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Lutte contre le VIH/SIDA et la tuberculose : Le parlement de la CEDEAO joue sa partition

Publié le mardi 2 septembre 2008 à 02h21min

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La tribune officielle avec une présence remarquée des parlementaires de la CEDEAO.

Le parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait désormais de la lutte contre le VIH/SIDA son cheval de bataille. Il a procédé au lancement, le jeudi 28 août à Koloko, d’une campagne transfrontalière de sensibilisation et de plaidoyer sur ces deux infections qui impliquent les hommes de tenue.

Heremacono et Koloko, villes frontalières du Mali et du Burkina ont connu du 26 au 28 août dernier, d’intenses activités autour du VIH/SIDA et de la tuberculose incluant les forces de défense et de sécurité des deux pays. Organisée par la commission santé et services sociaux de la CEDEAO, en collaboration avecl’Organisation Ouest-africaine de la santé (OOAS) et aussi avec l’appui des conseils nationaux de lutte contre le VIH/SIDA du Mali et du Burkina, cette initiative vient traduire, s’il en était besoin, la ferme volonté de la CEDEAO de barrer la route à la propagation transfrontalière de ces maladies.

En dépit des efforts conjugués à l’échelle de chaque pays et même dans la sphère de la CEDEAO, les chiffres sont alarmants. Le rapport 2007 de l’ONUSIDA révèle des taux de prévalence entre 0,9 et 7,1 % selon les pays. D’autre part, le programme consacré depuis 2000 par l’OOAS contre le VIH/SIDA et les IST tarde à donner les résultats escomptés. Beaucoup reste donc à faire dans le domaine. Ce qui a fait dire au président de la commission santé et services sociaux de la CEDEAO, Yaya Sangaré que “jusqu’à présent, la réaction de notre communauté ne semble pas être à la hauteur du défi”.

La solution, selon lui, est d’engager un changement décisif à travers une forte mobilisation et un éveil des populations. Cette campagne de sensibilisation et de plaidoyer qualifiée de “devoir” par le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, Assaria Ag Imbar Kawane, s’inscrit dans cette démarche. Elle a ciblé les agents chargés de l’immigration à savoir les douaniers, les policiers, les gendarmes , les militaires, les routiers, les populations locales de part et d’autre des frontières du Mali et du Burkina. Du côté du Mali tout comme au Burkina, l’initiative semble être prise au sérieux. En effet, une cinquantaine de parlementaires et membres de la délégation ont effectué un déplacement massif à Koloko.

Parmi ceux-ci, on peut citer, la députée Sara Sérémé née Séré, représentant le président de l’Assemblée nationale du Burkina, Fatimata Guinko Diabaté, ministre malienne chargée des institutions en relation avec le parlement et le directeur général de l’OOAS. Si les uns se sont alarmés du lourd tribut payé par les populations au SIDA et à la tuberculose, les autres se sont plutôt appesantis sur la nécessité de la prévention et l’union des forces pour faire reculer la tendance. Quant au 2ème vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, il a fait un tour d’horizon des actions diligentées par les parlementaires de son pays dans le domaine du VIH/SIDA.

Et pour clore, il dira qu’ils en ont fait “la priorité des priorités”. Même son de cloche du côté de la députée Sara Sérémé qui a relevé à son tour le fait que le Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST soit présidé par le chef de l’Etat, le président Blaise Compaoré. Toujours est-il que cette fois-ci, ce sont les forces de défense et de sécurité qui sont plus que responsabilisées. Un document contenant le plan d’action a été remis au cours du lancement de la campagne au président de la commission santé et services sociaux de la CEDEAO par le président de la commission technique. Ce document issu d’un atelier conjoint tenu le 27 août à Heremacono au Mali, donne déjà une idée de l’envergure des activités à conduire.

Ces activités s’appuient, entre autres, sur la sensibilisation par les pairs éducateurs, les médias, le système de cinéma mobile, l’implication des différentes couches sociales. Il y a aussi le plaidoyer de mobilisation des ressources, l’accès au conseil de dépistage volontaire à travers le renforcement des capacités des centres de santé des zones transfrontalières et enfin la prise en charge globale des cas dépistés des zones transfrontalières. Par ailleurs, les participants à l’atelier ont adopté la création d’un comité de suivi transfrontalier Mali- Burkina Faso de lutte contre le SIDA dont la composition sera paritaire. Pour ce qui est du financement des actions à entreprendre, l’atelier fait appel à l’implication des deux pays.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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