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Lotissements à Nongr-Maasom : L’audience publique n’a pas tenu ses promesses

Publié le lundi 18 août 2008 à 13h13min

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Zakaria Sawadogo, maire de Nongr-Maasom

Il y a de cela deux ans, le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, a organisé une audience publique pour écouter les populations et réagir sur l’évaluation des opérations de lotissements en cours dans les arrondissements.

Cette initiative ayant connu un "engouement dont l’ampleur a dépassé toutes les prévisions", le bourgmestre de la capitale a voulu rééditer cette démarche en commençant par Nongr-Maasom, où il a rencontré les populations au plateau omnisports de Somgandé pour un face-à-face de trois heures.

Jeudi 14 août 2008. Les populations de l’arrondissement de Nongr-Maasom n’ont pas attendu 15 heures pour commencer à sortir massivement. Les participants à ce débat savaient sans doute que le maire Simon Compaoré est d’habitude ponctuel comme une horloge suisse. A l’heure indiquée, l’homme court de Ouagadougou était debout, entouré de ses plus proches collaborateurs. Micro en main, Simon, comme on l’appelle, a, d’entrée de jeu, affiché ce qu’il attend de cette rencontre : "Que ceux qui font des récriminations de toutes sortes et interviennent sur les ondes pour émettre des critiques viennent le faire ici, publiquement. J’aime la vérité et j’attends des révélations croustillantes".

Dans son développement, dans les langues de Molière et de la Princesse Yennenga, il se fait applaudir à tout rompre comme à un meeting politique dont il est passé maître dans l’animation. Avant le jeu de questions-réponses, le maire de Ouagadougou a cédé la parole à celui de Nongr-Maasom, Zakaria Sawadogo, pour qu’il fasse le point sur l’opération de lotissement dans son arrondissement. On retiendra de ce rapport qu’au secteur 23 de Ouagadougou 16 012 parcelles ont été dégagées, 15 254 à usage d’habitation attribuées et qu’il n’y a aucun souscripteur non attributaire.

Au secteur 27, 8 811 parcelles ont été rendues disponibles, parmi lesquelles 8 684 ont été attribuées aux souscripteurs, dont le nombre s’élevait à 14 114. A en croire le maire Zakaria Sawadogo, la seule difficulté demeure le solutionnement des 857 souscripteurs non attributaires de Béndogo. Mais, a-t-il assuré sur-le-champ, ils pourront trouver satisfaction dans la Trame d’accueil au secteur 25.

Faisant l’état des recettes et les dépenses des lotissements, le maire de l’arrondissement de Nongr-Maasom, qui s’est fait aussi ovationner à plusieurs reprises pour des propos tenus qui ont plu à l’assistance, a indiqué que plus de un milliard de FCFA avait été encaissé, mais déduction faite des dépenses occasionnées par les caniveaux, les routes et les forages, il ne reste que 5 840 848 FCFA.

A l’issue de cet exposé, Simon Compaoré reprend le crachoir pour la suite des débats. Les intervenants se bousculent pour figurer sur la liste. Cette phase tant attendue ne tiendra pas ses promesses comme l’a souhaité Simon Compaoré, à savoir des "dénonciations et des révélations croustillantes".

En dehors de quelques personnes qui ont posé des questions d’éclaircissement, la plupart de ceux qui ont pris le micro ont profité de la présence du maire "qu’on ne peut pas rencontrer facilement" pour faire des doléances en exhibant leur pauvreté ou leur handicap. Un vieux, la soixantaine bien sonnée, a fait rire le public à gorge déployée en déclarant au maire qu’il a 19 enfants à lui seul. "A Ouagadougou ici ?", lui demande, sourire aux lèvres, Simon Compaoré.

Ambiance. Aimant réagir au quart de tour, le bourgmestre de la capitale a donné sur place des instructions pour que certains cas soient notés et examinés le lendemain, vendredi 15 août 2008 où rendez-vous a été donné aux intéressés à la mairie de Nongr-Maasom.

Quant au problème d’insécurité criard dans la zone non lotie du secteur 25, Simon a promis de saisir les autorités policières pour y trouver une solution. De même, il a promis de confier les dossiers "cas sociaux" au service d’assistance sociale pour un traitement particulier tout comme un programme sera établi pour que les éventuels plaignants qui n’ont pas pu s’exprimer puissent le faire. Rendez-vous a enfin été donné pour les prochaines audiences publiques sur le sujet dans les arrondissements de Sig-Nonghin, de Boulmiougou et de Bogodogo.

Adama Ouédraogo Damiss Jean-Marie Toé

L’Observateur

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