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Kim Jong-Il : La maladie a fini par se savoir

Publié le vendredi 12 septembre 2008 à 08h45min

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Les spéculations sur l’état de santé du leader nord-coréen, Kim Jong-Il, se sont renforcées ces derniers temps après son absence, le 9 septembre, à la cérémonie officielle marquant le 60e anniversaire de la création de la Corée du Nord. Après le silence radio, Pyongyang d’abord a publié un démenti formel qui n’augurait rien de bon, avant que quelques dignitaires du régime acceptent de reconnaître que le « dirigeant bien aimé » est bel et bien malade.

Cela, après que les services de renseignement américains eurent fait ressortir la vérité. Cela est bien connu. La santé d’un chef d’Etat, dans tous les pays du monde, est une affaire d’Etat ; même dans les régimes démocratiques.

L’exemple type nous vient de l’Occident, où François Mitterrand avait caché son cancer et plus tard, son médecin personnel, le Dr Claude Gubler, a été obligé de dévoiler ce qu’il est convenu d’appeler « le mensonge d’Etat ». La suite, on la connaît, Gubler fut condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis pour violation du secret professionnel et radié de l’Ordre des médecins.

Ce n’est pas l’Afrique qui échappe à la règle. Bien au contraire. Notre confrère Puis Njawé, du journal camerounais Le Messager, pour avoir osé parler du malaise de Paul Biya à la mi-temps d’un match de football a eu droit à un séjour carcéral.

Plus récemment encore, le gouvernement nigérian a fini par reconnaître que l’homme fort d’Abuja, Yaar’Adua, s’était rendu en Arabie Saoudite pour subir des soins. C’est donc dire qu’à défaut d’être un sujet tabou, de tous les temps, la santé du chef de l’Etat reste énigmatique.

Cela est encore plus vrai dans les dictatures révélées et là-dessus, on se rappelle le mystère qui a entouré la maladie du leader maximo, Fidel Castro, en juillet 2006 et les exercices ridicules qu’il s’obligeait de faire en public pour montrer qu’il allait bien.

Mais en même temps, l’horloge biologique ne ment pas. Car, à un moment donné, il faut bien l’avouer. C’est ce qui est finalement arrivé à Castro. Aujourd’hui, c’est le tour de son alter ego nord-coréen à la tête de l’un des derniers régimes staliniens du monde.

Dans un pays où on veut cacher même la famine, ce n’est pas la forme physique du leader bien aimé que l’on divulguera au premier venu. Et là, que l’on soit puissant ou simple citoyen, personne n’y échappe. Même dans nos sociétés traditionnelles, la maladie du chef est toujours un sujet tabou. Et au-delà, la mort du roi n’est pas portée à n’importe quelle oreille.

Maintenant, la question qui se pose, au cas où le mal de Kim Jong-Il serait très grave, est de savoir si ce dernier a songé à sa succession. Etant donné que Jong-Il a hérité le pouvoir de son père, il va sans dire que c’est l’un de ses fils qui doit lui succéder. C’est là tout le problème, car avec ses 3 enfants de mères différentes, les choses ne vont pas être simples. Mais on n’en est pas là pour le moment.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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