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CRISE AU CDP : "Où est l’arbitre pour siffler la fin du match ?"

Publié le mardi 26 août 2008 à 11h02min

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Blaise Compaoré, l’alpha et l’oméga selon Arzuma Noraogo SAWADOGO

Dans la série des réactions dans la crise que vit le CDP, voici celle d’un défenseur des "refondateurs". Pour l’auteur de ces lignes, "la seule personne qualifiée pour un règlement juste et équitable du différend" entre les refondateurs et la direction du CDP est Blaise Compaoré.

"En tant que militant du CDP, je me sens le devoir militant de réagir à certains écrits malveillants, mal inspirés et franchement de mauvaise foi sur les refondateurs du CDP. Tantôt ce sont des attaques, tantôt ce sont des insinuations mensongères qu’on distille dans la presse. Mais fort heureusement, l’on constate qu’ils sont plus nombreux, ceux qui soutiennent la cause défendue par les refondateurs, parce qu’elle est juste.

Il est en tout cas heureux de constater que les anciens militants des partis ou fractions de partis non ODP/MT se rendent de plus en plus compte que leurs anciens responsables ont toujours mené un combat juste, pour la prise en compte des intérêts des militants de toutes les composantes et tendances du CDP, contrairement aux prétentions de M. W. Théodore Seyni Syan. (Cf "L’Observateur Paalga" N°7192 du jeudi 7 août 2008).

Mais d’entrée de jeu, il me plaît de saluer la grande manifestation d’intérêt des militants et des sympathisants du CDP aux écrits des refondateurs paru dans la presse nationale et internationale. L’abondance des réactions aussi bien dans les journaux que dans les forums du "lefaso.net" montre à l’envie que les questions soulevées par les refondateurs sont très pertinentes et résonnent comme un écho de l’exigence de changement d’attitudes et de comportements de certains responsables du parti, notoirement connus pour leur arrivisme, leur arrogance et leur mal cause.

Je salue et je félicite tous les militants qui sont intervenus, soit pour féliciter et manifester leur soutien aux refondateurs pour leur initiative, soit pour leur adresser les reproches les plus surprenants pour n’avoir pas fait la promotion de leurs anciens militants ou sympathisants. L’adresse des refondateurs aux militants en date du 15 juillet 2008 a fini d’apporter les éclairages nécessaires à toutes les zones d’ombre.

Dans le même ordre d’idées, je salue le sieur Mamadou Ghislain Ouattara qui, dans "Le Pays" N°4168 du 25 juillet 2008, se plaint que les refondateurs n’aient pas attribué, expressément, au "Rassemblement patriotique burkinabè (RPB)", la paternité et la responsabilité de l’organisation des "haies d’honneur organisées pour accompagner le président du Faso lors de son départ et pour l’accueillir à son retour de Marcoussis". A César ce qui est à César !

En fait, nulle part dans leurs écrits, les refondateurs n’ont revendiqué la paternité ou la responsabilité de l’organisation de ces "haies d’honneur". Ils n’ont fait que regretter et déplorer que le CDP, parti au pouvoir, censé soutenir le président, n’en ait pas été l’initiateur. Et M. Mamadou Ghislain Ouattara n’a fait que confirmer cela.

Des personnes mal intentionnées tentent, mais en vain, de détourner les débats de leur objet, à savoir l’insuffisance de démocratie au sein du CDP, la pratique des pires formes de maltraitance et de mal gouvernance dont des milliers de militants de notre parti, toutes tendances et toutes composantes confondues, sont régulièrement victimes. Nous disposons d’exemples précis et d’une liste de personnes victimes prêtes à livrer leurs témoignages personnels.

En effet, l’unanimité est pratiquement faite que les refondateurs ont véritablement mis le doigt sur les plaies du CDP. On peut tout simplement regretter et déplorer que la direction du parti, au lieu de se pencher sur les propositions constructives pour restaurer la confiance, l’unité et la cohésion au sein du parti, se laisse caporaliser par des va-t’en-guerre et prenne l’option de la sanction suprême : la suspension et l’exclusion des instances et des structures du parti.

"La colère noire de la direction du CDP"

C’est ainsi que les débats dans la presse ne concernent pas la question de savoir si les refondateurs ont le droit d’écrire ce qu’ils ont écrit, ni ne contestent la véracité ou la pertinence des points et problèmes soulevés. Le crime à eux reproché est le fait que les écrits aient été rendus publics par le truchement de la presse.

Cependant à la lecture de leur lettre ouverte adressée aux militants de base que nous sommes, on se rend bien compte qu’il n’était nullement dans leur intention de rendre publics leurs écrits, la preuve ayant été faite que des écrits similaires ont été adressés à la direction du CDP, (en 2000, 2003, 2005, et 2007), sans réaction et sans que la presse n’en ait fait écho.(Cf. "San Finna" N°472 du 21 au 27 juillet 2008, "Le Pays" N°4163 du 18 juillet 2008, "L’Observateur Paalga" N° du 18 juillet 2008).

