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Histoire : le Burkina est habité depuis 400 000 ans

Publié le vendredi 25 juin 2004 à 11h35min

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Le Médiateur du Faso a donné, le 5 février 2004, le top départ
d’une série de conférences publiques sur le thème général : "le
respect et la protection du patrimoine national". La 9e
conférence de cette série a été donnée le 23 juin 2004 par le Pr
Jean-Baptiste Kiéthéga à la Caisse générale de péréquation
(CGP) de Ouagadougou. Elle a traité du sous-thème "Respect et
protection du patrimoine historique et culturel".

Le Médiateur du Faso aspire à la création du sens du respect et
de la protection du patrimoine national chez les Burkinabè.
Aussi, a-t-il entrepris une vaste campagne de formation et de
sensibilisation sur la question à travers des conférences autour
du thème général "le respect et la protection du patrimoine
national".

Le Médiateur espère ainsi "développer chez le citoyen,
la culture du respect de la chose publique et mettre en exergue
les droits et devoirs de chaque Burkinabè" vis-à-vis du
patrimoine national.
Beaucoup d’aspects du thème ont déjà été traités. Pour la 9e
conférence, c’est le Pr Jean-Baptiste Kiéthéga, spécialiste de
l’archéologie et enseignant à l’Université de Ouagadougou, qui a
été invité à entretenir le public sur le respect et la protection du
patrimoine dans ses dimensions historique et culturelle.

D’entrée de jeu, le conférencier a tenu à affirmer que "nous
avons un passé, une histoire" et il "nous revient de revendiquer
ce patrimoine". Mais il reconnaît que cette histoire est
malheureusement mal connue. Cette situation s’explique selon
lui par le fait que les Burkinabè, tout comme les autres Africains,
ont été pendant longtemps coupés de leur histoire. La
conséquence de cet état de fait est que le patrimoine historique
et culturel du Burkina Faso reste mal connu.

Beaucoup de
choses sont à faire, indique le Pr Kiéthéga, notamment dans le
domaine de l’archéologie, l’une des plus jeunes de la
sous-région et qui en plus manque cruellement de spécialistes.
Il a confié qu’à ce jour, le Burkina Faso ne compte que trois
archéologues.

Les travaux de ceux-ci ont permis d’affirmer que
l’existence de l’homme sur l’actuel territoire du Burkina date d’il y
a 400 000 ans. Cette affirmation s’appuie sur des outillages
lithiques non accompagnés de squelette découverts par Antoine
Kalo Millogo sur le site de Sigbéri à proximité de Markoye.

Un patrimoine à voloriser

Selon le Pr Kiéthéga, les travaux des archéologues ont aidé à
se faire une idée assez précise de l’organisation sociopolitique
ancienne des peuples du Burkina Faso. Ces peuples,
affirme-t-il, ont légué aux peuples actuels du Burkina des
éléments culturels. Ce legs culturel est aussi bien matériel
qu’immatériel. Ce patrimoine, au lieu d’être protégé et valorisé,
est plutôt menacé de disparition. Les dangers qui le menacent
sont de plusieurs natures. Ils ont pour noms : mépris des
Burkinabè pour ce patrimoine, l’érosion du patrimoine culturel
physique, les fouilles clandestines, le pillage et le trafic illicite
des biens culturels, le piratage des biens immatériels comme
la musique.

Pour changer la situation, Jean-Baptiste Kiéthéga
préconise l’élaboration d’un inventaire général du patrimoine
culturel, outil essentiel, selon lui, dans l’élaboration et
l’exécution de toute politique de préservation du patrimoine d’un
pays. En sus, il appelle à l’amélioration du dispositif juridique
existant en matière de protection du patrimoine.

Mais tout ceci
doit, selon lui, s’appuyer sur une adhésion des communautés
qui ont hérité des éléments du patrimoine. Sa conviction est
que, le point de départ d’une véritable protection du patrimoine
culturel du Burkina Faso doit être l’implication directe des
populations qui sont à son sens "la meilleure garantie de la
protection et de la survie du patrimoine" et c’est en cela que la
démarche du Médiateur du Faso paraît louable et
encourageable.

Par Mamadou OUATTARA
Le Pays

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