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45e anniversaire du PAI : Ils continuent de s’arracher la dépouille d’Amirou

Publié le lundi 11 août 2008 à 11h56min

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Voilà 45 ans que le Parti africain de l’indépendance (PAI) a été installé au Burkina Faso par Amirou Thiombiano. Pour fêter cet événement, la tendance Philippe Ouédraogo a initié un pack d’activités dont le contenu a été dévoilé samedi dernier au siège du parti à Bilbalogho.

45 ans d’existence ; l’âge de la pleine maturité, dit-on. Malheureusement, cet oiseau adulte est toujours handicapé dans son vol par le divorce, qui a eu lieu entre de vieux loups, et qui a provoqué la naissance de deux PAI : la tendance Philippe Ouédraogo et celle de Soumane Touré.

La création du Parti africain de l’indépendance remonte à 1963. En cette saison pluvieuse de 2008, il souffle donc ses 45 bougies. A cette occasion, Philippe Ouédraogo et ses ouailles ont concocté un programme d’activités qui démarre avec une session extraordinaire du comité central du parti, sur « la situation administrative et juridique actuelle du PAI ». Sont également prévues, une exposition de photos et de documents du PAI, une conférence de presse, deux conférences publiques, une projection de film suivie de débat et enfin, pour boucler dans la bonne ambiance, un « Djanjoba » le 16 août 2008 dans l’après-midi.

Les reporters et les partis politiques amis qui étaient présents à la cérémonie d’ouverture (UNIR/MS, PDS, G14, UPDS) ont eu un avant-goût de l’ambiance qui va régner durant ces sept jours, à travers une visite guidée de certains documents d’archives de cette organisation politique. Entre autres, sont exposés des photos de ceux qui en ont été les grands animateurs et de nombreuses correspondances, dont les plus remarquées sont celles échangées avec les membres du CNR au moment de la grande crise entre les deux structures.

Depuis huit ans, lorsque l’on dit simplement « PAI », l’interlocuteur averti vous demande aussitôt « Lequel ? ». Certes, le vocable « tendance » provoque des grincements de dents de part et d’autre, mais quelle expression siérait mieux tant que la Justice n’a pas dit son dernier mot ? Avouons que c’est tout de même dommage quand on a quarante ans et que l’on traîne ce lourd boulet derrière soi.

Et immanquablement, à chaque rencontre d’une tendance, le feuilleton politico-judiciaire qui s’en est suivi, tel un monstre de Lokness, refait surface. Et en lisant entre les lignes des propos suivants de Philippe Ouédraogo, l’on se convainc que ce genre de situation n’est pas toujours facile à vivre : « Le parti se porte bien même s’il connaît des difficultés, notamment sur le plan juridique et administratif. Nous menons nos activités politiques avec le PDS, mais nous aurions pu nous déployer efficacement si notre situation était plus normale ».

« Si notre situation était plus normale » ; une formule qui fait certainement allusion à la dernière décision judiciaire qui tranchera définitivement le problème entre les deux PAI. Après avoir fait l’historique de tous les rebondissements de ce procès, il a conclu que « Nous avons gagné systématiquement tous les six procès. Evidemment, comme ils perdaient (le groupe Soumane Touré), ils font toujours appel et ce sont ces appels qui retardent l’application des mesures qui nous rétablissent dans nos droits ». Pour paraphraser Blaise Pascal, peut-on dire que vérité au-delà de Bilbalogho, erreur en décà ? Nous n’en savons rien.

Seule la Justice a le dernier mot. En attendant, du côté de Soumane également, tout n’est pas aussi pour le mieux dans le meilleur des mondes. En atteste la dernière défection en date, celle d’Henri Koubizara, ancien conseiller PAI et actuel maire de Pô qui a déposé ses valises à l’Alliance nationale pour le développement/Parti de la justice sociale (AND/PJS) de Alphonse Bonou, une autre aile dissidente du PAI. A ce propos, Philippe Ouédraogo d’ironiser : « Je n’ai pas d’opinion particulière à émettre sur ce sujet ; cependant, je constate seulement une chose : de façon régulière, tous ceux qui sont autour de Soumane Touré le quittent régulièrement ».

Issa K. Barry

L’Observateur

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