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Développement : Les célébrations boosteuses d’infrastructures

Publié le vendredi 19 septembre 2008 à 09h38min

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La ville de Fada abritera cette année la célébration de la fête de l’indépendance des Hommes intègres le 11 décembre prochain. A l’annonce de l’événement, il s’est trouvé des gorges chaudes pour critiquer le budget qui y sera consacré, prenant prétexte que la vie est chère.

Les différents reportages qui se succèdent depuis quelques jours démontrent cependant les bienfaits de cette délocalisation de la célébration et tendent à prouver que les sommes prévues, loin de servir à simplement festoyer, sont employées à changer le visage de la capitale du Gourma, tant de nombreuses infrastructures poussent comme des champignons. A la limite, peu importe si toutes ces infrastructures ne sont pas prêtes le jour « J » ; ce n’est pas du mobilier que l’on ramènera à Ouaga. L’occasion fait donc bien le larron.

Ainsi, le caractère itinérant de la célébration de la fête de l’indépendance serait, à terme, bénéfique pour les villes burkinabè qui l’abriteront, pour peu que ça dure, et qu’il ne vienne pas à un esprit malin, du genre intellectuel, de « théser » sur des bienfaits d’une sédentarisation de la célébration de cette fête quelque part. Le cœur des Français, par exemple, a ses raisons de célébrer le 14-Juillet sur les Champs-Elysées que la raison des Burkinabè doit ignorer.

Toutes les situations ont leurs avantages et leurs inconvénients. Il faudra, dans le cadre de la recherche des voies et moyens de développer l’intérieur du pays, retenir les formules aux effets palpables pour le développement du Burkina profond. La sédentarisation de la Semaine nationale de la culture (SNC) à Bobo a, par exemple, privé bien des contrées de disposer d’infrastructures d’expression artistiques comme les théâtres populaires. D’ailleurs, pour le cas de Bobo, il a fallu la SNC 2008 pour y voir poindre la perspective de construire une véritable salle de spectacles.

C’est, sans doute, à la logique de briser le cercle vicieux du “tout à Ouaga”, entre autres, que répond la délocalisation de la SNC à Bobo. Cette logique, si elle devait répondre à une stratégie, voudrait dire que chaque principale ville du Burkina devrait se voir affecter une manifestation dont elle engrangerait les retombées économiques, sociales, culturelles, voire politiques. Mais ce n’est pas demain la veille que cela arrivera, car même les festivals perlés organisés çà et là par des initiatives privées ne sont pas parvenus à susciter la création d’infrastructures. Il est loin aussi, le temps des grandes foires agropastorales qui ont laissé des traces d’infrastructures marchandes dans les localités où elles se sont tenues.

Il faudra espérer maintenant qu’avec le processus de décentralisation les communes puissent bénéficier de financements pour ces infrastructures marchandes qui augmenteront l’assiette de leurs impôts et taxes. Les Burkinabè, eux-mêmes, admettent que l’organisation de certaines grandes manifestations internationales dans leur capitale leur procurent des retombées multiples. Ce qui vaut à l’échelle internationale l’est aussi à l’échelle nationale.

Journal du jeudi

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