LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Gouvernement : En fait de vacances...

Publié le vendredi 8 août 2008 à 11h37min

PARTAGER :                          

Interrogé sur l’utilisation qu’il ferait de sa période de vacances, Blaise Compaoré a indiqué qu’il visiterait ses champs (une habitude) et profiterait du Sommet Turquie-Afrique prévu au milieu de ce mois, pour découvrir "ce beau pays". Un peu court comme programme, ce qui incline à dire qu’en fait de vacances, le président du Faso n’en aura pratiquement pas, son agenda étant "surbooké" dans les mois à venir.

Entre le remaniement ministériel rendu nécessaire par le départ de Djibrill Bassolé au Darfour, le processus de paix ivoirien qui entre dans la délicate période des élections et last but not the least, cette année 2009 charnière avec la présidentielle de 2010 qui se profile à l’horizon sur fond de dissensions dans son propre camp et de rumeurs tenaces sur sa succession, le "PF" est pratiquement confronté à des travaux d’Hercule.

Le remaniement d’abord que l’urgence de parachever le programme quinquennal doit rendre plus technique que politique avec peut-être un remodelage de certains départements ministériels ne sera pas une mince affaire. En dehors du "cas" Bassolé, compagnon de longue date et "pion" important de son système, Compaoré devra peut-être se séparer d’autres "gourous" qui font du surplace, engoncés qu’ils sont dans leurs certitudes. Tertius Zongo, qui veut de l’action et des résultats, poussera certainement à la roue, mais la prudence du "grand boss" et l’échéance présidentielle devraient empêcher de trop grands chamboulements.

Ce dossier évacué, celui ivoirien se posera avec toute l’acuité voulue par l’organisation de l’élection présidentielle. Facilitateur du dialogue interivoirien, le piège que "Blaise" (ainsi l’appelle son ami Gbagbo) devra éviter ici sera celui d’être taxé de partialité. Ça n’a l’air de rien, mais la récente visite d’Etat de Laurent Gbagbo au Faso a quelque peu douché l’enthousiasme de ses principaux challengers dans la course présidentielle. "Compaoré aurait-il fait son choix ?" s’est interrogée une certaine opinion qui n’a pas été loin de le rappeler à son obligation de neutralité. Laquelle nous semble-t-il ne saurait être remise en cause par le biais de cette visite, les intérêts des Etats ne pouvant attendre que des "cas" soient réglés avant d’être défendus. Et puis, seul l’électorat ivoirien aura le dernier mot, ce qui ramène ce débat au niveau de la politique politicienne.

Remaniement du gouvernement et élections ivoiriennes apparaissent cependant comme de la mie de pain, à l’analyse du dernier dossier, à savoir l’organisation de la présidentielle de 2010 ici au Faso et l’avenir même du président Compaoré. C’est connu, les troupes présidentielles sont divisées, et, le "général" devra remettre de l’ordre pour aller à la bataille avec le plus d’atouts. Le tout est de savoir comment et quand, mais, le stratège à la longue vue qu’il est, a certainement déjà sa solution. Il reste à la peaufiner pour éviter les vagues qui naîtront dans l’un ou l’autre des camps en fonction de cette solution. En filigrane, il se profile la question de la succession de "Blaise", qui attise les convoitises, même si dans son camp, personne ne s’est encore jeté à l’eau. Une succession problématique si tant est qu’il faut convenir avec Mgr Jean Marie Untani Compaoré, qu’à l’heure actuelle, "il n’y a pas de meilleur candidat que Blaise au poste de président".

Le prélat qui est revenu sur ses propos tenus en 2005, n’a peut-être pas tort au vu de la stature internationale acquise par l’homme avec moult dividendes pour le pays et de la pauvreté du personnel politique burkinabè. Ce qui amène à se demander s’il faut changer pour changer, au risque de perdre tout ce capital relationnel et cette expérience irremplaçable. L’alternance comme l’a dit quelqu’un "ce ne sont pas les hommes, mais les idées". En la matière, Blaise Compaoré a prouvé qu’il avait de la suite dans les idées.
Du coup, on se prend à s’imaginer, qu’un "bon vieux" référendum sur la question pourrait mettre tout le monde d’accord. En attendant, bonnes vacances à tous.

Boubacar SY (magnansy@yahoo.fr )

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique