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Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

Publié le jeudi 24 juin 2004 à 09h57min

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A la faveur de l’invalidation de l’année universitaire 1999-2000,
beaucoup d’étudiants burkinabè se sont retrouvés sur la terre du
Dr Kwamé N’Krumah, pour étudier et espérer avoir un
lendemain meilleur. Un petit tour à Accra, à l’Institut de langue,
"Ghana Institut of Language", nous a permis de rencontrer trois
jeunes étudiantes burkinabè.

Estelle Somé, Diane Somda et
Astrid Yaméogo y sont depuis l’an 2000. Elles sont toutes en 4e
année de traduction et interprétariat. A les entendre s’exprimer
en anglais, en espagnol et en français, on est admiratif. Mais
comment sont-elles arrivées à ce stade ? Un vrai parcours du
combattant.

Diane par exemple aime les langues et les voyages. Après son
secondaire, son rêve était de faire la médecine, mais ce rêve
sera très vite brisé à cause de la nature de son bac littéraire et
de l’instabilité de l’Université de Ouagadougou. Elle décide alors
de passer le test de l’Institut de langues. Admise, elle devra
affronter les dures réalités de la vie. N’ayant pas de bourse, tous
frais de scolarité sont supportés par sa famille. Le coût de la
formation en 1ère année est de 1950 dollars américains soit
environ 1 365 000 F CFA au taux de change de l’époque.
Au Ghana, il a été très difficile pour Diane d’avoir un logement
près de son établissement.

Elle a donc décidé de loger à Tema,
à plus de 20 kilomètres de son école. Le transport est cher, 15
000 cédis par course, soit environ 937 F CFA. Heureusement
que pour se nourrir, on débourse moins. Finalement, Diane
nous confie que par jour elle dépense environ 2 500 F CFA pour
le transport et la restauration.

Un autre problème c’est le loyer
inabordable à Accra. Le bailleur demande plus de deux ans
d’avance, parfois même trois ans, pour des loyers entre 20 000
et 30 000 F CFA.
En deuxième année la scolarité fait 1800 dollars américains,
soit environ 1 260 000 F CFA. La formation est sanctionnée par
un diplôme de traduction et d’interprétation.

Les cours débutent
à 9h et prennent fin à 16h ou 18h, selon l’emploi du temps, avec
une heure de pause-déjeuner. "Pour les ghanéens, cela ne
pose aucun problème, ils sont habitués, mais pour nous les
Burkinabè qui sommes habitués à faire la sieste à midi, c’est
dur", dit Astrid Yaméogo. "De plus, les mets ghanéens sont très
gras et épicés", ajoute Estelle Somé. "Après la pause, c’est
difficile de suivre les cours, on est lourd et on dort plus qu’on ne
suit". "Pour finir, on ne mangeait plus à midi. C’est mieux", dit
Diane. Beaucoup d’étudiants burkinabè ont dû arrêter les cours
dès la première année.

"La tentation est grande et le coeur balance"

En troisième année, la formation se fait à Londres, en
Angleterre, à "London English Language Academy" (LELA). Là
encore, tout est supporté par la famille. La scolarité à Londres
tourne autour de sept cent mille francs CFA (700 000 F CFA).

Le
logement et le transport sont également pris en charge par les
étudiants.
Là, le génie créateur se développe : "les petits boulots qui
profitent", il faut travailler en dehors des heures de cours pour au
moins assurer le loyer. Estelle Somé nous dit qu’elle a été
serveuse de bar, babysitter, technicienne de surface. Ici on les
appellerait "les balayeuses de Simon". Il fallait le faire !

Estelle,
Diane et Astrid ont beaucoup appris à Londres : d’abord du point
de vue formation et ensuite du point de vue social. La découverte
d’un autre continent, d’un autre pays a été une belle expérience
pour elles.
A la fin de la formation à Londres, c’est le retour en pays ashanti
pour terminer le cycle.

La quatrième année coûte deux mille cent
cinquante dollars américains. La formation est beaucoup plus
axée sur la pratique. Nos trois jeunes combattantes sont au
bout de leurs peines. Elles présenteront leur mémoire en fin
juin. Pour souvenir, elles retiennent que le Ghana est un très
beau pays avec un climat favorable, des hommes accueillants et
généreux. C’est la satisfaction totale pour la famille et pour les
étudiantes. Les parents se sont saignés, mais la fin est
heureuse.

Pour Estelle Somé, sa plus grande satisfaction est de pouvoir
prendre un texte dans n’importe quel domaine (médecine,
littérature, science, etc.) et pouvoir le traduire.
Désirent-elles revenir au pays pour travailler ? Au Ghana,
compte tenue du fait qu’elles ont un atout majeur, celui de
comprendre le français, elles sont sollicitées à tout moment et
cela rapporte !
Apparemment, la tentation est grande et le coeur balance.

Bénédicte SAWADOGO (CFPI)

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Vos commentaires

  • Le 12 novembre 2005 à 12:32, par ISAAC CI En réponse à : > Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Bonjour
    J’ ai apprecie cet article et adresse mes encouragements et felicitations à ces valeuruex etudiants. Je constate que sans moyens financiers ils n’ allaient par y arriver. Je suis un jeune de 31 ans et mon rêve est de devenir un jour interprete ou traducteur. Mais quand j’ ai calculé les frais li faut environ 7 000 000 XOF pour couvrir la formation le loyer le transport et la nourriture et cela n’ est pas donn’ à tout le monde. N’ y aurait il pas de social ? car sans bousre d’ etudes ou sans soutiens financiers de parents ou de tiers c’ est la croix et la bannière . Je me pose la question où touverais-je tout cet argent ?
    Si vous pouvez aidez moi.
    Aussi en marge de ce message souhaiterais-je correspondre avec Estelle SOME et les autres si cela est possible.
    Je vous remercie de votre sollicitude et diligence.
    Sentiments les meilleurs

  • Le 25 juin 2007 à 15:43, par etran En réponse à : > Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    moi je suis ivoirien et s’envisage poursuivre mes etude au Ghana apres moi BAC . aujuste c’est pour le carrectère bilingue. je pense faire des fillières en rapport avec l’économie. je vous écris pour avoir des conseilles et votre avis.

  • Le 12 octobre 2009 à 21:40, par kouame En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    ce que je peux dire apres avoir lu cet article, c’est que dans la vie ,il faut traverser de lourdes epreuves pour atteindre l’objectif que nous nous fixons. je tire mon chapeau à ces etudiantes là.

  • Le 20 octobre 2011 à 12:43, par moulaye nawada En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    bn,moi apres la lecture de cet article j n peux dire a ces etudiants que felicitation et que tout c kil on subi c normal car dans la vie il fo souffrir pour gagner.j suis nigerien et j desire poursuivre mes etudes au ghana comme nos trois leader ;j sollicite vos conseilles.mrci

  • Le 8 février 2012 à 08:44, par sandyfloy En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    bjr moi c tapjeu sandra sui une camerounaise et actuelmt sui dans une école de traduction en deuxième année.lanée prochaine j’aurai unne licence trilingue appliquée à la traduction (francais,anglais,espagnole).j’aimerai savoir si c possible pr moi de continuer en master 1et 2 au Ghana.merci et bokou de courage

  • Le 2 mars 2013 à 17:45, par BBSCO En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Je suis un etudiant à l’université de Ouagadougou.Je souhaiterai vraiment continuer mes etudes au Ghana,dans le departement de traduction, J’amerais savoir,comment se font les inscriptions ?

    • Le 17 août 2021 à 12:15, par Odette AGUETE En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

      Après lecture de cet article , je tiens à féliciter les deux dames car elles ont pu réaliser leurs rêves malgré les difficutés ; ce qui constitue une joie pour leurs parents car l’argent qu’ils ont dépensé n’a pas été gaspillé.
      Je suis béninoise ayant une licence en traduction (Anglais-Français) et je souhaite continuer au Ghana dans une école de traduction et d’interprètariat. Quelles sont les meilleurs écoles et les conditions à remplir pour l’entrée à ces écoles. Merci

  • Le 17 juin 2013 à 11:58, par Doudou Bangoura En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Bonjour
    je suis comptable dans une clinique privée en république de guinée et je voudrais continuer mes études dans votre établissement pour une durée de 1 an au Ghana ,pour cela je voudrais avoir les modalités de paiement et les conditions d’acceptation .
    merci

  • Le 27 août 2014 à 14:02, par ndongo jacqueline En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    bonjour a vous je suis jeune camerounaise je viens d’avoir mon baccalauréat littéraire et j aimerais suivre le même parcours que Estelle et diane parce qu’on a des points communs . je voudrais faire interpretariat

  • Le 18 janvier 2015 à 12:25, par Toure katinan mathieu En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    salut je suis un jeune ivoirien titulaire d’un baccalauréat scientifique et j’aimerais étudier au Ghana dans la filière
    réseaux en télécommunication.mon souci est comment faire pour obtenir une bourse d’étude pour le Ghana afin de poursuivre mes études supérieures .

  • Le 23 juin 2015 à 16:02, par KPOGBOZAN Urbain En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Salut,je suis un jeune béninois ; j’ai une maitrise en Anglais en cour et une licence en Espagnol en cour à l’Université d’Abomey-Calavi(UAC) .J’aimerai me fait former en traduction -interprétariat au GHANA ;pour réaliser mon reve car je veux etre un traducteur-interprète

  • Le 20 juillet 2015 à 15:15, par ORNELLA KEDEM En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    {{}}Bonjour à tous.Je suis Camerounaise et suis dans l’attente de mes résultat du D C "A" level. Est il encore possible de s’inscrire à l’université Kwame krumah pour faire étude de médecine pour l’année 2015/2016 ?Merci de me venir en aide S V P.

  • Le 23 septembre 2015 à 12:14, par KROU N’goran Affoua En réponse à : Etudier au Ghana

    L’anglais un atout pour nous jeune d’aujourd’hui étudier au Ghana la meilleur option

  • Le 23 septembre 2015 à 12:17, par KROU N’goran Affoua En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Bjr je suis en Cote d’Ivoire et je désire me perfectionner en anglais au Ghana. J’aimerais avoir des informations sur Ghana institutes of language

  • Le 16 avril 2016 à 16:58, par Anicet En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    bonjour a tous,
    Je suis detenteur d’un BTS en marketing et actions commerciale, d’une licence en marketing et strategies, je voudrais savoir si il y a egalement des ecoles au ghana pour etudier l’anglais professionnel relatif esclusivement au filieres du marketing ou des finances. Mon reve c’est de finir coash conferencier auteur et infopreneur et la langue maitriser l’anglais me serait d’une tres grande utilité si je veux exeller en entreprise et dans ces domaines. J’ai un BAC+2 en anglais, mon niveau est passable et jai besoin de cours de renforcement pour une bonne maitrise de la langue. je suis beninois.
    mail Coradhoua@gmail.com
    Dans l’espoir d’une repose,
    cordialement Anicet.

  • Le 10 août 2016 à 20:47, par tuhicia En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    slt je suis ivoirienne je viens d’obtenir un bac litteraire cette année 2016. j’aimerai savoir comment coute le prix de logement et des etudes d’un an au ghana et surtout dans la faculté de droit precisement dans le dommaine de la marine et surtout savoir en combien d’annés le master s’obtien et avec combien je pourrai avoir comme argent pour aller m’installer au ghana pour au moin un pour les etudes merci.

  • Le 11 août 2016 à 13:03, par Yann-kevin En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Salut, je suis un nouveau bachelier et je prévois aller continuer mes études au Ghana.
    Franchement ce article me boost. Car y un slogan qui dit "le succès au bout de l’effort. Alors je suis prêt à affronter tous les obstacles sur mon chemin pour atteindre mes objectifs. Cependant j’ai un petit conseil à vous demander. J’aimerai avoir la liste des universités à Accra ou l’on étudie l’interprétation et la traduction.

  • Le 4 novembre 2016 à 08:34, par FALOLA Epiphane En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Conditions d’entree dans votre institut pour un bacheier A2 beninois .Tous les frais y affairant.
    Merci d’avance .et dans l’attente .Le garcon est actuellement a Accra ppur un baim linguistique.Sa filiere : lnterpretariat anglais/chinois .

  • Le 11 août 2017 à 05:17, par Sawadogo rockia En réponse à : Etudier au Ghana : Un véritable parcours du combattant

    Bonjour.. J’aimerais savoir le coût des frais de scolarité pour un étudiant burkinabè qui desire faire le master en sciences economiques dans une institut privée du Ghana

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