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Impôt en France : Sarko pique dans l’assiette de la gauche

Publié le lundi 1er septembre 2008 à 20h48min

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"... C’est une révolution complète dans la définition de nos politiques sociales." Ainsi parla l’homme de la rupture à propos du Revenu de la solidarité active (RSA). Initiative qu’il considère comme l’une des réformes les plus importantes de son quinquennat. Le RSA, dispositif presqu’inédit d’aide sociale, a pour but "d’encourager le travail, de faciliter le retour à l’emploi et de réduire le nombre de travailleurs pauvres".

Si le texte est adopté après son examen par le Parlement, sans doute fera-t-il le bonheur de tous les Français qui en seront bénéficiaires. Et selon les prévisions, il devrait permettre à des millions de Français de passer au-dessus du seuil de pauvreté.

En matière de promotion sociale, on peut difficilement faire mieux, surtout quand on est de la droite, marquée donc du sceau du libéralisme à outrance. Mais Nicolas Sarkozy l’a fait, piquant ainsi une fois de plus dans l’assiette de la gauche, le RSA étant le bébé de Martin Hirsch, successeur du célèbre abbé Pierre au gouvernail du mouvement Emmaüs. Dans l’intérêt de la nation entière, Nicolas Sarkozy brise donc toutes les barrières idéologiques, se payant au passage le luxe d’enfoncer davantage une gauche française déjà en perte de vitesse. Contrairement en effet à cette gauche minée par un immobilisme suicidaire, la droite connaît un dynamisme heureux que lui imprime le père de la rupture avec régulièrement un coup de pouce de la ... gauche. Si cela fait enrager les dinosaures socialistes, c’est un système qui provoque également des frustrations dans les rangs de l’UMP où l’on pense disposer des compétences nécessaires pour assumer seul le pouvoir.

C’est véritablement de courage politique dont fait preuve Sarkozy, car en France et sous d’autres cieux, les clivages idéologiques sont quasiment infranchissables. S’il est vrai que le patron de l’Elysée chasse sur les terres hostiles de la gauche, il n’en demeure pas moins qu’il le fait pour la cause nationale, et, jusqu’à présent, cela lui a porté bonheur. Au fait, qu’y a-t-il de mal, pour un libéral, à appliquer une idée, fût-elle de la gauche, si elle doit servir l’intérêt de la nation française ? Le chef de l’Etat doit d’ailleurs être au-dessus de la mêlée et travailler avec tous les Français sans considération de bords politiques. Qui plus est, la gauche, au lieu de s’en offusquer, devrait considérer l’ouverture sarkozienne comme une fierté, heureuse que des cadres sur lesquels le président français s’adosse, soient sortis de ses rangs. N’en déplaise à ses pachydermes qui crient au loup dans la bergerie, la jeune garde de la gauche devrait tirer leçon de cette pratique innovante du chef de l’Etat français.

La recette doit même être importée par les dirigeants africains qui, au lieu de persécuter continuellement leurs opposants, pourraient ainsi les associer, dans la bonne foi et non sur la base de calculs politiciens dont la finalité est de les humilier à terme, à la gestion des affaires. En Afrique où non seulement l’opposant n’a pas voix au chapitre, mais est considérée comme l’ennemi à abattre par tous les moyens, l’ouverture à la Sarkozy n’est pas une expérience politique qui prospère. Les gouvernements d’ouverture sont des remèdes aux crises sociopolitiques, et mettre en oeuvre le projet d’un opposant est considéré comme un signe de faiblesse, de reniement. Et pourtant !

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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