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Chef de file de l’opposition : Réaction du groupe CDP au propos du professeur Joseph Ki-Zerbo

Publié le lundi 28 juin 2004 à 08h26min

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Dans un article intitulé "chef de file de l’opposition, pourquoi maintenant ?" publié par l’Observateur Paalga du jeudi 24 juin 2004, le Président national du PDP /PS, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, écrit entre autres :

"Depuis plusieurs années, la question du statut de l’opposition, celle de son chef de file en particulier, a fait l’objet de prises de positions par des forces politiques de notre pays, toutes tendances confondues’’ (souligné par nous).

"Nous exigeons qu’à la suite de la promulgation de la loi, de véritables textes d’application soient pris dans les meilleurs délais’’ (soulignés par nous).

Comme réaction à la lecture de ces citations, l’on est tenté de poser la question suivante à l’auteur :

LA LOI ET /OU LE REGLEMENT DOIVENT-ILS DEFINIR UN STATUT POUR LE CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION ?

Notre point de vue est ce qui suit :

la loi no 007-2000/AN du 25 avril portant statut de l’opposition politique a comme caractéristique principale, l’égalité des partis politiques de l’opposition.

Les articles de la loi qui illustrent le mieux cette égalité sont les articles 7 et 10 qui disposent respectivement que.

Article 7 : le Président du Faso et le chef du Gouvernement peuvent consulter l’opposition sur des questions d’intérêt national ou de politique étrangère.

Article 10 : les missions diplomatiques accréditées au Burkina Faso et les personnalités étrangères en visite au Burkina Faso peuvent recevoir les dirigeants de l’opposition ou être reçues par ceux-ci.

Comme on peut le constater, malgré l’alinéa 1 de l’article 12 de la loi suscitée qui dispose que "(le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale’’, le législateur n’a pas voulu expressément désigner le chef de file comme interlocuteur du Président du Faso, du chef de Gouvernement et des Chancelleries... Le faire serait s’immiscer dans les affaires intérieures de l’opposition.

C’est là, la justification de l’attitude du Président de l’Assemblée nationale et de celle du Chef du Gouvernement par rapport à la prise d’un éventuel texte définissant le statut du chef de file de l’opposition comme texte d’application de la loi portant statut de l’opposition politique. C’est dire qu’en réalité, la lettre no 2004-0266/AN/PRES/CAB du 21 mai 2004 ne saurait être considérée comme un texte d’application de la loi, mais plutôt un simple acte de constat, en vue de mettre un terme à l’insistance de l’opposition sur la question.

Il reste bien entendu, qu’il appartient à toute l’opposition, en concertation avec le chef de file légalement défini, d’adopter son statut en lui déléguant certains de ses droits, comme par exemple, être son porte parole.

Pour conclure, il faut souligner que la lettre du Président de l’Assemblée nationale suscitée ne trahit aucunement ni la lettre, ni l’esprit de l’alinéa 2 de l’article 12 qui dispose que "en cas d’égalité de sièges, le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti ayant totalisé le plus grand nombre de suffrages exprimés aux dernières élections législatives’’. En effet, cet alinéa ne fait nullement allusion aux modifications intervenues au cours d’une législature donnée.

Le Secrétaire à la Communication du Groupe parlementaire C.D.P

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