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Téléphonie mobile : Des indicateurs mitigés pour les opérateurs

Publié le samedi 6 septembre 2008 à 14h32min

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Eléazar Lankoandé, DG de l’ARTEL

Les opérateurs de téléphonie mobile burkinabè ont du mal à respecter leurs cahiers de charge. C’est la conclusion du rapport présenté à la presse par l’Autorité Nationale de Régulation des Télécommunications (ARTEL), ce vendredi 05 septembre 2008. Le niveau du signal reçu, la qualité de ce signal, le taux de coupure des appels et le taux de blocage des appels ont été les principaux indicateurs de cette étude. Le constat final est que tous les trois opérateurs, à savoir CELTEL, TELMOB et TELECEL ont encore des progrès à faire.

Des appels qui échouent ou qui s’interrompent en pleine communication, bon nombre d’usagers burkinabè en souffrent tous les jours. Ils savent désormais que cela est dû à un non respect des lois par les sociétés de téléphonie. En effet et selon le cahier des charges à eux soumis, le taux de coupure d’appel ne doit pas excédé 3%. Le taux de blocage d’appel pour sa part doit être inférieur à 2,49%, tandis que le niveau du signal reçu ou en terme moins technique, la qualité de la communication, doit être très bonne dans au moins 95% des cas. Force est de reconnaître pourtant qu’aucun des opérateurs téléphonique n’a satisfait ces exigences, pendant la période d’enquête qui s’est circonscrit à Ouagadougou, du 11 au 20 août dernier.

L’étude a été menée en dimension réelle sur 30 zones d’étude. Des agents de l’ARTEL ont passé et reçu au moins 50 appels dans chacune des 30 zones, pour chacun des opérateurs. Soit au moins 9000 appels passés. De l’enquête on retiendra, que pour ce qui concerne le niveau du signal d’appel c’est-à-dire la qualité de la communication, les opérateurs TELECEL FASO et TELMOB, satisfont aux exigences ; par contre chez l’opérateur CELTEL BURKINA FASO, sur l’ensemble des 30 zones d’études, six zones sont en déça du seuil de qualité toléré.
Pour ce qui concerne l’indicateur du taux d’appel échoué, TELECEL FASO semble être l’élève parfait, avec un sans faute sur l’ensemble des 30 zones d’études. TELMOB est à ce niveau défaillant sur une zone, tandis que CELTEL BURKINA FASO est défaillant sur cinq zones. Enfin, au niveau de l’indicateur d’échec des appels, l’opérateur CELTEL, est défaillant sur 11 zones, tandis que TELMOB l’est sur plus de la moitié des zones, soit sur 16. Là encore TELECEL semble s’en sortir mieux avec seulement 5 zones qui ont un taux de coupure au dessus de 2,49%.

Pour Monsieur Eléazar Lankoandé, Directeur général de l’ARTEL, les résultats de cette étude qui ont été envoyés aux différents opérateurs, constituent une mise en demeure. Mise en demeure qu’exige la loi, avant de passer à d’éventuelles sanctions. Il a néanmoins tenu à souligner que l’ARTEL, si elle existait, c’était certes pour défendre les intérêts de l’Etat et des clients, mais aussi ceux des opérateurs qui ont investi beaucoup dans ce domaine. Ceci expliquerait peut être pourquoi, malgré les questions insistantes des journalistes, il n’a pas voulu distribuer des bons points à l’une ou à l’autre des entreprises, mais plutôt les exhorter toutes à travailler davantage à respecter les normes de leur cahier de charge.

L’ARTEL veille sur les intérêts des clients

Les promotions sont souvent des causes de mauvaise communication pour saturation de réseaux. Cela aussi, bon nombre d’usagers le savaient. Pour le Directeur général de l’ARTEL, chaque réseau à la capacité de gérer un certain nombre de flux de communication ; quand lors des promotions, il y a plus de personnes qui veulent appeler à la fois, l’opérateur concerné n’arrive plus à gérer, ce qui entraîne toutes sortes de désagréments comme les échecs d’appels et les coupures en pleine communication. Sur les autres causes qui pourraient expliquer les défaillances, seuls les opérateurs eux même pourraient donner des éléments d’explication.

D’autres contrôles sont à venir, de l’avis de Monsieur Lankoandé, qui précisera que la présente enquête n’a porté que sur les appels téléphoniques du cellulaire. Des études sur la transmission des SMS et sur la communication du réseau fixe vont être effectués dans les jours à venir. Déjà, pour ce qui concerne la couverture de certaines zones, notamment rurales, une étude menée a déjà montré que là encore, les opérateurs n’ont pas respecté leurs cahiers de charge. Mais ils ont été mis en demeure et se sont engagés à s’exécuter diligemment. Il en va de même pour la vente des puces de téléphones à tous les coins de rue qui devront disparaître d’ici la fin du mois de Septembre.

Les Burkinabè ne sont toutefois pas mal lotis, en matière de téléphonie mobile. Pour ce qui concerne les coûts de la communication notamment, le Burkina Faso est l’un des pays dans la sous région dont les coûts de communication sont les plus bas. Certes, avouera le Directeur général de l’ARTEL, la fixation des coût est libre, mais son service s’assure néanmoins que les opérateurs ne se font pas des marges bénéficiaires ‘’indécentes’’ Pour ce faire, un cabinet d’audit européen étudie chaque année le coût de revient de la communication à la minute de chaque réseau, pour le compte de l’ARTEL. En plus de cela, chaque semestre, l’Autorité de Régulation fait une étude comparative des prix dans la sous région, afin de s’assurer que les consommateurs Burkinabè ne soient pas “grugés“. L’ARTEL travaille donc pour sauvegarder les intérêts des clients.

Chaque client peut d’ailleurs saisir l’ARTEL, pour exprimer ses griefs à l’égard de tout opérateur téléphonique. Selon Sibiri Ouattara, Directeur de la Régulation , qui partageait le praesidium avec le Directeur Général et le chef de service technique, Alfred Zongo, l’ARTEL n’attend même pas d’être saisie par un client.. Elle peut s’autosaisir, à la lecture par exemple d’un article de presse et demander des explications à l’opérateur concerné.

Les indicateurs des cahiers de charges soumis aux opérateurs sont aux normes internationales, normes auxquelles le Burkina devrait parvenir si jamais il veut réussir à atteindre les objectifs du millénaire en 2015 ; car si l’on rate le pari des télécommunications, ces objectifs ne seront atteints qu’en 2050, concluera Monsieur Lankoandé.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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