La Danemark va abriter en décembre 2009, la XVe conférence des Nations unies sur le changement climatique qui vise à conclure un accord global à l’échelle mondiale prenant en compte des objectifs et des actions concrètes à même de lutter efficacement contre le phénomène. Dans le cadre des préparatifs de cette importante rencontre, a expliqué la ministre danoise en charge du climat, Connie Hedegaard, à Ouagadougou le mercredi 20 août 2008, le Danemark a initié une rencontre avec ses partenaires d’Afrique de l’Ouest pour recueillir leurs préoccupations sur les changements climatiques. "Il est important d’établir le dialogue avec les pays les moins développés afin de parvenir à un accord ambitieux," a ajouté Mme Hedegaard. Accord qui, a-t-elle poursuivi, va définir une politique internationale sur le réchauffement climatique, présenter des mesures d’adaptation, proposer des technologies plus appropriées et trouver les financements nécessaires au combat contre les changements climatiques et leurs corollaires. La politique consistera à réduire d’au moins 50% d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990. A cet effet, les structures socioéconomiques actuelles doivent opérer des transformations pour produire moins de gaz carbonique. Toute chose qui requiert une adaptation fondée sur la réduction et l’amélioration de la gestion des risques.

Le développement et le transfert des technologies et des meilleures pratiques en matière de préservation de l’environnement et du climat sont également nécessaires. Mme Hedegaard a indiqué que les mesures d’adaptation nécessitent des financements et des investissements dans des projets afin d’atteindre les résultats escomptés. La ministre qui avait à ses côtés le secrétaire permanent du Conseil national pour l’environnement et le développement, Mariam Gui Nikièma et l’ambassadeur du Danemark au Burkina Faso s’est prêtée aux questions des journalistes.

"Les pollueurs doivent prendre leurs responsabilités"

Ceux-ci ont entre autres cherché à savoir s’il n’y avait pas de moyens coercitifs pour obliger les pays industrialisés qui sont les plus grands pollueurs à diminuer leur production de gaz carbonique, et si l’Afrique sera du rendez-vous de Copenhague. Il est ressorti des explications de la ministre Hedegaard que les 27 pays de l’Union européenne sont en train de travailler dans le sens d’amener les gros productions de gaz à effet de serre (Etats-Unis, Brésil, Chine, Allemagne, etc) à réduire leur émission carbonique . "Ils doivent prendre leurs responsabilités," a-t-elle insisté.

Le Danemark, pour sa part, a déjà décidé de réduire de 21% ses gaz. Pour Mme Hedegaard, il faut agir maintenant en innovant et en développant des technologies appropriées, là où il faut sur le long et le moyen terme d’ici en 2020. "Je crois que non", tel a été sa réponse relativement à la question sur la participation des Africains à la XVe conférence des Nations unies sur les changements climatiques. La ministre a indiqué que son pays accorde une attention soutenue à la question de l’eau, mais ses stratégies de développement n’incluent pas la promotion de l’énergie solaire, une potentialité énorme au Burkina Faso.

Mme Nikièma a expliqué que la sécheresse, les inondations, les piques de chaleur, la raréfaction des ressources en eau et de certaines variétés végétales (comme les herbes dans certaines régions) sont quelques manifestations du changement climatique au pays des Hommes intègres. Elle a confié que le Danemark mène un plaidoyer pour une meilleure gestion des ressources en eau, animales et énergétiques. Après le Mali et le Burkina Faso, Mme Connie Hedegaard se rendra au Ghana où des accords devraient être conclus sur le changement climatique pour succéder au protocole de Kyoto.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)
P. Nathanael CONGO (stagiaire)

Sidwaya