La colère noire de la direction du CDP vient, d’une part, du fait que pour la première fois les militants de base sont directement mis au courant des problèmes qui menacent l’unité et la cohésion du parti, et d’autre part, que des militants du CDP aient eu le courage de dire haut et fort que des pratiques malsaines dénoncées à plusieurs reprises depuis le Congrès de 1999, persistent et menacent dangereusement l’unité et la cohésion du parti. Il fallait faire en sorte que leur exemple ne soit point suivi. Dans la précipitation, les refondateurs sont suspendus pour « actes d’indiscipline notoire, fractionnisme et esprit anti-parti ».

Et pourtant, nous militants de base, nous avons pleinement conscience que le CDP est bien malade. Donc suspendre ou exclure les refondateurs ne change rien à la donne. Les refondateurs ont eu l’audace, ou plutôt, le courage de dire tout haut et tout net ce qui menace l’unité et la cohésion du CDP. Pour moi, je considère que leur mission est terminée : le président du parti (Roch Marc Christian Kaboré) et l’initiateur du CDP (Blaise Compaoré) ont eu l’information utile et nécessaire pour toute initiative ou action salvatrice. Et "Sidwaya" du 23 juillet 2008 résume ainsi la situation : « Le moins que l’on puisse en dire est qu’à défaut de les partager (les idées des refondateurs), on peut leur reconnaître quelque pertinence.

L’exposé des motifs des refondateurs nous ayant montré que toutes leurs "thèses" n’ont rien à voir avec une question "ventrale", il importerait peut-être que le CDP, à défaut de reconsidérer sa position à leur égard, appréhende leurs critiques de manière froide et raisonnée pour les transformer en propositions constructives.

Le CDP a l’occasion d’effectuer une mue salutaire.

Quant à "Sidwaya" N°6230 du 1er août 2008, il tente, mais apparemment en vain, d’indiquer la voie du bon sens de la raison et de l’intelligence : « Et pourtant, il nous semble que dans nos processus démocratiques en construction, le politiquement correct doit céder parfois la place au politiquement normal si l’on veut éviter de se retrouver sur la défensive, pour ne pas dire traqué dans ses derniers retranchements. Les" affaires" ne se règlent pas toujours dans les commissions ad hoc ou autour d’une table. Nous pensons donc qu’il faut écouter les refondateurs, car, de ce débat d’idées contradictoires pourrait jaillir la lumière. En disant qu’ils ne connaissent pas ce que "autocritique" veut dire, c’est à ce débat que les contradicteurs du parti appellent le CDP. Si celui-ci s’enferme dans sa tour d’ivoire, il aura manqué, à notre sens, une occasion de grandir. »

"San Finna" N°472 du 21 au 27 juillet 2008 prêche également la raison plutôt que la passion, au vu du soutien populaire dont les refondateurs du CDP bénéficient dans l’opinion publique nationale et internationale :

« Contrairement à certains qui ont vite fait de traiter ces refondateurs du CDP comme quantité négligeable, comme un ramassis d’aigris dont les revendications feront long feu, l’intérêt manifeste par les médias pour leur dernière sortie atteste en tout cas, sinon de leur puissance personnelle, de la force de leurs idées. Cela suffit à ne pas les minimiser.

On peut dire que, sauf éléments nouveaux à verser au débat, les refondateurs du CDP ont plutôt tiré leur épingle du jeu. Dans l’attente, la déclaration ne fait que confirmer qu’il y a crise et qu’il faut en sortir, par un moyen qui n’expose pas le pays à des déchirures irréversibles. »

Ces écrits m’amènent à faire mienne cette pensée de Boileau : "Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément".

"Blaise Compaoré l’alpha et l’oméga"

Après la publication, par les refondateurs, de leur « adresse aux militants et sympathisants du CDP et aux hommes de bonne volonté et de bonne foi du Burkina Faso, (en date du 15 juillet 2008), qui rétablit toute la vérité et les faits historiques, on peut considérer que « la messe est dite. Donc, bonnes gens de la refondation, allez et demeurez en paix. La balle n’est plus dans votre camp, ni même dans le camp des gesticulateurs d’en face, qui sont dorénavant disqualifiés et donc récusés pour le traitement positif de ce dossier. La seule personne qualifiée pour un règlement juste et équitable du différend qui vous oppose à la direction du CDP est Blaise Compaoré, en tant que l’Alpha et l’Oméga du CDP.

En conclusion, il est bon de rappeler aux anciens militants de la CNPP/PSD, (comme le sieur W. Théodore Seyni Syan), qui n’ont pas encore décoléré que leurs anciens responsables n’aient pas veillé à faire la promotion personnelle de leurs anciens camarades, que ce qui est en jeu aujourd’hui, ce n’est plus les lamentations d’hier. Le combat que mènent les refondateurs, et que je soutiens, c’est celui d’amener la direction du CDP à corriger des tares que le parti traîne depuis sa création, pour mettre un terme à des pratiques inacceptables au sein du CDP, pratiques qui mettent à rude épreuve l’unité et la cohésion du parti.

Pour une paix sociale durable et pour l’avenir du Burkina Faso, le combat que mènent les refondateurs vaut bien la peine, et mérite bien que tous les militants de bonne foi du CDP les encouragent et les soutiennent activement."

Arzuma Noraogo SAWADOGO, militant du CDP (ex-ODP/MT)

Le Pays

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