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Forum Médias & Développement : La feuille de route de Ouaga

Publié le lundi 15 septembre 2008 à 13h31min

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Une charte fixant les droits et devoirs des médias, un site portail et un observatoire panafricains des médias. Ce sont autant de projets à concrétiser et auxquels ont abouti les travaux du forum Médias & Développement qui s’est tenu à Ouagadougou du 11 au 13 septembre 2008 sous l’égide conjointe des commissions de l’Union européenne et de l’Union africaine. A terme, l’enjeu est de faire participer efficacement les médias aux politiques de développement.

A la commission de l’Union européenne et celle de l’Union africaine, la conviction est plus que jamais établie que les médias sont un vecteur incontournable du développement. Mais pour qu’ils puissent jouer efficacement ce rôle, il importe qu’un certain nombre de pré-requis soit effectifs.

Il s’agit, entre autres, d’assainir le cadre juridique et réglementaire pour l’émergence d’une presse libre, indépendante et plurielle, d’organiser le financement public des médias et la formation des journalistes pour une bonne pratique de la déontologie. Il s’agit également de lutter contre les stéréotypes véhiculés en Europe sur l’Afrique et en Afrique sur l’Europe.

Les travaux du forum se sont articulés autour de quatre sous- thèmes :
- les médias et la gouvernance : où est le lien ?

- liberté des médias : cadres juridiques et réalités du terrain ;

- lutter contre les stéréotypes : l’image de l’Afrique en Europe et de l’Europe en Afrique ;

- le rôle des médias locaux : l’action locale pour réussir au niveau mondial ?

A l’ouverture du forum, le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, s’est réjoui du choix de sa ville pour abriter cette rencontre entre l’Afrique et l’Europe. Quant à Louis Michel, commissaire européen chargé du Développement et de l’Aide humanitaire, il a déclaré que la liberté et la pluralité de la presse sont des indicateurs de la qualité d’une démocratie.

Et de plus, les médias constituent pour lui un exutoire apaisant des rapports sociaux et politiques. « Les médias sont le pilier de la démocratie, le lieu de confrontation des idées, le véhicule de l’information. Ils ont un rôle central et d’acteurs du développement. Ils brisent la fatalité ».

C’est également l’avis de Jean Ping, président de la commission de l’Union africaine, qui a ajouté que « l’Afrique n’est pas un problème, l’Afrique est une opportunité avec ce grand réservoir de matières premières et la jeunesse ». Il a exhorté les médias du Nord à désormais porter un regard positif sur notre continent.

En prononçant le discours officiel d’ouverture du forum, Blaise Compaoré, le président du Faso, a salué le rôle d’éveil des consciences et de vulgarisation du savoir que jouent les médias. Pour lui, la démocratie et le développement ne peuvent prendre corps en l’absence d’une presse libre et plurielle. L’Afrique doit se doter donc de médias professionnels.

Il s’est félicité de ce que notre pays soit dans la bonne direction car « la presse burkinabè est l’une des plus libre et des plus critiques du continent ».

De l’avis des participants, ce forum a été un franc succès. Il a permis la signature d’une feuille de route conjointe pour l’action entre l’Europe et l’Afrique. Entre autres champs d’action, on trouve l’élaboration d’une charte fixant les droits et devoirs des médias, d’un site portail et d’un observatoire panafricains des médias. Chaque partie s’est engagée à travailler à la mise en œuvre de la feuille de route.

En clôturant le forum, Tertius Zongo a dit sa conviction en ce que la communication est une source et un adjuvant du développement. Pour lui, la bonne gouvernance ne peut être efficace que si elle s’appuie sur une presse libre et indépendante.

En novembre 2008, à Strasbourg, les deux parties pourront déjà se rencontrer pour poursuivre les débats autour de la mise en œuvre de la feuille de route.

San Evariste Barro
Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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