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Groupe parlementaire ADJ : De la responsabilité des politiques dans l’échec des alternances démocratiques

Publié le lundi 15 septembre 2008 à 13h38min

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Le groupe "Alternance-Démocratie et Justice" (ADJ) a organisé les 13 et 14 septembre 2008 à Ouagadougou, ses deuxièmes journées parlementaires. Thème : "Les responsabilités des acteurs politiques et institutionnels dans l’échec des alternances démocratiques en Afrique."

S’interroger sur les responsabilités des acteurs politiques et institutionnels dans l’échec des alternances démocratiques en Afrique. C’est ce à quoi se sont attelés deux jours durant, les parlementaires du groupe "Alternance-Démocratie et Justice " (ADJ). C’était au cours de ses deuxièmes journées parlementaires de l’année 2008 tenues les 13 et 14 septembre 2008 à Ouagadougou. Pour réfléchir sur ce thème, l’ADJ s’est appuyé sur les exemples de ce qui se passe actuellement au Zimbabwe, au Kenya, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire, et ce qui se trame au Sénégal, au Niger, au Burkina et ailleurs. A travers ces journées parlementaires, l’ADJ a voulu mettre l’accent sur l’approfondissement de la démocratie. Cela, à travers un débat de qualité qui, selon le président du groupe, Me Bénéwendé S. Sankara, rejaillira sur les travaux du groupe qui seront d’un grand intérêt pour le peuple.

Pour débattre du thème de ces journées, l’ADJ a fait appel à l’expertise de Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI, et du Pr Valentin Ouoba, président du Conseil scientifique du CERPRADE. Moussa Michel Tapsoba, dans sa communication, a défini l’alternance démocratique comme un mécanisme juridique dans lequel les gouvernants perdants doivent céder la place à d’autres acteurs. Il a en outre cité l’exemple de quelques pays ayant réussi une alternance démocratique, notamment le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Mali, etc. Le président de la CENI a, par ailleurs, mis en exergue la forte tendance des partis au pouvoir à neutraliser l’opposition. Aussi dira-t-il en se référant aux propos du professeur Laurent Bado : "En Afrique, ce n’est pas le pouvoir qui est fort, c’est l’opposition qui est faible." Selon lui, les responsabilités des acteurs dans l’échec des alternances démocratiques en Afrique sont partagées. Pour remédier à cet échec, il faut, de l’avis de Moussa Michel Tapsoba, une opposition forte et un pouvoir clairvoyant. Somme toute, l’alternance demeure une condition nécessaire à la démocratie, dira-t-il.

La communication donnée par Valentin Ouoba a permis aux participants, selon le rapport de synthèse, de mieux comprendre l’importance du thème de ces deuxièmes journées parlementaires. Il en est ressorti qu’il n’y a pas de démocratie véritable sans alternance. Outre ces deux communications, l’intervention du Pr Augustin Loada du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a été d’un grand apport à ces journées. Les participants à ces deuxièmes journées ont, à l’issue des travaux, formulé des motions et des recommandations. Ils ont, entre autres, recommandé aux partis politiques de l’opposition, de mener des concertations véritables devant aboutir à une unité d’action à même de conduire à une alternance démocratique fiable et crédible. Les participants ont aussi recommandé une gestion rigoureuse et plus responsable des ressources budgétaires de l’Etat.

Ils ont en outre salué la réouverture de l’université et rejeté toute révision "opportuniste" de la Constitution, notamment en son article 37. Ils ont également condamné la corruption électorale et invité les acteurs politiques à prendre des mesures visant à interdire et punir ces pratiques. "Est-ce une utopie en Afrique de parler d’alternance démocratique ?" C’est la question que s’est posée Me Sankara dans son discours de clôture. En tout cas, a-t-il ajouté, l’alternance en Afrique serait une ligne d’horizon si les principaux acteurs politiques n’assument pas leurs responsabilités entières dans le jeu démocratique. Selon lui, l’opposition ne se contentera pas de s’opposer, elle contrôlera l’action gouvernementale à travers les mécanismes juridiquement appropriés. Me Sankara a aussi déploré le refus du président du Conseil constitutionnel à venir aux journées parlementaires de l’ADJ pour, selon lui, un débat franc et constructif.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays

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