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Présidentielle ivoirienne : Ce sera donc Gbagbo pour le FPI !

Publié le lundi 1er septembre 2008 à 20h40min

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A l’instar des démocrates américains qui ont désigné Barrack Obama officiellement comme leur candidat à la présidentielle américaine et bientôt des républicains qui en feront de même avec John Mc Cain, le Front populaire ivoirien (FPI) a tenu lui aussi sa "convention" pour placer son joker Laurent Koudou Gbagbo dans la course à la présidentielle ivoirienne du 30 novembre prochain. Dans tous les trois cas, que ce soit à Denver, à Mineapolis ou à Yamoussokro, il s’agit en fait d’une simple confirmation.

Sauf tsunami, personne d’autre ne pouvait être désigné à la place de l’actuel président ivoirien. Le secret de polichinelle a donc été dévoilé au grand jour, dans un grand show... à l’américaine, à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, bastion naturelle du PDCI et donc de Henri Konan Bédié, l’un des deux adversaires de Gbagbo. Même si Laurent Gbagbo était absent à cette grande fête qui l’a confirmé comme candidat du FPI, et menée de bout en bout par Simone son épouse, sa réponse est facile à deviner tout comme sa détermination à chasser sur les terres des Houphouétistes.

Si les conventions ivoirienne et américaine ont ceci de commun qu’elles désignent des candidats déjà connus et que le hasard pousse les ressemblances jusqu’à placer la tenue des présidentielles en novembre prochain, tant en Côte d’Ivoire qu’aux Etats-Unis, les similitudes s’arrêtent là. Car, si les Américains sont certains de se rendre aux urnes le 4 novembre, date immuable fixée depuis des lustres dans le calendrier politique au pays de l’Oncle Sam, ce n’est pas le cas pour les Ivoiriens. En effet, des doutes planent encore sur la présidentielle ivoirienne, malgré les assurances de la commission électorale indépendante (CEI),des dirigeants ivoiriens et de tous les acteurs de l’Accord politique de Ouagadougou.

Les raisons sont toutes simples et deux aspects importants pour la tenue de la présidentielle ivoirienne tels que l’enregistrement des électeurs et le désarmement des ex-rebelles et autres milices sont loin d’être une réalité. Inéluctablement, si la démobilisation, le désarmement et la réinsertion des milices qui existaient en Côte d’Ivoire ne sont pas conduits à terme, la campagne risque d’être dangereuse pour les candidats. Selon le cas, il sera difficile pour les candidats de se rendre au nord ou au sud de la Côte d’Ivoire. Les derniers soulèvements des ex-rebelles à Vavoua, Séguéla et Bouaké viennent rappeler à la Côte d’Ivoire que la paix n’est pas encore un acquis et que la réunification du pays non plus n’est pas une évidence. Quant à l’enregistrement des électeurs, s’il est bâclé, ce sera certainement un tort fait à la transparence de cette présidentielle, premier test grandeur nature pour la Côte d’Ivoire sur la route de la paix.

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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