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Convention nationale du CDP : Les grandes décisions, pour le congrès de 2009

Publié le lundi 15 septembre 2008 à 13h39min

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Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu sa convention nationale les 13 et 14 septembre 2008. Les délégués du parti majoritaire dirigé par Roch Marc Christian Kaboré ont surtout jeté un regard critique sur la vie de leur parti.

La maison du Peuple de Ouagadougou était aux couleurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) les 13 et 14 septembre derniers. Cela donnait l’impression d’être au congrès du parti majoritaire, avec des milliers de participants, de nombreux membres du gouvernement dont le Premier ministre, Tertius Zongo, qui a pris part à la cérémonie d’ouverture. Ce sont 2000 délégués, rassemblés autour de leur président Roch Marc Christian Kaboré, qui y avaient pris rendez-vous pendant 48 heures pour leur convention nationale. Cette instance statutaire se tient entre 2 congrès dont le 3e a eu lieu les 9, 10 et 11 novembre 2006, tandis que le prochain en préparation est prévu pour le 2e semestre (novembre au plus tard) de 2009. Elle permet ainsi de jeter un regard critique sur la vie du parti et de déterminer ses positions majeures sur les questions politiques d’importance nationale.

Mais c’est une convention qui s’est tenue, a relevé le président du CDP, Roch Marc Christian Kaboré, dans un contexte de vie chère, de crise à l’université et "les attaques répétées de tous ordre contre notre grand parti, ses organes, ses responsables et des militants mobilisés autour du camarade Blaise Compaoré pour la mise en oeuvre de son programme quinquennal". Ces assises ont donné l’occasion aux délégués d’échanger sur plusieurs sujets et de déterminer des actions à entreprendre sur les questions de la vie du parti, des réformes politiques et institutionnelles et sur la vie chère. On peut relever qu’il y a eu, entre autres, la mise en place d’une commission ad hoc de relecture des textes fondamentaux du parti et une autre de réflexion sur l’avenir des universités dans notre pays ; la création d’un département chargé de la gestion des cadres du parti ; la mise en oeuvre de la politique de formation des militants et des cadres du parti ; la nécessité de mener une réflexion sur la composition et le mode de formation (élection des membres) du bureau politique national ; le renforcement de la discipline au sein du parti par la promotion de la démocratie interne ; la nécessité de sanctionner effectivement les auteurs d’actes d’indiscipline qui refusent de s’amender ; l’élaboration d’une stratégie conséquente d’implantation du CDP au sein de la communauté burkinabè à l’étranger ; la création d’un organe de presse écrite qui servira de liaison entre les militants et le grand public ; l’opérationnalisation du département communication du parti.

Sur la vie chère, les délégués ont salué les initiatives prises par le parti et réaffirmé le soutien du CDP au gouvernement dans ses efforts pour atténuer l’impact de ce phénomène sur le quotidien des Burkinabè. Pour eux, il s’agit de prendre des mesures urgentes à court terme immédiatement applicables et susceptibles d’être prises pour produire des effets significatifs sur les conditions et la qualité de vie des populations. On peut ainsi noter la relecture de la réglementation commerciale pour limiter les situations de monopole ; la surveillance permanente de l’évolution des prix des principaux produits de grande consommation ; la révision des droits de douanes et de la fiscalité interne sur les intrants et les équipements agricoles ; la levée des barrières physiques à la fluidité du commerce intérieur ; la mise en place d’une agence nationale de stocks régulateurs pour stabiliser les prix aux producteurs comme aux consommateurs ; la mise en place d’une centrale d’approvisionnement et de péréquation.

Pas de confusion des genres

La convention a indiqué que le gouvernement se devrait de prendre les mesures stratégiques en vue de garantir la viabilité et la durabilité des réponses à la crise alimentaire ; et les contraintes structurelles à l’installation d’une sécurité alimentaire durable.

Le président Roch Marc Christian Kaboré est revenu sur le cas des "refondateurs" du parti qui, dit-il, ont refusé d’engager des débats sur la vie du parti au sein des structures du parti, en persévérant dans la transgression des textes fondamentaux. C’est ce qui explique, fait-il savoir, leur suspension des instances. Mais voilà que ces "refondateurs" ont adressé une correspondance à la direction politique nationale du parti reçue le 11 septembre, comme l’a relevé Roch Marc Christian Kaboré, et dans laquelle ils réaffirment leur engagement au respect strict des textes fondamentaux du CDP. C’est une lettre qui sera soumise au bureau politique national pour appréciation, a confié le président du CDP. Ce dernier a tenu à faire des précisions sur les relations entre le CDP et la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC). Il relève que le premier est un parti politique qui a conquis et gère le pouvoir d’Etat, tandis que le deuxième est une association de la société civile qui soutient l’action du président Blaise Compaoré et "ne peut nullement concurrencer le CDP". Le président du CDP a donc dit "aux oiseaux de mauvais augure, qui excellent dans la confusion des genres, d’arrêter de prendre leurs rêves pour des réalités. Car, non seulement le CDP se porte bien, mais rien n’oppose ces deux entités fort complémentaires". Au sujet du départ du vice-président du CDP, Salif Diallo, en Autriche comme ambassadeur, le premier responsable du parti a indiqué que cela n’entamait en rien la bonne marche du parti et l’engagement de celui-ci à poursuivre ses efforts.

Par Antoine BATTIONO

Le Pays

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