de grande consommation.

Comment un gouvernement qui manque de légitimité populaire, qui est « nargué » par des commerçants (sac de riz 25 000 FCFA, etc.) et les transporteurs (hausse de 40 à 90%) peut assurer « le progrès continu » dans un pays pauvre comme le Burkina Faso ?

Dans la situation démocratique actuelle où l’exécutif écrase les autres pouvoirs, législatif et judiciaire, la certitude est établie que l’avenir de notre peuple est sombre. C’est pourquoi notre parti, le MPS/Parti fédéral, est convaincu que le salut de notre peuple réside dans l’alternance politique :

• une unité d’action des forces politiques de l’opposition pour arracher des réformes politiques justes, qui permettent la relance du processus démocratique actuellement en panne ;

• un soutien ferme de l’opposition politique aux organisations civiles, notamment syndicales et de consommateurs dans leurs luttes à venir contre « la vie chère » et pour de meilleures conditions de vie et de travail.

C’est fort de cette option que le bureau politique du MPS/Parti fédéral, 1. dénonce
- la démission du gouvernement et du CDP face à la question de la « vie chère » ;

- la tentative du CDP « d’embrigader » le débat sur les réformes politiques au sein de l’hémicycle, pendant que la situation exige un débat national ; 2. appuie
- les luttes légitimes des organisations syndicales et des consommateurs contre la « vie chère » ;

- la lutte des étudiants pour de meilleures conditions de vie et d’études ; 3. invite
- les militantes et militants du MPS/Parti fédéral et le peuple à persévérer dans la lutte contre le pouvoir actuel et sur la base de l’option idéologique et programmatique du parti : la lutte pour un véritable Etat de droit et pour une société socialiste moderne.

Notre 6e anniversaire est donc placé sous le signe de « la poursuite de la lutte pour une refondation démocratique » et << »la lutte au côté du peuple contre la « vie chère »>>.

Bon anniversaire à tous

Démocratie - Travail - Justice sociale
Pour le Bureau politique national

Le Président
Docteur Pargui Emile Paré

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique