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Rebellion Touaregue au Mali : Les incertitudes d’un accord

Publié le mercredi 3 septembre 2008 à 04h05min

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Les autorités maliennes et les représentants des groupes rebelles touaregs du Mali ont abouti, à Alger, à la signature d’un accord de cessez-le-feu dans le nord du pays. Mieux, ce pays devrait créer avant fin septembre, ses premières forces spéciales réunissant des soldats de l’armée et ceux des ex-rebelles.

Ces unités auront pour mission d’assurer la sécurité dans la région. Certes, ce n’est pas le premier accord du genre et comme tel, il n’est pas superflu de se demander ce que nous réservera cet autre accord. Mais la détermination de part et d’autre, afin d’aboutir à une solution durable de la crise, est saisissante.

Au demeurant, l’accord dont viennent d’accoucher les pourparlers d’Alger, est la preuve qu’on ne s’est jamais laissé gagner par le désespoir. Evidemment, cette évolution heureuse de la situation tient aussi à la démarche originale du Mali dans le règlement de la crise touarègue, et dont les résultats sont palpables sur le terrain. Bien sûr, l’on ne peut passer sous silence le refus de certaines factions rebelles de se reconnaître dans les accords signés, et, selon lesquelles, le gouvernement malien n’a jamais rien fait depuis 1992.

Quel sort le chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga réservera-t-il à cet énième accord, lui qui s’est souvent fait entendre par la Kalachnikov, remettant bien des fois en cause tout ce que le Mali réussissait à faire comme pas supplémentaire en direction de la paix ?

En tout état de cause, l’on est loin du cas nigérien où le refus obstiné du pouvoir de reconnaître l’évidence de sa rébellion ne fait que déplacer le problème plutôt que de le régler. Contrairement au Niger, c’est une réalité qu’au Mali, les lignes bougent, n’en déplaise à quelques réfractaires qui refusent d’enterrer la hache de guerre, et qui caressent le rêve pratiquement irréalisable de voir la région du nord Mali accéder à une autonomie.

Ce serait trop demander au général ATT – et sans doute à son successeur – qui, du reste, a eu l’occasion de montrer à la rébellion touarègue au Mali qu’elle se fourvoie en pensant que le rapport de force est en sa faveur. On sait cependant que le président ATT a aussi prouvé qu’il sait être un homme de dialogue et de compromis, toutes choses qui facilitent une meilleure gestion de la crise.

Une patrouille mixte, qui associera l’armée régulière à d’ex-groupes rebelles, c’est une preuve que la réconciliation est possible entre frères ennemis d’hier, et qu’on peut se fixer des objectifs communs pour le bien de la nation commune.

Dans tous les cas, il est toujours possible de mettre fin à la crise, pour peu que chacun en ait la volonté et que la bonne foi prévale de part et d’autre.

De toute façon, tout le monde y a intérêt, y compris les pays engagés dans la résolution du conflit, le fait étant que la passoire que constitue toute la bande sahélo-saharienne sert de base-arrière à des rebelles toujours prêts à sortir du bois, ou plutôt des sables chauds du désert, quand l’occasion de frapper fort se présente.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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