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" A BALLES REELLES" : Un maxi qui dénonce la crise universitaire

Publié le mardi 26 août 2008 à 10h35min

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Le 23 août 2008, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a servi de cadre à un point de presse, animé par les artistes musiciens Smockey et Sams’K le Jah autour du maxi "A balles réelles".

Sams’K le Jah et Smockey

Le 23 août 2008, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a servi de cadre à un point de presse, animé par les artistes musiciens Smockey et Sams’K le Jah autour du maxi "A balles réelles".

"A balles réelles, les forces de l’ordre ont fait feu sur les étudiants... les parents ne comprennent pas que l’on s’en prenne, avec une telle férocité, à leurs enfants. Les enfants non plus ne comprennent pas que des adultes aient de tels comportements.

L’université est fermée, les allocations sociales suspendues, les étudiants burkinabè sont devenus des réfugiés dans leur propre pays." Ce sont là des paroles fortes du maxi "A balles réelles". Pour en parler, les auteurs, Smockey et Sams’K le Jah ont animé le samedi 23 août dernier, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), un point de presse. Pour l’occasion, ledit centre a refusé du monde. Etudiants, amoureux de la musique engagée, tous étaient au rendez-vous.

C’est un maxi de deux titres sur support CD, à travers lesquels Smockey et Sams’ K le Jah crient leur ras-le-bol suite à la crise universitaire. "A balles réelles" de Smockey traduit son engagement aux côtés des plus faibles ; plus que la mise à la rue des étudiants, plus que le fait que ces derniers soient devenus aujourd’hui des marginaux, il est question de bavure... "On est dans la rue", featuring de Sams’K le Jah et Smockey, est un véritable cri d’alarme, une interpellation, un appel à réflexion sur le droit de grève, de protestation lorsque rien ne va. Puis vint le moment du point de presse.

Des questions allant de la promotion de l’oeuvre, en passant par la censure, jusqu’au risque qu’encourent les artistes, ont été évoquées.

La censure, Smockey et Sams’K le Jah se disent préparés à cela. "Nous allons demander que l’oeuvre soit diffusée. Ceux qui ne le feront pas n’ont qu’à savoir que nous avons Internet pour nous faire entendre. Dans un Etat de droit, nous devons pouvoir nous exprimer", a déclaré Smockey. Pour sa part, Sams’K le Jah a laissé entendre que le maxi passe déjà sur Ouaga FM. "Nous sommes des citoyens du Burkina, et tant que la censure n’est pas officielle (décidée par le Conseil supérieur de la communication), l’oeuvre doit être diffusée. Abordant la question des solutions à la crise, Smockey a fait savoir que seul le dialogue doit prévaloir. Il a relevé que la police universitaire n’est pas la solution à la crise, surtout que l’université est un temple du savoir et non du "mercenariat".

Embouchant la même trompette, Sams’K le Jah a été plus virulent. "On dit que nous sommes en démocratie, mais on a l’impression d’être dans un Etat d’exception. Il suffit de parler pour vous retrouver à la gendarmerie." L’artiste s’est également révolté devant la passivité des parents d’étudiants. "Les parents se taisent alors que l’université est fermée et certains étudiants sont devenus vulnérables. Si une solution n’est pas vite trouvée, ne soyons pas surpris que l’on rase l’université pour en faire le siège d’un parti politique," a-t-il ironisé.

La sécurité des auteurs a surtout préoccupé les participants au point de presse. Là-dessus, Smockey et Sams’K le Jah sont unanimes. "Le risque est énorme. Un métier sans risque n’existe pas." Et de prendre pour exemple Norbert Zongo. "Le risque est là, mûri, et nous attendons de pied ferme". Le CD est disponible au studio Abazon et au CNP-NZ au prix de 2000 F CFA. 50% des recettes seront reversées aux étudiants.

Par Gontran ZOUNGRANA
Le Pays

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